Le musée des Beaux-Arts de Dijon conjugue le passé et le présent

    Publié le 16 septembre 2013 par Sébastien Chabas
    Après huit années d'études et de travaux, le parcours Moyen-Age - Renaissance du Musée des Beaux-Arts de Dijon a été inauguré samedi 7 septembre. Un défi architectural remporté par l'Atelier Lion Architecture en tandem avec l'atelier Pallot. Découverte avec Eric Pallot, architecte en chef des Monuments historiques.
    Le musée des Beaux-Arts de Dijon est arrivé ! Fraîchement rénové ce mois-ci et inauguré samedi 7 septembre par le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, et la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti, le musée des Beaux-arts a pour particularité d'être implanté au cœur de Dijon, dans l'ancien Hôtel des Ducs de Bourgogne et dans la partie orientale du Palais des États.
    Cet audacieux chantier de rénovation, dont les études ont débuté en 2005, a été confié, en 2006, aux ateliers Yves Lion et à Eric Pallot, architecte en chef des monuments historiques.
    "Un tandem très pertinent"
    "C'était un tandem très pertinent avec Yves Lion pour réaliser un concert d'époques architecturales, nous confie Eric Pallot, architecte en chef des Monuments historiques, qui a étudié les bâtiments à restaurer, à rénover ou à agrandir. Outre une mission de diagnostic, j'ai été chargé de la restauration du clos et du couvert des salles à haute sensibilité patrimoniale du palais : sols, murs, menuiseries de la salle des Gardes, de l'escalier du Prince, de la galerie de Bellegarde et de la salle des armes. Et toujours en étroite collaboration évidemment avec les Ateliers Lion, chargés eux de la conception du musée et de la construction de l'extension contemporaine."
    Dans ce lieu chargé d'histoire, le "tandem d'architectes" a souhaité, en effet, que les collections soient présentées dans les bâtiments qui leur sont contemporains, rappelle aussi Yves Berthelot, maire-adjoint de Dijon délégué à la culture et au patrimoine.

    Un toit doré assumé ?

    "Le site s'est, en effet, enrichi de nouveaux bâtiments au cours des siècles, il devait donc accueillir une intervention contemporaine qui réponde aux besoins de développement du musée", argumente l'architecte en chef des monuments historiques. De leur côté, les Ateliers Lion Architectes Urbanistes ont apporté leur "valeur ajoutée" au cœur de la cour de Bar.
    Insérer du contemporain dans de l'ancien n'était pas une évidence pour tous. "C'est pourquoi le rôle des architectes en Monuments historiques demeure précieux : contribuer à ce que les bâtiments du passé s'adaptent et vivent à leur époque. Dans ce cas précis, il ne fallait pas figer l'histoire, ajoute Eric Pallot. Il importe ainsi de bien connaître le bâtiment. Pour ce qui concerne le fameux toit doré, proposé par Yves Lion, je l'assume complètement, c'est un travail de symbiose avec lui. Car en touchant le monument pour des raisons objectivement valables, nous n'avons pas touché à son intégrité."
    Les acteurs du projet ont donc surélevé le bâtiment du XVIIIe siècle en pierre pour y abriter les espaces de médiation du musée et l'ascenseur qui manquaient. Par ailleurs, la surélévation, largement vitrée, a été chapeautée par une couverture conjuguant le cuivre et l'aluminium dont l'aspect doré et la géométrie simple tranchent avec les toitures à deux pans en ardoise gris anthracite.
    A l'intérieur des lieux, les acteurs du projet ont soigné également l'isolation du bâtiment, en installant un double vitrage derrière les vitraux et en imaginant des portes-panneaux qui laissent aussi passer l'air, nous glisse Eric Pallot. Et d'ajouter : "Nous avons aussi camoufler les équipements techniques sous le sol de la galerie de Bellegarde."
    Au final, le musée, qui accueille aujourd'hui entre 150.000 et 180.000 visiteurs par an, compte sur sa modernité, ses nouveaux usages d'accessibilité (ascenseurs, nouveau revêtement en béton et en fonte) pour proposer une "balade architecturale" au cœur de la cour du Bar, un lieu connecté à la ville dijonnaise.
    Découvrez, en pages suivantes, les photos du nouveau musée des Beaux-Arts de Dijon.
    La rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon en chiffres
    - 60 millions d'euros : montant de l'investissement global, dont 35 % pour la ville de Dijon, 35 % pour l'État, 15 % pour le conseil régional de Bourgogne, 15% pour le Grand Dijon.
    - 5.200 m² : c'est la superficie dédiée à terme à l'exposition permanente des œuvres, contre 3.500 m² avant les travaux.
    - 3.000 à 3.500 œuvres présentées à terme, contre 2.000 avant les travaux.
    - 30% : la proportion d'économies d'énergies qui ont été réalisés grâce au programme de réduction de la consommation du musée mis en œuvre dans le cadre du projet de rénovation.
    Le musée des Beaux-Arts de Dijon conjugue le passé et le présent

    Les travaux découpés en trois tranches

    Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    - Mai 2008 à juillet 2009 : extérieur de la galerie de Bellegarde
    - 2011-2013 : palais des ducs et intérieur de la galerie.
    - 2015-2019 : ailes de l'École de dessin sur la cour d'honneur et la rue Rameau ; aile du musée sur la place Sainte-Chapelle et la tour de Bar.
    - 2018-2019 : ouverture des deux prochains parcours, XVIIe et XVIIIe , puis XIXe et XXe siècles.
    Les travaux découpés en trois tranches

