Hôtel Bourgogne et Montana, le luxe et la confidentialité au coeur de Paris

"C'est une très vieille bâtisse que je voulais sublimer. Je l'appelle la vieille dame", c'est en ces mots poétiques que Denis Doistau, architecte d'intérieur, décrit l'essence du projet de rénovation de l'hôtel Bourgogne et Montana. Datant du 18ème siècle, le site est protégé et dépend des bâtiments de France. Denis Doistau a donc dû composer avec l'existant pour le mettre en valeur, sans le dénaturer. Et le pari est réussi ! L'architecte a combiné le charme et raffinement des hôtels particuliers d'antan à une modernité fraiche et élégante. "J'ai essayé de travailler avec le structurel", confie l'architecte d'intérieur. L'hôtel a notamment pour particularité d'avoir conservé l'agencement des différents étages. Il y avait, à l'époque de sa création, les étages bas de plafond dit "entresol" ou "de service", destinés au personnel, et les étages "nobles" pour les clients, avec une hauteur sous plafond plus importante. Denis Doistau a su conserver et magnifier cette caractéristique forte de l'hôtel parisien. De plus, les fenêtres ont toutes été refaites dans la plus pure tradition du 7ème arrondissement avec des cadres en bois et leurs formes d'origine, différant selon leur emplacement.

Toujours à la recherche d'un doux mélange entre décoration classique et moderne, Denis Doistau a imaginé des chambres "à la confidentialité fabuleuse" selon ses propres termes. Le blanc et le gris se mélangent aux couleurs plus gaies et fraiches telles que le vert anis ou le violet. Les grands lits massifs s'associent aux meubles design aux courbes lisses et discrètes et les matières douces à l'aspect dur et lisse des commodes et tables de chevet.

Dans les chambres des entresols, malgré une hauteur sous plafond difficile à exploiter, l'architecte d'intérieur a conçu des chambres cosy, imaginées comme de véritables cocons douillets, en choisissant de recouvrir les murs d'un tissu aux motifs de nuages vaporeux.

Les salles de bains de l'hôtel ont toutes été pensées sur le même modèle, quelque soit la taille de la chambre. Aménagées selon des codes traditionnels, elles restent dans l'air du temps grâce à une décoration aux notes graphiques très contemporaines. Le code noir et blanc rappelle celui du dallage carrelé du hall d'entrée. Vasques, grand miroir et appliques aux murs pour le côté classique et revêtement mural en trompe-l'œil géométrique pour la modernité, composent cette pièce tout en contrastes. "C'est une provocation harmonieuse et délicate envers le classicisme", confie l'architecte d'intérieur.

Le cœur de l'hôtel bat dans la cour octogonale. Anciennement cour ouverte, elle a été recouverte plus tard par une dalle en béton la refermant. Aujourd'hui c'est une verrière qui la recouvre. Cet espace est le point de convergence des flux de circulation, tous les clients y passent pour boire un verre au bar, petit-déjeuner, monter à leur chambre par l'ascenseur ou les escaliers...

La verrière qui recouvre la cour octogonale de l'hôtel est une réalisation créée spécialement pour l'établissement par un atelier français. Plus qu'un élément majestueux qui renforce le caractère luxueux du site, cette verrière donne vie à l'espace. Véritable puits de lumière, elle illumine tout le hall. "Nous voulions que cet élément soit le plus discret et élégant possible. L'hôtel avait un potentiel fou avant la création de cette verrière mais il méritait d'être aéré", nous explique l'architecte d'intérieur Denis Doistau.