Tout savoir sur la fibre optique : le très haut débit en détails

    Publié le 7 octobre 2013 par Valentin Boudonnet
    La fibre optique est une avancée technologique majeure sur laquelle mise de nombreux fournisseurs d'accès à Internet (FAI). Mais quels sont les véritables progrès par rapport aux installations actuelles ? Chaque citoyen peut-il y prétendre ? Explications.
    Finis les problèmes de connexion Internet et adieu les faibles débits en campagne... la fibre optique, c'est comme l'ADSL, mais en bien plus puissant, et sans les inconvénients. Pour comprendre la différence fondamentale qu'il existe entre les deux types de réseaux, il faut tout d'abord rappeler ce qu'est l'ADSL.
    L'Asymetric Digital Subscriber Line (ADSL) est une technologie qui utilise les câbles en cuivre des lignes téléphoniques pour faire passer un réseau Internet qualifié de haut débit, car très rapide. Le débit maximum proposé par les opérateurs est toujours de 28 Méga (c'est-à-dire, 28 Mégabit par seconde). Une vitesse qui permet de profiter de nombreux usages du quotidien comme regarder une vidéo sur Internet, télécharger en quelques minutes de nombreux fichiers de taille moyenne ou bien partager une connexion Internet entre plusieurs appareils.

    Une évolution logique

    En passant par des câbles en verre, plus fins qu'un cheveu, la fibre optique est capable d'offrir à ses utilisateurs du très haut débit, pouvant atteindre les 1 Giga (correspondant à 1024 Mega, soit 1 Gigabit par seconde) dans certaines situations. Cette vitesse permet, par exemple, de regarder la télévision en Haute Définition, alors qu'un ordinateur télécharge, en même temps, en quelques secondes des fichiers volumineux, tandis qu'un autre est connecté sur un jeu en ligne. La fibre optique est donc une évolution logique de l'ADSL, conforme à nos utilisations toujours plus importantes d'Internet.
    Mais les avantages de la fibre optique ne s'arrêtent pas là. Auparavant, une connexion ADSL pouvait se trouver ralentie dans les territoires les plus reculés si l'antenne réseau (aussi appelé NRA) se situait à plus de 3 km de l'ordinateur avec lequel on se connectait. La fibre étant distribuée par domicile ou immeuble et non par zone, la distance comprise entre l'ordinateur connecté et le Nœud de Raccordement Optique (NRO) n'aura plus aucune importance, si la fibre est installée. De plus, cette technologie permet un transfert de fichiers vers le cloud, aussi rapide qu'un téléchargement, action bien plus lente avec l'ADSL.
    Pour en apprendre un peu plus sur cette nouvelle technologie, suivez nos conseils dans les pages suivantes.
    Tout savoir sur la fibre optique : le très haut débit en détails

    Le réseau fibre optique

    Tout d'abord, lorsque l'on parle de fibre optique, il faut bien définir de quel service il s'agit. En effet, il est courant de regrouper deux technologies différentes sous cette appellation : le FTTH (Fiber to the home) et le FTTLa (Fiber to the last amplifier).
    FTTH désigne le réseau fibre optique qui passe par des câbles en verre et qui peut fournir un débit descendant (c'est-à-dire, en téléchargeant un fichier d'Internet à son ordinateur) maximum entre 100 et 300 Mega.
    A contrario, FTTLa est un réseau qui mixe la fibre et un câble coaxial (qui renvoie à la technologie qu'on appelle communément "le câble"). Moins puissant que le FTTH, le FTTLa est tout de même capable de proposer un débit entre 30 et 100 Mega. Une vitesse suffisamment élevée pour être comptabilisée parmi les réseaux très haut débit (qui commencent à partir de 30 Mega selon la définition donnée par l'ARCEP, l'Autorité de Régulation des Communications Electriques et des Postes).
    Actuellement, le FTTH est partagé entre trois opérateurs que sont Orange, SFR et Free. Le FTTLa appartient, quant à lui, à Numéricable mais est utilisé par d'autres opérateurs comme Bouygues, Auchan et Darty. Il existe cependant une autre catégorie de fibre, réservée uniquement aux copropriétés : le FTTB ou Fiber to the building.
    Pour comprendre ce qu'est le FTTB, cliquez en page suivante.
    Le réseau fibre optique

    Fibre optique : une démarche complexe pour les copropriétés

    Lorsque l'on est copropriétaire et que l'on souhaite installer la fibre chez soi, il y a tout de même quelques règles à respecter.
    Ainsi, comme l'explique Alain Moussarie, conseiller technologique, informatique et communication de l'Association des Responsables de Copropriété (l'ARC), "toute demande passe obligatoirement par une autorisation lors de l'Assemblée Générale des copropriétaires."
    En effet, l'installation de la fibre chez soi, nécessite au préalable une installation préliminaire pour toute la copropriété (FTTB). Cette démarche doit donc être votée par une majorité simple, qui servira de preuve de la volonté des copropriétaires d'accueillir la fibre.
    Toutefois, avant le vote final, il doit également y avoir un accord sur la convention qui lie le syndicat des copropriétaires à l'opérateur. Convention dont certains termes restent encore aujourd'hui les principaux freins à la démocratisation de la fibre optique dans les copropriétés

