Pollution atmosphérique : comment agir à petite échelle ?

    Publié le 17 mars 2014
    Commencé mardi 11 mars dernier, l'épisode de pollution aux particules qui touche l'Ile de France mais aussi de nombreuses grandes agglomérations en France, se poursuit entraînant la mise en place de mesures radicales. Les citoyens sont invités à adopter des comportements plus respectueux. Que peuvent-ils faire à leur échelle ? Petit rappel.
    Températures record pour la saison, absence de vent, circulation routière dense, rejets industriels... Tous ces phénomènes simultanés ont conduit à un pic de pollution sans précédent ces derniers jours en Ile-de-France et dans de nombreuses grandes villes comme Grenoble, Lyon, Le Mans, Tours, Bordeaux ou encore Metz.
    En réaction, le gouvernement et les municipalités ont pris des mesures radicales : gratuité des transports en commun, du stationnement résidentiel, des services de vélos, circulation alternée pour les véhicules motorisés, etc. Des actions de grande ampleur qui doivent comme le rappelle, Airparif, agréée par le ministère de l'Environnement pour la surveillance de la qualité de l'air sur l'ensemble de l'Ile-de-France, être complétées par une série de petits gestes au quotidien. "L''amélioration de la qualité de l'air dépend pour beaucoup de choix énergétiques, technologiques ou d'aménagements des villes, mais aussi de certains de nos comportements qui participent à l'augmentation de la quantité de polluants émis dans l'air ou favorisent notre exposition à la pollution", rappelle l'organisme. Les particuliers ont en effet les moyens d'agir à leur échelle. Découvrez comment en pages suivantes...
    Pollution atmosphérique : comment agir à petite échelle ?

    Laisser sa voiture au garage

    Le premier réflexe à adopter les jours où des pics de pollution sont annoncés est de laisser sa voiture au garage, surtout lorsque le trajet concerné fait moins de deux kilomètres. "Préférez les modes actifs (marche, vélo), bons pour la santé, et les transports en communs qui permettent d'économiser du carburant" encourage l'ADEME.
    Cela permet bien évidemment de réduire les émissions de particules fines dans l'atmosphère mais également - on l'oublie trop souvent - de limiter les risques d'exposition des individus eux-mêmes. "C'est à l'intérieur d'une voiture, derrière les pots d'échappement des autres véhicules, que l'on est le plus exposé à la pollution", rappellent les autorités de santé.
    Laisser sa voiture au garage

    Adapter sa conduite et ses habitudes en station-service

    Si l'utilisation de la voiture est inévitable, il convient, comme l'encourage l'ADEME, "de préférer un véhicule bien classé sur l'étiquette énergie qui consomme moins de carburant et limite donc les émissions polluantes".
    Il est également recommandé de conduire en souplesse, sans à-coups et en respectant les limitations de vitesse. "Un conducteur agressif augmente sa consommation en carburant de 30 à 40%, ce qui se traduit par une augmentation importante des émission de polluants", informe les autorités.
    En cas d'arrêt en station pour faire un plein d'essence, il est également conseillé de privilégier les stations-service équipées de pistolets de pompes, ils évitent mieux la dispersion des vapeurs.
    Enfin, en cas d'embouteillage, il est préférable de couper le moteur afin de ne pas laisser sa voiture tourner trop longtemps dans le vide.
    Adapter sa conduite et ses habitudes en station-service

    Epurer au maximum son intérieur

    Afin de diminuer la présence de particules fines dans l'atmosphère, il convient de faire attention à vivre dans un air sain chez soi. Il est ainsi conseillé recommandé d'éviter l'usage ou en tout cas de limiter le recours aux bombes aérosols, aux solvants (colle, essence, vernis, peinture...) et aux produits d'entretien parfumés pour le ménage et le bricolage. Ainsi, en ouvrant les fenêtres du logement, moins de polluants se retrouveront dans l'air.
    Epurer au maximum son intérieur

    Continuer à aérer son logement

    Même si cela peut paraître dangereux, il faut savoir qu'il n'est pas bon de rester les fenêtres fermées, même par temps de pollution. Il est en effet indispensable d'aérer son intérieur au moins dix minutes par jour afin d'en renouveler l'air et d'en évacuer les éventuels polluants domestiques.
    Pour ce faire, préférez tôt le matin ou tard le soir de manière à éviter les heures où la pollution extérieure est la plus forte. Par ailleurs, privilégiez les fenêtres qui s'ouvrent sur cour plutôt que sur rue.
    Continuer à aérer son logement

    Eviter d'utiliser sa cheminée

    Plusieurs études menées par Airparif, mais également par l'ADEME, révèlent que le chauffage au bois dans l'habitat domestique peut émettre des particules fines, au même titre que les transports routiers ou que l'activité industrielle. Mais attention, cela ne vaut que pour les appareils obsolètes ou mal utilisés, comme le rappellent les professionnels du Label Flamme Verte.
    Ils indiquent d'ailleurs que les émissions de particules sont passées d'un niveau moyen de 400 mg/Nm3 au début des années 2000 à un maximum de 90 mg/Nm3 pour les nouveaux appareils labellisés. Des équipements que l'ADEME encourage à adopter : "Ces appareils bénéficient de très bons rendements et vous feront économiser du bois. Par ailleurs, vous pouvez bénéficier d'aides financières pour vous équiper : crédit d'impôt développement durable (majoré en cas de remplacement d'un appareil existant), éco-prêt à taux zéro, aides locales..."
    Il convient également de faire attention à la qualité de son bois. Pour cela, se fier aux certifications disponibles : "NF Bois de chauffage", "NF Granulés biocombustibles", "NF Granulés biocombustibles - Agro haute performance", et, pour les granulés bois, les normes "Din plus", d'origine allemande, et "EN plus", européenne.
    Conclusion ? Mieux vaut s'abstenir d'utiliser les anciens appareils de chauffage au bois (datant d'avant 2002) ou un foyer ouvert et limiter au maximum l'usage des nouveaux.
    Eviter d'utiliser sa cheminée

    Surveiller de près ses appareils de chauffage

    D'une manière générale, les appareils de chauffages sont à surveiller de près lors des pics de pollution. Afin d'éviter le rejet de polluants dans l'atmosphère, il convient de s'assurer qu'ils sont en bon état et, surtout, réglés à la bonne température. N'oubliez pas que surchauffer son habitation en hiver n'est pas bon ni pour la santé, ni pour le porte-monnaie !
    L'ADEME préconise de faire remplacer les vieilles chaudières par des chaudières à condensation. "Vous consommerez moins d'énergie et vous diminuerez les émissions de polluants dans l'air extérieur", assure l'agence tout en précisant que, là encore, ce remplacement peut ouvrir à des aides financières : crédit d'impôt et éco-prêt à taux zéro.
    L'ADEME conseille enfin de revoir l'isolation de son logement, meilleur moyen selon elle de réduire ses besoins en chauffage.
    Surveiller de près ses appareils de chauffage

    Extrême prudence au jardin

    Afin de limiter la pollution atmosphérique, les insecticides sont à proscrire pour le jardinage. Il est également recommandé de ne pas bruler ses déchets verts. L'ADEME rappelle qu'il existe des solutions alternatives pour s'en débarrasser comme le compostage ou le dépôt en déchèterie où ils seront valorisés (compostage, co-compostage à la ferme, broyage puis utilisation en paillage...).
    Extrême prudence au jardin
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