Dans les coulisses du Futuroscope

    Publié le 8 juillet 2013 par Céline Galoffre
    Depuis 1987, le parc d'attractions de Poitiers essaie de renouveler son offre d'animations. Les dernières en date : "Danse avec les robots", "L'attaque des drones" amusent petits et grands. Mais attention, pour faire tourner cette machine à rêve, tout doit être réglé dans les moindres détails : de la maintenance technique à celle des bâtiments. Entrez dans les coulisses du parc !
    Initié par l'ancien ministre René Monory pour "divertir en apprenant", le parc du Futuroscope, qui a subi un léger fléchissement au début des années 2000, a su rebondir notamment grâce à sa politique axée sur la nouveauté. "Pour nous, 10% de notre chiffre d'affaires est dédié au service de renouvellement de 20% de notre offre pour une revisite à 60%", énonce fièrement Sébastien Retailleau, directeur adjoint en charge de l'exploitation du site.
    Parmi les dernières attractions du parc : Danse avec les robots by Martin Solveig où des bras motorisés, identiques à ceux utilisés dans l'automobile, permettent de voltiger sur la musique du célèbre DJ ou encore Lady O, spectacle aquatique utilisant le mapping (images par video-projection).
    Si l'objectif affiché aujourd'hui est de faire "rêver", ce but est aujourd'hui indissociable des exigences techniques : "Il faut un degré de fiabilité et de conformité au top pour nos visiteurs qu'ils soient 2.000 ou 20.000 par jour", précise Sébastien Retailleau.

    Une hygrométrie de 70%

    Pas question donc de faire l'impasse sur les défis technologiques, sécuritaires, véritables atouts pour fluidifier les files d'attente et offrir des animations optimales aux visiteurs. Par exemple, le numérique est en passe de remplacer complètement l'argentique : "Cela va nous permettre de gagner du temps et de la place car les pellicules traditionnelles sont imposantes", confie Yannis Marchet, responsable technique attractions.
    Si le parc a entamé sa mue, le passage à l'acte se fait graduellement notamment pour les salles Imax. C'est pourquoi de nombreux espaces disposent encore de films sur bobines. Des éléments qui nécessitent une attention et un soin particulier qui se retrouvent également dans la gestion globale des bâtiments qui abritent cet arsenal. Car avec ce genre de technologies, rien ne peut être laissé au hasard : "Les régies sont nettoyées tous les jours, l'humidité de l'air et la climatisation sont vérifiées régulièrement", note Yannis Marchet. Par exemple, les salles techniques du "voyageur du ciel et de la mer" doivent avoir une hygrométrie de 70% sous peine sinon de voir la pellicule coller. De même, la température doit osciller entre 18 et 22° pour ne pas casser la bande à cause d'une surchauffe.
    La suite de l'article en page suivante.
    Dans les coulisses du Futuroscope

    A quoi fonctionne le futuroscope ?

    A quoi fonctionne le futuroscope ? - Futuroscope
    A quoi fonctionne le futuroscope ? - Futuroscope © Céline Galoffre
    Et pour faire marcher tous ces composants, procédés et systèmes, le parc dispose d'un atout : sa nappe phréatique. "Nous sommes autonomes en eau", souligne le responsable technique attractions. Nous avons foré deux puits : un à 30 mètres et un à 80 mètres. Cette ressource nous permet d'alimenter l'ensemble des pavillons que ce soit pour les projecteurs, les bassins et même pour refroidir les brûleurs de projecteurs. Sans oublier le process de refroidissement pour les groupes hydrauliques qui font bouger les sièges. Bien sûr, pour les effets spéciaux dans les salles, nous la traitons".
    Depuis quelques temps, un système de "by pass" a fait son apparition afin d'alterner l'utilisation de l'eau directe et un système de climatisation avec de l'eau glycolée. Le tout dans un souci d'économie d'énergie car la dépense en la matière représente tout de même 1 million d'euros par an. Concernant les bâtiments eux-mêmes, inutile de dire que des réglementations drastiques en termes de sécurité, d'incendie, d'acoustique, d'isolation sont à respecter. Ainsi, sur 'Danse avec les robots', les machines sont montées sur une dalle vibrante en béton armé pour éviter tous risques de fissures. La salle est isolée en laine de verre acoustished de 50 mm d'épaisseur pour réduire les désagréments sonores.

