Bilan de l'éco-prêt à taux zéro

    Publié le 20 juillet 2009 par Claire PHAM
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    L'éco-prêt à taux zéro a le vent en poupe. Depuis son entrée en vigueur, près de 15.000 demandes ont été enregistrées et accordées. Seul bémol : la quasi inexistence de demande destinée aux travaux d'assainissement non collectif des eaux usées. Explications avec Philippe Pelletier, Président du Comité de suivi du volet bâtiment du Grenelle de l'Environnement.
    Les chiffres sont là pour le prouver : l'éco-prêt à taux zéro connaît une évolution rapide. Depuis son entrée en vigueur la mi-avril 2009, 15.000 demandes ont été accordées à ce jour pour les particuliers. "Destiné à financer des travaux d'amélioration de la performance énergétique des logements achevés avant le 1er janvier 1990 à usage de résidence principale", les demandes se sont tournées principalement sur la rénovation thermique. "L'éco-prêt à taux zéro est un dispositif clé du plan bâtiment du Grenelle Environnement et un puissant levier pour réduire massivement nos émissions de CO2, sachant que 42% de ces émissions proviennent des bâtiments. De plus, c'est un dispositif simple, lisible et accessible à tous sans conditions de ressources. Chacun pourra ainsi faire des économies très rapidement sur ses factures énergétiques", rappelle Jean-Louis Borloo et Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du l'Urbanisme et du Logement.
    MAP : Quel est le bilan à ce jour de l'éco-prêt à taux zéro ?
    Philippe Pelletier, Président du Comité de suivi du volet bâtiment du Grenelle de l'Environnement : La montée en puissance des demandes de prêt est vraiment rapide. Si on regarde le calendrier, les premiers ont été signés le 16 avril, en présence du Ministre Jean-Louis Borloo. Trois mois seulement après, sachant qu'au mois de mai la période est plus creuse avec les ponts et les week-ends, mais également qu'un certain nombre de réseaux bancaires n'avaient pas encore commencé la mise en place du dispositif, les chiffres sont très satisfaisants.
    Le nombre de demandes effectives des particuliers est d'ailleurs très supérieur au nombre de prêts accordés. Comme tout système nouveau mis en place, il faut un temps d'adaptation pour les particuliers. Beaucoup de dossiers étaient incomplets et ont été renvoyés par les banques. Ces dossiers vont faire l'objet d'une nouvelle demande. Environ 45.000 demandes ont été effectuées pour 15.000 accordées. Ce n'est en aucun cas alarmant.
    MAP : Quelle est l'enveloppe moyenne des prêts accordés ?
    P.P : Elle est d'environ 18.000 €, ce qui est moindre que le plafond autorisé de 30.000 €. Il y a eu maîtrise des prix. On peut en tirer trois enseignements : les entreprises sont restées raisonnables dans l'élaboration des devis. Les gens sont restés prudents sur l'enveloppe de travaux réalisés. Et enfin, tout va monter en gamme progressivement.
    MAP : Pourquoi les demandes de travaux se sont plus dirigées vers la rénovation thermique plutôt que l'assainissement ?
    P.P : Le projet initial était construit autour de l'amélioration de la performance énergétique. Les travaux d'assainissement des eaux usées se sont rajoutés au projet de départ. Le public connaît donc peu cette possibilité de travaux. Mais on peut rajouter que le plafond accordé aux travaux d'assainissement est de 10.000 €, contre 30.000 € pour la rénovation thermique, et non cumulable avec ce dernier.
    MAP : Aujourd'hui, est-ce que tous les réseaux bancaires distribuent les prêts ?
    P.P
    : Pratiquement, tous les réseaux bancaires ont mis en place ce dispositif de prêt. Trois leaders se détachent cependant : la Caisse d'Epargne, le Crédit Agricole et le Crédit mutuel, en raison de leur relation de très forte proximité avec leurs clients.
    MAP : Qui sont les demandeurs de prêt actuels ?
    P.P
    : Principalement, les demandes concernent les maisons individuelles. Il en existe 1,5 millions en France. Il ne faut pas oublier également les bâtiments collectifs. Nous avons ainsi une bonne marge de manœuvre pour atteindre les objectifs.
    MAP : Justement, quels sont les objectifs ?
    P.P
    : A terme, 400.000 rénovations doivent être effectuées chaque année. Aujourd'hui, nous n'en sommes pas encore là. Ce n'est que le début. Il faut laisser passer 2010 et j'espère qu'en 2011, nous n'en serons pas loin. C'est toutefois un véritable succès qui vise également les copropriétés, très peu demandeuses encore.
    Généralement, quand on est en assemblée générale et que l'on aborde les gros travaux de rénovation, tout le monde s'accorde sur leur bon sens. Cependant, on bute souvent au moment du financement qui n'est pas constitué collectivement. L'éco-prêt à taux zéro sera une bonne réponse ici et il n'y aura plus de blocage. Cela va donc s'appliquer très vite.
    L'éco-prêt à taux zéro est une idée simple, pleine de bon sens qui ne peut susciter que l'adhésion de tous.
    Pour plus de renseignements, cliquez ici.

    Conditions d'obtention

    « Tous les particuliers peuvent bénéficier de ce prêt, qui est d'une durée de dix ans (pouvant être étendue jusqu'à quinze ans par la banque), et qui vient compléter la gamme des instruments financiers qui existent déjà pour les rénovations dans le bâtiment, comme le crédit d'impôt 'développement durable' ou le Livret de développement durable ».
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