Conseils de pro pour bien chiner

    Publié le 2 avril 2012 par Yasmina Bennaceur
    Chiner demande d'avoir l'oeil aiguisé et de respecter certaines règles. Hubert Duez, auteur d'un ouvrage consacré à l'art de la brocante, nous livre ses conseils.
    La brocante fait indéniablement partie du paysage culturel français. Fédératrice, elle rassemble tous les amateurs de pièces anciennes, novices, passionnés, collectionneurs et professionnels.
    Découvrez en pages suivantes une dizaine de conseils pour bien chiner, délivrés par un spécialiste, Hubert Duez, auteur de "BROCANTE Les conseils d'un pro" , paru ce mois-ci aux éditions Larousse (voir page "l'art de chiner"). Dix conseils généraux et trois focus sur des perles de la chine, comme le flipper rétro !
    Conseils de pro pour bien chiner

    Bien connaître les prix du marché

    C'est la règle n°1 ! Se rendre dans les salles de vente aux enchères en tant que spectateur est un moyen idéal de se faire une idée des prix. Munissez-vous d'un petit carnet et essayez de vous installer au premier rang, notez le nom de tous les objets ainsi que les prix, ils vous seront très utiles pour acheter en brocante.
    Pour connaître les prix du marché, vous pouvez aussi consulter la Gazette Drouot, même si seules les plus belles pièces (donc les plus chères) y sont citées. Elle est disponible dans toutes les maisons de la presse. Pour se faire une idée générale des prix des objets plus courants, se promener de boutique en boutique est également un bon moyen.
    Bien connaître les prix du marché

    Etre au bon endroit, au bon moment

    Si l'on cherche une belle pièce, il faut se rendre sur les brocantes organisées ponctuellement dans les rues des villes et réservées aux professionnels qui doivent vendre exclusivement des objets d'occasion.
    Il existe aussi les déballages marchands, bien que de plus en plus rares, ils représentent également une occasion de trouver de beaux objets. Pour les trouver, il suffit de se rendre dans les salons professionnels, ces événements payants sont organisés dans toutes les villes, on y trouve des meubles régionaux de qualité et en bon état.
    Autre option : les boutiques d'antiquité implantées en ville. Elles ont l'avantage d'être régulièrement réapprovisionnées par les particuliers qui viennent y vendre des objets et des meubles de qualité. A visiter une ou deux fois par semaine pour être sûr de ne pas rater la bonne affaire !
    Les ventes provenant de liquidations ou faillites sont également une bonne opportunité de trouver de belles pièces. Elles sont annoncées dans la revue Le Moniteur des ventes, que tout particulier peut se procurer en kiosque mais, il faut savoir que vous allez vous retrouver avec des acheteurs professionnels disposant d'un important budget et que les ventes s'y font par lots !
    Quant aux vide-greniers, il ne faut pas se faire d'illusion : "Il n'y a pas de miracle : lors des vides-greniers, l'on ne trouve pas grand-chose", nous confie Hubert Duez. Et d'ajouter : "Si dans une famille, il y a des objets de valeur, c'est que celle-ci vient d'un milieu bourgeois et cultivé. Les enfants et les petits-enfants sauront ce que ces objets valent et se garderont bien de les revendre à un bas prix. Par contre, dans une simple brocante ou au marché aux puces, vous trouverez sur un seul stand plus de marchandises que dans un vide-grenier complet !" A bon entendeur...
    Etre au bon endroit, au bon moment

    Ne pas ménager ses efforts

    Le verbe "chiner" proviendrait de "s'échiner" et certainement du fait que les brocanteurs, à l'époque, courbaient l'échine pour transporter les objets ou les meubles.
    Se donner de la peine lorsque l'on chine est toujours d'actualité, même si l'on ne transporte plus les objets ou les meubles sur le dos. Si l'on veut trouver la perle rare, la brocante, l'on y passe du temps, au mieux une journée entière, de 6h à 18h !
    Ne pas ménager ses efforts

    Affûter son regard

    Nul besoin de chiner depuis trente ans pour faire de bonnes affaires et reconnaître une belle pièce, même si le regard s'affûte avec le temps ! Néanmoins quelques exercices s'imposent pour savoir reconnaître les styles et les époques.
    Chaque style se singularise en effet par des motifs, des couleurs et des matières. Pieds de table en torsade ou en chapelet sous Louis XIII, rocaille sous Louis XV ou retour à la ligne droite pour Louis XVI... : quelques éléments facilement simples vous permettront de vous y retrouver.
    Affûter son regard

    Devenir plus "pointu" que le marchand

    L'idéal, lorsque l'on chine, c'est de devenir avec le temps plus "pointu" que le marchand. Lui, "brasse" des objets et meubles variés, si vous vous faites une spécialité des briquets ou des assiettes par exemple, vous finirez par être meilleur connaisseur que lui et pourrez faire de belles affaires !
    Devenir plus "pointu" que le marchand

    Négocier mais pas trop

    Lorsque l'on négocie un prix, il faut être sérieux. Si vous rencontrez des marchands trop conciliants, qui, pour un prix annoncé de 100 €, en acceptent 40, c'est qu'il y a anguille sous roche, l'objet peut être volé et, aux yeux de la loi, l'acheteur d'objets volés et aussi coupable que le vendeur...
    Par ailleurs, avant de faire une offre, prenez le temps de réfléchir et ne revenez pas dessus, cela n'est pas dans les usages.
    Négocier mais pas trop

