XXO : le vintage dans la peau

L'entrepôt XXO, les collectionneurs d'objets vintage le connaissent bien. Il faut dire que l'endroit, un hangar de 1.500 m2 implanté en région parisienne, renferme de quoi les attirer. Plus de 1.300 objets de la 2e moitié du XXe siècle, essentiellement des luminaires et du mobilier y sont stockés, en attente d'un acquéreur. Tous ont été obtenus suite aux recherches conduites d'abord séparément puis conjointement par Franck Mouchel, Benoît Ramognino et Xavier Gellier, les trois fondateurs de la société. "Chacun d'entre nous s'était constitué une petite collection dans son coin, explique l'un des associés sur le chemin vers la zone d'exposition. "Nos trouvailles respectives ont été le point de départ de la collection XXO".

Un joyeux désordre

Derrière la porte se dresse une "montagne de meubles vintage". L'expression n'est pas figurative puisque les objets sont entreposés jusque dans les combles, sous la verrière du bâtiment. L'œil a du mal à trouver un point de repère tant les curiosités sont nombreuses : ici une table Andrée Putman, là une chaise de Charles Eames, plus loin un fauteuil Pierre Paulin. Le visiteur n'est pas au bout de ses surprises puisque l'entrepôt abrite également la maison Futuro, créée entre 1964 et 1968 par l'architecte finlandais Matti Suuronen. Une sorte de soucoupe volante dénichée dans un champ en région parisienne qu'il a fallu mettre en pièces détachées pour installer entre les murs d'XXO. Un joyeux désordre que tiennent absolument à préserver les trois associés : "il est important que nos clients prennent plaisir à chiner. Comme dans une brocante, ils doivent fouiller par eux-mêmes pour dénicher leur pépite", indique Benoît Ramognino. Pour faciliter les recherches, un classement a toutefois été effectué : d'un côté ont été réunis les meubles dits "d'occasion" toujours édités et, de l'autre, ceux qui ne le sont plus : les "antiquités" , plus chères mais également plus rares. Une chasse excitante  Parce qu'il n'est pas toujours facile de s'y retrouver entre ces deux catégories, XXO a mis en place un service d'expertise. Parallèlement à son activité de vente et de location d'objets vintage, la société aide les particuliers à déterminer la valeur des biens qu'ils possèdent. "Quelquefois ça y ressemble mais ça n'en est pas !", plaisante Benoît. "Le marché est difficile à appréhender pour les novices" poursuit-il plus sérieusement. En tant qu'expert, sa mission consiste à collecter le plus d'informations possible sur l'objet : sa date d'édition, sa fréquence d'apparition sur le marché, le nom de son designer, son état... "Dans certains cas, il suffit simplement de retourner la pièce pour connaître son identité mais, dans d'autres, les choses sont plus compliquées", confie-t-il. Des recherches qui, quelque soit leur aboutissement, sont toujours aussi excitantes pour lui. L'émotion ressentie est d'ailleurs comparable à celle éprouvée lors de la "chasse" à l'objet rare. Le seul problème est qu'elle s'éteint dès que la vente est conclue. "Les seuls objets intéressants sont ceux que l'on ne possède pas", confirme Benoît. Depuis dix ans, pour les dégoter, sa méthode consiste à "laisser venir à soi la marchandise". Les richesses aujourd'hui détenues par XXO prouvent que le procédé fonctionne ! Pour visiter les locaux de l'entreprise XXO, cliquez sur suivant.