Electroménager vert : une rentabilité contestée

    Publié le 27 mai 2010 par C.Chahi
    électro vert
    électro vert © MAP
    D'après l'UFC Que Choisir, si les consommateurs se détournent actuellement des appareils électroménagers économes en énergie, c'est avant tout parce qu'ils sont mal étiquetés et qu'ils entraînent un surcoût important à l'achat. Pour encourager à les acheter, elle propose l'instauration d'un bonus-malus.
    L'UFC Que Choisir vient de réaliser une grande enquête sur la consommation électrique des appareils électroménagers. Pendant un mois, des équipes d'enquêteurs ont arpenté les rayons de 1.464 magasins spécialisés et de la grande distribution afin de relever puis de comparer le prix et l'étiquette énergétique d'une catégorie de réfrigérateur-congélateur et de lave-linge. Les résultats lui ont permis de comprendre pourquoi les consommateurs ont tendance à se détourner des équipements les plus économes en énergie.
    L'association s'est en effet rendue compte que l'échelle de référence utilisée pour réaliser l'étiquetage énergétique des appareils - notamment des réfrigérateurs-congélateurs - était obsolète. "Aujourd'hui, explique-t-elle, il n'y a plus d'appareils de classes B à G en magasins. Presque tous les appareils étant en classe A, des sous-classes sont apparues : A+ et A++. Or, cela crée une confusion auprès des consommateurs". "Quand il achète un réfrigérateur de classe A, renchérit Alain Bazot, président de l'UFC, le consommateur, pensant faire un geste écologique, ignore qu'il s'agit du plus énergivore !".

    Principal frein : le prix

    Au cours de son enquête, l'association a également remarqué que les appareils les plus performants étaient peu représentés dans les rayons. "Parmi les 3.501 réfrigérateurs-congélateurs dont le prix et l'étiquette énergétique ont été relevés en magasin, il y avait seulement 159 appareils de classes A++, soit 5%", s'étonne l'association.
    Plus grave, l'association s'est également aperçue que les prix des appareils augmentaient avec la classe énergétique. Autrement dit, plus un appareil est économe en énergie et plus il est vendu cher. "Un réfrigérateur-congélateur A++ coûte 55% plus cher qu'un modèle A tandis que pour un sèche-linge, le consommateur déboursera 130% de plus pour un modèle A que pour celui noté C", indique Alain Bazot. Un surcoût qui, aux yeux de l'association, empêche l'investissement d'être rentable. Les économies d'énergie réalisées ne suffisent en effet pas à couvrir les dépenses occasionnées par l'achat de l'appareil. "Dès lors, conclut Alain Bazot, il ne faut pas s'étonner de voir les consommateurs délaisser les appareils les plus économes".

    Un bonus-malus

    Afin de faire véritablement baisser les dépenses énergétiques des Français, l'association préconise l'instauration d'un bonus-malus, à savoir d'un système incitatif basé sur le même principe que celui mis en place pour les voitures.
    Par ailleurs, pour régler les problèmes d'étiquetage, l'association réclame la suppression des classes A + et A++ ainsi que la réévaluation des valeurs attribuées aux autres classes : A, B... jusqu'à C. Elle demande également aux pouvoirs publics de vérifier les informations déclaratives données par les fabricants. Jusqu'ici en effet, ils font eux-mêmes les tests qui permettent d'établir la classe énergétique des appareils. Un système que l'UFC aimerait voir fiabiliser grâce à l'instauration de contrôles dont serait chargée une institution neutre. Enfin, l'association plaide pour l'extension de l'étiquetage énergétique aux autres équipements de la maison : télévisions, ordinateurs, aspirateurs... Un appel entendu puisque le parlement européen vient tout juste d'adopter une directive dans ce sens*.
    Appareils électroménagers : un nouvel étiquetage énergétique d'ici 2011
    *Le parlement européen a adopté le 19 mai dernier une directive portant sur la réforme de l'étiquetage énergétique des appareils électroménagers. Elle prévoit en effet de l'enrichir de trois nouvelles classes : A+, A++ et A+++. Pour rappel, jusqu'ici l'échelle de référence ne comportait que sept niveaux, de A à G, du plus économe au plus énergivore.
    Le texte prévoit également d'étendre cet étiquetage, jusqu'ici réservé aux réfrigérateurs, aux machines à laver ou aux fours, à de nouveaux appareils tels que les téléviseurs, les chauffe-eau et les chaudières. Les premières étiquettes devraient faire leur apparition avant juin 2011.
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