Toitures : "après la tempête, une vérification s'impose"

    Publié le 19 mars 2010 par Propos recueillis par Céline Chahi
    Toiture terre cuite
    Toiture terre cuite © C.Chahi
    En première ligne lors d'une tempête, les toitures peuvent avoir été fragilisées sans pour autant que les dégâts soient visibles. D'où l'importance de la faire vérifier rapidement comme nous l'explique Bernard Laurent, membre du GCCP (Syndicat des entreprises de Génie Climatique et de Couverture Plomberie d'Ile-de-France).
    Maison à part : Quels dégâts peuvent être engendrés sur les toitures par le passage d'une tempête ?
    Bernard Laurent* : Avec la pluie et les rafales de vent, certains équipements comme les arêtiers ou les mitrons de cheminées peuvent avoir été abîmés. D'autres accessoires de couverture, comme les tuiles ou les ardoises, peuvent avoir été déplacés, être cassés voire même être tombés. Avec des tempêtes plus violentes, comme celle de 1999 par exemple, les dégâts peuvent aller jusqu'à des pans entiers de toiture arrachés.
    MAP : Toutes les toitures sont-elles susceptibles d'être les plus touchées ?
    B.L : Toutes les toitures quelles qu'elles soient, en tuiles, en ardoises ou en zinc, peuvent être fragilisées par la tempête et ce, même si elles ne se trouvent pas dans la zone la plus touchée par la tempête. D'ailleurs, même si elle n'a fait qu'un rapide passage en Ile-de-France, des dégâts sont quand même à déplorer. Certes, ils sont moins importants qu'en Vendée mais il y a quand même des dégâts. Et puis, il ne faut pas oublier que cette année, l'hiver a été particulièrement rude. Nous avons eu de la neige, de la grêle, d'importantes précipitations... Autant d'éléments qui ont également contribué à fragiliser les toitures.
    MAP : Quelles conséquences ces dégâts peuvent-ils engendrer sur la maison ?
    B.L : Si le toit est laissé en l'état, des infiltrations d'eau sont à craindre. Et si l'eau pénètre dans la maison, cela risque non seulement de causer d'importants dégâts sur le bâti mais également de porter atteinte à sa solidité. Souvent, on voit apparaître des fissures, des auréoles sur les plafonds et, dans certains cas, cela peut même aller jusqu'à un court circuit électrique. En dehors du bâtiment lui-même, cela peut également s'avérer dangereux pour les personnes. Un élément de toiture peut tomber et blesser quelqu'un et, dans ce cas là, c'est le propriétaire qui est responsable.
    Bernard Laurent,président du CFA de Couverture Plomberie d'Alfortville (94).
    Bernard Laurent © DR
    Bernard Laurent,président du CFA de Couverture Plomberie d'Alfortville (94).
     MAP : Comment savoir si sa toiture a été fragilisée par la tempête ?
    B.L : Comme la plupart des dégâts sont invisibles depuis le sol, le seul moyen est de monter sur le toit pour vérifier que tout est en ordre, une intervention risquée qui doit être réalisée par professionnel qualifié et non pas par le propriétaire lui-même.
    MAP : En quoi consiste cette opération de vérification ?
    B.L : Après s'être harnachés pour être en sécurité, les professionnels procèdent à l'inspection minutieuse de la couverture puis ils remplacent les éléments abîmés. En général, ils en profitent pour procéder à un nettoyage complet du toit. Pour assurer la bonne évacuation de l'eau, ils insistent surtout au niveau des gouttières et des derrières de cheminées, c'est-à-dire là où sont susceptibles de s'accumuler feuilles et autres détritus.
    MAP : Dans la mesure où la tempête reste un événement exceptionnel, pour quelles autres raisons un propriétaire doit-il faire vérifier sa toiture ?
    B.L : Tout simplement parce que l'entretien des toitures est une obligation réglementaire. Le règlement sanitaire départemental (RDS), qui est en vigueur depuis 1978, impose aux propriétaires et aux occupants d'un immeuble d'assurer l'entretien satisfaisant pour son bon fonctionnement. La consigne s'applique aussi bien aux ouvrages d'évacuation des eaux pluviales qui doivent être, d'après le texte, "nettoyés autant qu'il est nécessaire" qu'aux couvertures qui doivent, quant à elles, être entretenues "régulièrement pour ne pas donner passage à des infiltrations d'eau".
    MAP : A quelle fréquence faut-il effectuer les interventions ?
    B.L : La fréquence des visites d'entretien est définie par le RSD comme "autant de fois que nécessaire". Par ailleurs, les normes de mise en œuvre des matériaux (DTU) de couverture recommandent une surveillance des ouvrages au moins une fois par an.
    *Bernard Laurent est également président du CFA de Couverture Plomberie d'Alfortville et président des entreprises Laurent et Thoison.
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