    Ne jamais étaler ses connaissances

    Jouer les néophytes peut être grandement utile lorsque l'on chine. Surtout évitez de montrer votre savoir, même si vous êtes fin connaisseur de la marchandise qui se trouve sous vos yeux. Jouez-là plutôt humble, ce sera tout à votre avantage car, il arrive souvent que les chineurs tombent sur un objet n'ayant pas été estimé à sa juste valeur. Ne dites rien et achetez-le avant que le vendeur ne revoie son prix !
    De même, évitez les jugements esthétiques au risque de contrarier le vendeur...
    Ne jamais étaler ses connaissances

    Avoir l'œil

    "Un stand a toujours une unité de qualité", le déballage d'un premier objet vous donnera tout de suite une idée sur la qualité de la suite de la marchandise. Si un autre exposant, déballe, quant à lui, un objet de qualité, c'est qu'il en a d'autres et que c'est là que vous devez être !
    Pour reconnaître la "came franche", c'est-à-dire une marchandise directement sortie d'une maison et qui n'a encore jamais été mise en vente, il suffit de regarder lors des déballages marchands, si elle est étiquetée ou non.
    Un meuble ou un objet ancien est toujours plus valorisé, donc surcoté dans son lieu d'origine, il est préférable d'acheter une armoire normande à Marseille et une commode provençale à Strasbourg !
    Un faux c'est pour tromper, une copie, c'est pour rendre hommage...
    D'après Hubert Duez, distinguer le faux du vrai est facile ! C'est pourtant la crainte de bon nombre d'amateurs : se faire avoir. Petite astuce : les faussaires en font toujours trop ! Par exemple, trop de traces d'usure situées à des endroits où il n'est pas logique qu'il y en ait peut aider à distinguer le vrai du faux !
    Avoir l'œil

    Parler le langage des brocanteurs

    "Bon d'époque", "came chaude", "coupure", "dans son jus"... Parler le "broc" peut aider à s'intégrer dans le milieu et pourquoi pas faire de bonnes affaires !
    Parler le langage des brocanteurs

    Un ouvrage sur l'art de chiner

    Livre Brocante
    Livre Brocante
    "BROCANTE Les conseils d'un pro", d'Hubert Duez, ancien brocanteur passionné, est un livre très pratique pour qui souhaite se lancer dans la chine. Déballages marchands, salles des ventes, marchés aux puces... A travers plusieurs chapitres, l'auteur nous emmène dans un monde particulier, celui des marchands d'antiquités, où certaines règles existent, et où un langage spécifique est utilisé. (Il est d'ailleurs répertorié dans un glossaire, en fin d'ouvrage).
    L'on découvre ainsi que le "flair" du chineur peut très bien s'adresser à tout amateur, il suffit de se renseigner en amont, pour apprendre à reconnaître à travers les pièces mises en vente, un style, une époque mais, aussi, à faire la différence entre le vrai du faux, selon le type d'objets. Avec ce livre, véritable outil pour bien chiner, linge de table, couverts en argents, objets publicitaires et autres bronze n'auront plus de secret pour vous !

    BROCANTE Les conseils d'un pro

    Auteur : Hubert Duez
    Photographies : Alix Marnat ; Collection Hemera/Thinkstock ; Olivier Ploton / Larousse ; Collection iStockphoto / Thinkstock ; Collection Archives Larbor ; Nadar, collection Archives Larousse
    Editions Larousse
    Illustrations : Laurent Blondel
    160 pages
    70 illustrations
    Prix public indicatif : 9.90 €
    Découvrez, en images et en pages suivantes, quelques conseils et astuces pour chiner selon le type d'objets.
    Un ouvrage sur l'art de chiner

    Les cartes brodées à la loupe

    Les cartes brodées à la loupe - Livre Brocante
    Les cartes brodées à la loupe - Livre Brocante © Alix Marnat
    "Les cartes brodées se trouvent chez les marchands de cartes postales, directement dans les bacs "fantaisies".
    L'on y trouve aussi, par exemple, des cartes du 1er avril, selon Hubert Duez, les prix sont raisonnables de 3 à 10 ou 12 €. Au-delà, mieux vaut passer son chemin.
    Les montreurs d'ours valent, elle beaucoup plus cher : comptez de 400 à 1000 € la pièce.
    Les cartes brodées à la loupe

    Les flippers rétro à la loupe

    Les flippers rétro à la loupe - Livre Brocante
    Les flippers rétro à la loupe - Livre Brocante © Alix Marnat
    Selon les conseils d'Hubert Duez, avant d'acheter un flipper, plusieurs points sont à vérifier, notamment la glace, qu'il faut regarder à la lumière afin de s'assurer ques les couleurs ne sont ni rayées, ni écaillées, et que le verre ne laisse apparaître aucune bulle d'air.
    Mieux vaut aussi essayer la machine pour être sûr qu'elle fonctionne!
    Les flippers rétro à la loupe

    Les baigneuses à la loupe

    Les baigneuses à la loupe - Livre Brocante
    Les baigneuses à la loupe - Livre Brocante © Alix Marnat
    La qualité de la porcelaine, la finesse des traits, la complexité du sujet sont autant d'éléments qui font démarrer la cote à 120€.
    Les grands modèles coûtent au minimum 500€.
    Les baigneuses à la loupe
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