L'électricité, première énergie utilisée pour se chauffer

Les Français préfèrent tourner un bouton plutôt que d'allumer un feu dans une cheminée. En effet, il est nettement plus facile aujourd'hui de monter la température de son logement avec un thermostat que d'aller couper du bois ou de souffler sur des braises. Ceci explique sans doute en partie les chiffres révélés par l'étude du site QuelleEnergie.fr* portant sur les modes de chauffage des Français. Mais ce n'est pas la seule raison comme l'explique Antoine Chatelain, PDG de QuelleEnergie, interrogé par Maison à part : "Ce que montre avant tout cette étude, c'est que les Français souhaitent toujours investir dans les économies d'énergie."

L'électricité domine

En ce qui concerne le chauffage principal, le trio de tête est le suivant : électricité, fioul et gaz. Avec respectivement, 32%, 29% et 25% d'utilisation par les Français, ces trois énergies montrent que économies financières et simplicité sont souvent préférées à l'esthétisme ou même au respect de l'environnement, comme le reconnaît Antoine Chatelain. "Le côté développement durable passe désormais au second plan." Les cheminées à bois, en plus de rester un "luxe" encore inaccessible au plus grand nombre, sont par ailleurs sources de critiques de plus en plus en plus vives, et notamment en région parisienne (voir l'étude d'Aiparif à ce sujet). En revanche, le bois trouve parfaitement sa place en tant que chauffage d'appoint puisqu'il est préféré par plus de 68% des personnes interrogées. Un chiffre à tempérer puisque seulement 25% des Français posséderaient un chauffage complémentaire selon l'étude.

Un degré de moins et la facture s'allége Bien évidemment, le facteur le plus important dans le choix d'une énergie est son coût. Ainsi l'on apprend que la facture la plus élevée, pour l'année 2012, serait celle du fioul puisqu'elle atteindrait 2.076 €. Ensuite viennent l'électricité et le gaz, au coude-à-coude, avec 1.564 € et 1.458 €. Le bois ferme logiquement la marche avec une facture s'élevant à 734 €. Pour autant, l'étude rappelle que le coût final de la facture est très souvent lié à la température de chauffage que choisissent les particuliers et qu'une baisse d'1 degré permet de réduire sa facture de 7%. Une indication pertinente lorsque l'on sait que presque 40% des Français chauffent à 20° chez eux.

Une chauffage performant nécessite des travaux énergétiques en amont

Un point important non-abordé par l'étude mais présent toujours en toile de fond selon Antoine Chatelain, est celui des travaux nécessaires aux économies d'énergie et les différentes subventions pour ces derniers. "Aujourd'hui, tout le monde connaît le Crédit d'Impôt Développement Durable, mais peu de personnes sont au courant de l'éco-prêt à taux zéro ou qu'il existe des aides de l'Agence Nationale de l'Habitat pour réaliser des travaux d'économie d'énergie" Le système d'aides ne bénéficierait pas encore aux pompes à chaleur, peu représentées au cours de l'étude, mais bien aux énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique, etc.) et aux travaux d'isolations thermiques susceptibles d'aboutir à des économies significatives. Ce qui renforce l'idée que le choix d'une énergie doit avant tout s'insérer dans une démarche globale. "Le chauffage électrique est également préféré parce que son installation est simple, qu'elle est facilitée par les subventions et que l'électricité est économique lorsqu'elle s'accompagne d'une bonne isolation. Néanmoins, si l'annonce de la prime de 1350 € pour ce type de rénovations énergétiques va dans le bon sens, elle ajoute cependant à la confusion et au final, les Français s'y perdent un peu" conclut Antoine Chatelain. Plus qu'un coup de pouce financier, il y aurait donc désormais un travail de pédagogie à mener auprès des particuliers.

Retrouvez l'infographie complète de l'étude en pages suivantes.

*Etude réalisée par QuelleEnergie.fr, en 2012, auprès de 234.152 internautes choisis dans toute la France