Réforme du crédit à la consommation : "les magasins ne sont pas prêts" (CLCV)

    Publié le 7 juillet 2011
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    argent © JEFRAS-FOTOLIA
    L'association de consommateurs CLCV a mené une enquête auprès de plusieurs magasins sur leur politique de crédit à la consommation, dont la réforme est entrée en vigueur en mai dernier. De gros efforts restent à faire par les enseignes, notamment dans la formation de leur personnel.
    La Loi Lagarde devait apporter un frein à la course aux crédits renouvelables - soit la mise à disposition d'une somme d'argent par l'organisme de crédit, moyennant intérêts et frais sur la partie utilisée par le consommateur - responsables de nombreux cas de surendettement. Ainsi, en théorie - et légalement donc - depuis mai dernier, les magasins doivent permettre aux consommateurs de conclure un contrat de crédit amortissable (prêt dont les remboursements sont prévus dès la signature dans un échéancier précis) à la place d'un contrat de ce type, lorsque le montant du bien convoité est supérieur à 1.000€*. Mais il semblerait que cela ne soit pas encore le cas en pratique.
    Selon la CLCV qui a mené une enquête "test" auprès de plusieurs grandes enseignes (Conforama, But, Darty, Casino, Leclerc, Carrefour, Auchan, Cora, Leroy Merlin, Boulanger, Fnac, Alinéa, Ikéa, Saturn, la Maison de la literie), "les magasins ne sont pas prêts".
    D'après ses tests, l'association constate ainsi que souvent, les informations sont "difficiles à obtenir ou données de manière incomplète". L'étude révèle également un "manque de transparence sur les caractéristiques des modes de financement proposés (...)". "L'information diffusée ne permet pas aux consommateurs de s'y retrouver", est-il observé.
    Dans près de 80%, il a été proposé aux testeurs un crédit gratuit. "Mais si l'offre est intéressante, précise la CLCV, les conditions attachées à celle-ci, notamment la nécessité de détenir la carte du magasin pour pouvoir en bénéficier, ne sont pas toujours clairement expliquées".
    Vendeurs évasifs, voire incompétents sur ces sujets, alors que cela fait déjà un an que la loi a été votée : pour l'association, il est urgent que les magasins remédient à ces manques car, "dans ces conditions, la protection des consommateurs prévue par cette nouvelle disposition, qui aurait d'ailleurs mérité de s'appliquer à partir de 500 euros et non de 1000 euros pour répondre à son objectif, n'est pas assurée".
    *En application de l'article L 311-8-1 du code de la consommation issu de la loi Lagarde du 1er juillet 2010
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