    Un système de maintenance informatisée

    Et si tout semble coordonné et maîtrisé, ce ne sont pas forcément les hommes qui se cachent physiquement et directement derrière les machines de projection et de maintenance. En effet, cette dernière, sous-traitée à l'entreprise Dikeos, est gérée de manière informatique puisque tout est centralisé via un logiciel : Carl. Celui-ci aide les équipes dans leurs actions préventives et correctives, la maintenance réglementaire, les stocks, la planification, le suivi budgétaire etc. "S'il y a un problème sur une activité, nous intervenons dans les 15 minutes maximum", raconte Vincent Peneau, responsable maintenance chez Dikeos. Et son collègue Eric Doidy, responsable Transverses et Extérieurs, d'ajouter : "Et bientôt, nous utiliserons l'application Carl Touch sur nos Smartphones. Une manière pour nos techniciens d'avoir leur outil et suivi de travail dans la poche !".
    Au final, une articulation de bras qui vise un seul objectif : "passer du rêve à la réalité", comme aime le dire Sébastien Retailleau, directeur adjoint en charge de l'exploitation du parc. Il admet tout de même qu'il reste un vœu à combler... En effet, les visiteurs avouent qu'ils aimeraient plus que tout voler. Une utopie ? "Qui sait ? Peut-être un jour, on y parviendra", se met lui aussi à rêver Sébastien Retailleau.
    Découvrez en pages suivantes les salles techniques de quelques attractions...
    A quoi fonctionne le futuroscope ?

    Attraction : Voyageurs du ciel et de la mer

    Attraction : Imax 3D du film "Destins sauvages"
    Attraction : Imax 3D du film "Destins sauvages" © CG- batiactu
    Projection sur le sol et face au téléspectateur du film de Jacques Perrin sur la découverte des beautés de la planète. Pour la maintenance, des alpinistes sont nécessaires au nettoyage du bâtiment. Il faut aussi gérer 2 km de tubes de fibre otique, deux régies argentiques (voir image suivante), deux projecteurs avec ampoules de 15.000 watts et un système de refroidissement.
    Attraction : Voyageurs du ciel et de la mer
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    Une des régies argentiques

    salle
    salle © CG- batiactu
    Argentique oblige, les poussières sont régulièrement enlevées grâce notamment à une lentille mais aussi un balai-brosse et un PTR (rouleau électrostatique qui capte les poussières). Ici, les salles ont 70% d'hygrométrie et la température doit tourner autour de 18-22°.
    Une des régies argentiques

    Attraction : Vienne Dynamique

    Vienne Dynamique
    Vienne Dynamique © CG- batiactu
    Il s'agit d'un rallye dynamique dans la Vienne avec une projection sur écran de 300 m2. Ici, exit l'argentique, on est passé au numérique et la maintenance n'est donc que semestrielle.
    Attraction : Vienne Dynamique

    Vienne Dynamique : sous les sièges en mouvement

    Vienne Dynamique : sous les sièges en mouvement - Vienne Dynamique
    Vienne Dynamique : sous les sièges en mouvement - Vienne Dynamique © CG- batiactu
    Sous les sièges, on peut voir les réseaux d'eau, d'air. Pour faire bouger les sièges, on utilise des groupes hydrauliques.
    A noter que le parc dispose, au total, de 3 km de flexibles.
    Vienne Dynamique : sous les sièges en mouvement

    Arthur et les minimoys, l'aventure 4D

    Arthur et les minimoys
    Arthur et les minimoys © CG- batiactu
    Attraction qui immerge le spectateur dans l'univers d'Arthur et les minimoys, production de Luc Besson.
    Arthur et les minimoys, l'aventure 4D

    Machines pour Arthur et les minimoys, l'aventure 4D

    Machines pour Arthur et les minimoys, l'aventure 4D - Arthur et les minimoys
    Machines pour Arthur et les minimoys, l'aventure 4D - Arthur et les minimoys © CG- batiactu
    La salle technique dispose de deux machines (attraction 4d) : une pour chaque oeil. Ici, le système hydraulique pour faire fonctionner la simulation.
    Machines pour Arthur et les minimoys, l'aventure 4D

    Attraction : Danse avec les robots

    Danse avec la robots
    Danse avec la robots © CG- batiactu
    10 robots géants de l'industrie automobile dansent et font voltiger les visiteurs à plus de 7 mètres de haut sur la musique de Martin Solveig.
    Attraction : Danse avec les robots

    Danse avec les robots : Système automatique

    Danse avec les robots : Système automatique - Danse avec la robots
    Danse avec les robots : Système automatique - Danse avec la robots © CG- batiactu
    Pour articuler les 10 robots, une salle d'une cinquantaine de m2 suffit pour mettre le matériel technologique. Ici, une température de 18° est à respecter. Le serveur vidéo dégageant beaucoup de chaleur.
    Danse avec les robots : Système automatique
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