    Une procédure complexe

    Pour comprendre les différentes réticences vis-à-vis des conventions en vigueur, il faut savoir que lors d'une installation de la fibre dans un immeuble, deux types d'opérateurs interviennent. D'une part, l'opérateur d'immeuble (Orange et SFR) qui va installer le fibrage vertical, c'est-à-dire de l'immeuble jusqu'aux différents étages, et d'autre part l'opérateur commercial, chargé de faire la liaison entre le NRO et l'immeuble, mais également entre l'étage et l'appartement. A noter qu'une même entreprise peut endosser les deux casquettes si la copropriété est d'accord.
    Cette complexité a ainsi amené les opérateurs à imposer des clauses plus contraignantes aux copropriétés lors des signatures des conventions. Seulement, pour Alain Moussarie, la convention actuelle n'est pas satisfaisante : "nous avons été les premiers à proposer une convention pour mettre aux normes ce type de contrat, l'ARCEP nous a donc contacté pour en élaborer une qui s'applique à l'ensemble des copropriétés. Comme nous n'étions pas satisfaits des versions proposées, nous avons fini par nous désolidariser de l'ARCEP, et notamment de leur convention de mai 2011, encore en vigueur."
    En cause, la durée du contrat, 25 ans (avec reconduction tacite), obligeant la copropriété à garder le même opérateur durant toute cette période, et non conforme à la loi Chatel (relative à la résiliation d'un contrat). Une "erreur" selon Alain Moussarie, d'autant que la convention indique que cette durée est négociable. De même, la convention déclare, de fait, l'opérateur d'immeuble comme seul propriétaire du réseau pendant les 25 ans, ce qui complique considérablement les démarches en cas de travaux lorsque l'opérateur commercial et l'opérateur d'immeuble sont différents.
    Fibre optique : une démarche complexe pour les copropriétés

    Les démarches en pavillon pour accéder à la fibre optique

    Pour les particuliers qui habitent dans des pavillons, la démarche est bien plus simple.
    Il suffit de vérifier son éligibilité à la fibre optique sur les sites Internet des opérateurs et de souscrire à un abonnement. Puisqu'il n'y a pas d'autorisation préalable à obtenir, la mise en place de la fibre s'effectue très rapidement (de l'ordre de deux semaines si vous êtes éligible).
    Tous opérateurs confondus, la fibre optique est présente dans la plupart des grandes villes et zones de haute densité. En revanche, dans les zones de moyenne densité, la fibre a beaucoup de mal à percer et notamment dans les quartiers pavillonnaires, considérés comme trop peu rentables par les opérateurs.
    Les démarches en pavillon pour accéder à la fibre optique

    Des difficultés d'implantation pour la fibre optique

    La fibre serait-elle l'avenir d'Internet en France et non son présent ? Une hypothèse qui ressort des derniers chiffres communiqués par l'ARCEP et publiés en septembre 2013.
    Au 30 juin 2013, l'ARCEP comptabilisait ainsi 2,5 millions de foyers éligibles au FTTH et plus de 8,5 millions éligibles au FTTLa. Des chiffres plutôt encourageants, mais qui prennent un tout autre sens lorsqu'on les compare au nombre de foyers qui se sont équipés depuis 2007 (année des premières offres de fibre optique en France).
    Pour le FTTH, le nombre de foyers équipés redescend à 415.000, soit à peine 17 % du nombre de logements éligibles à cette technologie. Parallèlement, il est de 1,3 million pour le FTTLa. L'objectif de François Hollande de "fibrer" à 100% l'Ile-de-France avant 2020 a donc peu de chances d'être atteint. Une couverture par la fibre qui n'est pas plus élevée dans les zones rurales habituellement délaissées par l'ADSL. Pourquoi ?

    Un dispositif trop coûteux et des réticences des copropriétés

    Les causes sont multiples, à commencer par un surcoût trop élevé pour toutes les parties. Les opérateurs, par exemple, prennent en charge la totalité du coût de l'installation. Un chantier qui peut être rentabilisé assez vite si la majorité des personnes équipées souscrivent à une offre comportant de la fibre, et donc plus chère que les offres traditionnels. Toutefois, les zones pavillonnaires de moyenne et faible densité sont, aujourd'hui, encore trop peu rentables pour envisager une mise en place rapide de la fibre.
    Le coût supplémentaire affectera également les usagers qui, s'ils veulent s'abonner à une fibre FTTH, devront dépenser de 6 à 10 euros de plus par mois. Un tarif non négligeable pour une technologie qui a encore du mal à prouver son utilité dans la vie quotidienne des habitants des grandes villes, déjà très bien desservis par l'ADSL.
    Enfin, comme l'explique Alain Mossarie, les copropriétés sont encore très réfractaires à l'installation de la fibre à cause d'une durée de convention considérée comme trop longue. Ce dernier, lors de déplacements dans les copropriétés, va même jusqu'à "déconseiller l'installation de la fibre aux copropriétaires, en attendant une meilleure proposition de convention de la part de l'ARCEP ou des opérateurs eux-mêmes."
    Des difficultés d'implantation pour la fibre optique

    Coût de la fibre optique : quelques offres

    Voici une petite sélection des offres valables sur le marché.
    Attention, pensez à bien vous renseigner auparavant sur votre éligibilité et ne pas oublier que les débits annoncés sont les débits maximum et qu'il faut souvent rajouter le prix de la location de la box.

    Orange :

    Livebox Play Fibre : 200 Mega pour 39,90 €/mois (les deux premiers mois offerts)

    SFR :

    La fibre de SFR : 300 Mega pour 32,99 €/mois (19,99 €/mois pendant la première année)

    Bouygues :

    BBOX Sensation Fibre : 200 Mega pour 37,90 €/mois (un mois offert en achetant par Internet)

    Free :

    Freebox Revolution : 1 Giga* pour 29,99 €/mois

    Numéricable :

    iPower : 200 Mega pour 44,90 €/mois (35,90 €/mois pendant la première année)
    *La vitesse de 1 Giga proposée par Free est sujette à caution (voir communiqué de l'ARCEP) car dénoncée par l'ARCEP comme "purement théorique" puisque les tests ont été réalisés en laboratoire et non en conditions réelles.
    Coût de la fibre optique : quelques offres
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