Financer son habitat écologique

    Publié le 20 juillet 2009 par propos recueillis par Leslie Cottenceau-Mathurin
    maison billet vert
    maison billet vert © D. R.
    Subventions, Éco-PTZ, crédits d'impôt... De nombreuses aides existent pour vous aider à financer votre habitat écologique, tellement qu'il est parfois difficile de s'y retrouver. Co-auteur d'un livre sur le sujet, Pascal Nguyên fait le point sur la marche à suivre.
    Maison à part : Lorsque l'on souhaite rendre son habitat plus écologique, par où commencer ?
    Pascal Nguyên : Il faut d'abord s'informer sur le sujet en se rendant sur Internet et en lisant plusieurs livres. Ensuite, il faut contacter des organismes spécialisés comme l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie). Cette agence dirige vers des éco-conseillers qui font un premier diagnostic personnalisé de l'habitat. Pour avoir un état thermique plus précis, il faut faire appel à un professionnel agréé qui va pouvoir dresser un devis des travaux à entreprendre, qu'il s'agisse d'un logement neuf ou d'une rénovation.

    MAP : Quels sont les travaux à privilégier ?

    P.N. : Au risque de me mettre certains spécialistes à dos, je dirai que le recours aux énergies renouvelables n'est pas la première priorité. Il faut avant tout économiser l'énergie en limitant l'électroménager, privilégier les appareils de classe A ainsi que les ampoules basse consommation. Ensuite, il faut isoler. La mauvaise isolation est en effet la première source de déperdition d'énergie. Reste à améliorer le chauffage en installant une VMC double flux ou encore une chaudière à condensation... Ces premières étapes accomplies, il est alors temps de penser à l'installation de panneaux solaires, notamment pour chauffer l'eau. Enfin, des systèmes de récupération d'eau de pluie peuvent également être mis en place, même s'ils restent pour l'heure moins rentable que les autres aménagements qui sont, en moyenne, rentabilisés en dix ans.
    MAP : Est-ce que ce type de rénovations coûte cher ?
    P.N. : Il est difficile d'évaluer leur coût. Tout dépend si le logement concerné date d'avant les années 80, période pendant laquelle les habitats étaient particulièrement mal isolés, ou s'ils sont plus récents. En moyenne, les travaux de rénovation se répartissent dans une fourchette allant de 5.000 à 50.000 euros. Mais ce prix peut-être divisé grâce aux subventions. L'exemple d'un ménage non imposable de Roubaix qui installe 6 m² de panneaux solaires pour chauffer l'eau sanitaire, s'il est un peu extrême, est pour le moins représentatif : au lieu des 7.000 euros du coût de base pour leur installation, une fois l'ensemble des subventions perçues, le couple ne paie plus que... 1.880 euros !
    MAP : Faut-il réclamer les aides avant ou après les travaux ?
    P.N. : Toujours avant ! Il faut demander un devis au professionnel contacté, puis le remettre en même temps que la demande d'aide (Ndlr : à l'échelle départementale, régionale, nationale, etc.). Dans un deuxième temps, les factures doivent être envoyées. Elles vont servir à confirmer le respect du devis. Les subventions seront ensuite versées, soit au moment du lancement des travaux, soit quelques semaines après. Quant au crédit d'impôt, il n'arrivera, lui, qu'en fin d'année.
    MAP : Comment s'assurer que les professionnels contactés sont compétents ?
    P.N. : Malheureusement, personne n'est à l'abri de tomber sur un professionnel peu scrupuleux. Néanmoins, il existe des labels pour la pose de panneaux solaires (Qualisol® par exemple) ou les chaudières bois. Certaines subventions ne sont d'ailleurs consenties que pour le travail de professionnels agréés sous ces labels. Concernant l'isolation, il n'existe pas de gage de qualité. Il faut vérifier que l'artisan est inscrit à la chambre des métiers et lui demander une copie de son assurance décennale... Autant de garanties qui devraient vous permettre de limiter les mauvaises surprises et vous permettre de bénéficier d'un logement plus économique et, surtout, plus écologique !
    Financez votre habitat écologique
    Financez votre habitat écologique
    Financez votre habitat écologique © Eyrolles
     
    Par Gilles Daïd et Pascal Nguyên
    Eyrolles
    216 pages - 18 euros
    Il existe plus de 1.500 aides et subventions référencées à travers cet ouvrage. Ces coups de pouces financiers peuvent être sous la forme de primes et de subventions, d'avantages fiscaux ou de prêts distribués par l'Anah (Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat), l'Ademe, les fournisseurs d'énergie et la collectivité, que ce soit à l'échelle nationale, régionale, départementale ou locale. Concrètement, cela donne par exemple, pour la région Ile-de-France, "une majoration de 20% de la subvention octroyée par l'Anah, pour la pose de fenêtres individuelles à isolation renforcée dans les copropriétés qui passe de 80 à 96 euros par fenêtre."
    Ajoutées les unes aux autres, ces aides peuvent s'avérer très avantageuses. Toutefois, certaines de ces ristournes ne sont pas cumulables. C'est le cas du prêt à taux zéro (PTZ) qui ne permet pas de bénéficier, en même temps, du prêt local-accession (PSLA) ; des aides locales qui ne peuvent être cumulées entre elles ; et des aides privées qui ne peuvent pas intervenir avec les aides publiques.
    A noter que ces chiffres sont uniquement informatifs, les données ayant pu évoluer depuis la clôture de l'ouvrage.
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