    Un chantier historique

    Un chantier historique  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Un chantier historique - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © Adrien Goreac © Ville de Dijon
    En creusant le sol de la cour de Bar, les ouvriers ont mis au jour les vestiges du palais ducal.
    Un chantier historique

    La cour de Bar

    La cour de Bar  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    La cour de Bar - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Une fois le "toit doré" posé, les ouvriers ont réalisé le sol de la cour de Bar, constitué de béton et de fonte.
    La cour de Bar

    Un nouveau visage

    Un nouveau visage - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Un nouveau visage - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Le nouveau visage de la cour de Bar et son "toit doré", achevé au printemps dernier.
    Un nouveau visage

    Pendant les travaux, un musée ouvert

    Pendant les travaux, un musée ouvert - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Pendant les travaux, un musée ouvert - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Le musée des Beaux-Arts de Dijon n'a fermé au public qu'une fois au cours du chantier: durant deux mois, du 29 janvier au 29 mars 2013, afin de poser le nouveau sol en béton et en fonte de la cour de Bar.
    Pendant les travaux, un musée ouvert

    Des travaux spécifiques

    Des travaux spécifiques  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Des travaux spécifiques - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    A l'intérieur, la métamorphose est pertinente : à l'étage, la voûte en berceau disparue est reconstituée, sur la base des vestiges retrouvés lors de l'étude préalable.
    Des travaux spécifiques

    Les voûtes - Le musée des Beaux-Arts de Dijon conjugue le passé et le présent

    Les voûtes - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Les voûtes - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    L'ensemble, combinant les éléments d'époque et les interventions des Ateliers Lion Associés, en accord avec Eric Pallot, architecte en chef des Monuments historiques, a fière allure à l'intérieur.
    Les voûtes - Le musée des Beaux-Arts de Dijon conjugue le passé et le présent

    Un accès au musée éclairé

    Un accès au musée éclairé  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Un accès au musée éclairé - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Vue de l'escalier qui mène au musée des Beaux-Arts de Dijon.
    Un accès au musée éclairé

    Les nouvelles fenêtres

    Les nouvelles fenêtres  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Les nouvelles fenêtres - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Les nouvelles fenêtres à l'intérieur du musée.
    Les nouvelles fenêtres

    Les oeuvres mises à l'honneur

    Les oeuvres mises à l'honneur  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Les oeuvres mises à l'honneur - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Les œuvres mises à l'honneur, au nombre de 3.000 à 3.500, contre 2.000 avant les travaux.
    Les oeuvres mises à l'honneur

    La galerie de Bellegarde

    La galerie de Bellegarde - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    La galerie de Bellegarde - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    La galerie de Bellegarde entièrement rénovée : des travaux colossaux ont été réalisés sur la voûte en berceau. Les fenêtres ont été rouvertes alors que les tommettes ont été posées au sol avec minutie.
    La galerie de Bellegarde

    Des travaux colossaux

    Des travaux colossaux  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Des travaux colossaux - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    La charpente, d'origine, a été démontée, complétée, consolidée et ensuite remontée, puis coiffée d'ardoises neuves, nous explique Eric Pallot, architecte en chef des Monuments historiques.
    Des travaux colossaux

    Une nouvelle communication visuelle

    Une nouvelle communication visuelle  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Une nouvelle communication visuelle - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Une nouvelle communication visuelle a été mise en place par l'agence parisienne Polymago pour mettre en valeur les objets d'art à l'intérieur et à l'extérieur du musée.
    Une nouvelle communication visuelle

    La salle des Gardes

    La salle des Gardes  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    La salle des Gardes - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Dans la célèbre salle des Gardes, les ouvriers ont déployé durant les travaux de lourde rénovation, une technique spécifique, celle du badigeon à la colle appliquée à de grandes surfaces avec des teintes particulières, précise Eric Pallot, architecte des Monuments historiques.
    Aucune reprise n'a été autorisée. "Il a fallu travailler le mur d'une traite", signale l'architecte. Les ouvriers ont ensuite appliqué le badigeon à la "teinte exacte", en deux ou trois jours, exposés sur des grands échafaudages.
    La salle des Gardes

    Le sol de la Salle des Gardes

    Le sol de la Salle des Gardes  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Le sol de la Salle des Gardes - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Le sol reconstitué de la Salle des Gardes.
    Le sol de la Salle des Gardes

    Les restaurations menées avec des méthodologies différentes

    Les restaurations menées avec des méthodologies différentes - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Les restaurations menées avec des méthodologies différentes - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © S.C.Batiactu
    Concernant les restaurations des ouvrages d'art, elles ont été menées avec des méthodologies différentes selon les cas, mais toujours avec le contrôle de la Commission scientifique interrégionale des musées de France - Bourgogne - Franche-Comté.
    Les restaurations menées avec des méthodologies différentes

    Plan en tranches du nouveau bâtiment

    Plan en tranches du nouveau bâtiment  - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Plan en tranches du nouveau bâtiment - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © Perspectives des Ateliers Lion Architectes Urbanistes 2012
    Vue en perspectives du plan en tranches du nouveau bâtiment.
    Plan en tranches du nouveau bâtiment

    Un musée rénové dans un centre-ville rénové

    Un musée rénové dans un centre-ville rénové - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon
    Un musée rénové dans un centre-ville rénové - Rénovation du musée des Beaux-Arts de Dijon © Palais des Ducs et des Etats de Bourgogne. Musée des Beaux Arts de Dijon. François Jay.
    La place de la Libération réaménagée en 2006 par Jean-Michel Wilmotte : pierre de Bourgogne au sol et jeux d'eau ont redonné sa splendeur à la place Royale créée par Jules Hardouin Mansart au XVIIe siècle.
    Un musée rénové dans un centre-ville rénové
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