Une vague de zinc déferle du toit au sol

Le chantier a démarré fin février 2013, après la destruction d'une maison existante sur ce terrain de 470 m2 situé dans le département de l'Essonne. Les fondations ont pu commencer, mais ont été rapidement perturbées par la météo capricieuse du printemps dernier. "Il y a eu tellement d'eau qu'une piscine s'était formée", nous raconte Philippe Regelsperger, l'architecte du projet.

L'idée de faire une toiture tout en courbe a d'abord été soulevée par les propriétaires, qui avaient déjà repéré quelques modèles de maisons avec des toitures en zinc. "C'est un concept de base que j'ai développé au maximum, en imaginant une couverture qui aille du toit au sol", nous confie l'architecte. La charpente en lamellé collé a ainsi été préparée en atelier, puis des panneaux auto-portants type Sapisol de Simonin, ont été posés pour la couverture. "Il s'agit d'une couche de 18 cm de polystyrène prise entre deux planches d'épicéa sur une longueur de 6 mètres", détaille Philippe Regelsperger.

Un refend intermédiaire en lamellé collé assure le prolongement de la toiture vers la façade du garage. C'est donc au nord que se trouvent le garage et l'entrée principale de la maison, sur une façade composée de peu d'ouvertures. Au-dessus du garage, on aperçoit une ouverture en largeur qui est celle de la salle de jeux des enfants des propriétaires. Elle permet d'avoir une vue panoramique imprenable sur les collines de la Vallée de Chevreuse alentours. Au faîte de la toiture, des fenêtres de toit éclairent et ventilent les trois chambres d'enfants.

Après la pose d'un isolant de 60 mm en fibres de bois, accompagné d'un pare-pluie pour assurer l'isolation phonique et thermique, la couverture en zinc pré-cintrée en atelier a été installée. "Le zinc offre une grande adaptabilité", souligne Thomas Leroux, de l'Entreprise Leroux Couverture (95) en charge de la réalisation des travaux de toiture. Et l'architecte de renchérir : "Le zinc est le matériau qui se prête le plus à ce type de réalisation aux contraintes techniques imposées par la forme courbe. Nous avons écarté les solutions en bacs acier cintrables ou en aluminium cintrable".

La porte du garage a été intégrée sur un des côtés, elle est en bardage bois et se fond dans le mur.

Les bacs en zinc cintrés ont été réalisés sur des cintreuses numériques en atelier et ont ensuite été sertis en joint debout sur le chantier. Le zinc Rheinzink-prePATINA ardoise couvre l'ensemble des 220 m2 de toiture ainsi que le garage, et descend tout le long jusqu'au sol sur un pan. Cette vague de zinc qui se prolonge et devient façade apporte une touche contemporaine et esthétique à la maison, sans aucun doute.

A l'intérieur, la courbe de la toiture offre de grandes hauteurs sous plafond (3 mètres), qui apportent volume et espace appréciable par toute la famille.

Pour ne pas gêner la circulation sous la paroi voutée, c'est là qu'il a été décidé de placer la salle de jeux commune des enfants. On aperçoit l'ouverture qui offre une vue panoramique sur le paysage de la Vallée de Chevreuse.

"Pour ce chantier, la principale difficulté résidait dans le façonnage. La forme concave et convexe de la toiture nécessitait une coupe particulière. Il a fallu trouver des astuces pour réussir à réaliser tous les bacs cintrés en zinc et obtenir une toiture tout en courbe", conclut Thomas Leroux, de l'entreprise Leroux Couverture.

Projet : construction d'une maison individuelle à Bures sur Yvette (91) Maître d'ouvrage : privé Maître d'œuvre : C.R.E.Architectes - Montreuil (93) Surface plancher : 171 m2 - hors garage à vélos (10 m2) et garage (25 m2) Surface du terrain : 470 m2 Surface de la couverture en zinc : 220 m2 Durée des travaux : 6 mois, du 26/02/2013 au 05/09/2013, date de la livraison Prix : entre 2.500 et 3.000 €/m2, soit 450.000 € HT de travaux (hors foncier)

De grandes baies vitrées ont été placées au Sud, pour un maximum de lumière et d'apport solaire. Qui dit maison écologique, dit aussi conception bioclimatique, qui a été soigneusement respectée dans ce projet. Les chambres d'enfants, à l'étage, profitent toutes d'un balcon filant qui donne sur le jardin.

Les menuiseries intérieures ont constitué un gros poste de dépense. La qualité n'a pas de prix, ont estimé les maîtres d'ouvrage, qui voulaient absolument une maison économe en énergie. Ainsi, ils ont choisi d'installer une VMC double flux pour la ventilation, une chaudière gaz accompagnée de caniveaux de sols pour le chauffage. L'isolation des parois est renforcée, avec 45 mm de fibres de bois dans le doublage intérieur, 14 cm dans l'ossature bois et 6 cm en isolation thermique par l'extérieur.

Le permis de construire ayant été déposé avant le 1er janvier 2013, la construction n'était pas soumise à la RT 2012. En revanche, elle répond aux critères BBC, sans bénéficier de la labellisation toutefois, nous indique le porteur du projet.