Des végétaux sous les pieds

    Publié le 27 novembre 2008 par Céline Chahi
    Fibres végétales
    Fibres végétales © DR
    Bénéficiant du regain d'intérêt pour les questions écologiques, les revêtements de sols en fibres végétales n'ont jamais été aussi présents dans les intérieurs. Utilisation, entretien, pose... Maison à part dresse le portrait des produits les plus vendus : le coco, le jonc de mer et le sisal.
    Autrefois cantonnées à la fonction de paillassons ou de tapis, les fibres végétales sont désormais considérées comme des revêtements à part entière. Fabriquées dans de grandes largeurs, elles viennent habiller le sol de multiples pièces : chambre, salle à manger, bureau, couloirs... Un succès dû principalement au fait que ce sont des matériaux sains, peu onéreux, faciles d'entretien qui offrent, une fois installés, un excellent confort et de bonnes performances acoustiques. "Les clients qui s'orientent vers ce type de produit cherchent par tous les moyens, y compris celui de la décoration, à rendre leur habitat écologique. Les fibres végétales viennent généralement compléter un ensemble déjà composé d'enduits naturels, de peintures sans solvants ou de textiles non-traités", explique Eva Skondric, responsable de rayon à la boutique Sur-naturel.
    Sisal : "chic et raffiné"
    Sisal.
    Fibres végétales © Castorama
    Sisal.
     
    Parmi les fibres naturelles récemment introduites sur le marché des sols souples, le sisal est celle qui s'intègre le mieux dans les intérieurs. Extraite de l'Agave Sisalana, plante subtropicale d'Amérique du Sud, elle se cultive principalement au Brésil et au Mexique. Son principal avantage est esthétique puisque la fibre supporte bien la coloration (Près de deux cents coloris sont disponibles : argent, écru, chocolat, prune, noisette et même bleu) et se prête à de nombreux tissages : bouclé, chevrons, panama... "Le sisal est une fibre chic et raffinée qui brille comme de la soie, commente Dominique Dauriat, responsable commerciale chez BTB Tapis Benoît, société spécialiste des revêtements de sols naturels. Elle trouvera naturellement sa place dans une décoration contemporaine voire minimaliste". Côté entretien, une seule chose à retenir : le sisal craint les tâches liquides, particulièrement celles de vin. Pour Eva Skondric, il est donc préférable de "choisir les teintes foncées et de faire attention à l'endroit où il sera installé". L'autre option envisageable est de faire imperméabiliser le revêtement.
    Jonc de mer.
    Fibres végétales © Fotolia
    Jonc de mer.
      Le jonc de mer : "brute et noble"
    Contrairement au sisal, le jonc de mer est un revêtement qui se tâche difficilement et qui, plante aquatique oblige, ne craint pas l'humidité. La fibre convient à toutes les pièces à vivre, y compris aux salles de bains, à condition bien sûr qu'elles soient bien ventilées. "Si tel n'est pas le cas, des champignons risquent d'apparaître et il faudra traiter le revêtement avec des produits anti fongicides" prévient Dominique Dauriat. Concernant son utilisation, il faut savoir que le jonc de mer est une fibre fragile dont les fils se cassent facilement. A cet égard, il est déconseillé de l'installer dans des pièces destinées à usage intensif. Le jonc de mer n'est pas le plus attrayant sur le plan esthétique puisque des imperfections peuvent apparaître dans le tissage et qu'il n'est disponible que dans deux nuances : vert et jaune. "Des couleurs naturelles qui vont se patiner avec le temps pour laisser éclater la noblesse de ce matériau", précise Eva Skondric. En dépit de ce choix restreint, le jonc de mer reste le plus intéressant sur le plan financier : vendu à partir de 6 € le m2 dans les grandes surfaces de bricolage contre 10 € ou 15 € le m2 pour le sisal et le coco.
    Le coco : "charme rustique"
    Coco.
    Fibres végétales © Antoinexpo - Fotolia
    Coco.
     
    Le revêtement coco, fabriqué à partir de la fibre entourant l'écorce de la noix de coco, a, quant à lui, toujours été apprécié pour sa résistance. A l'inverse du jonc de mer, il supporte très bien le passage. Une propriété qui lui vaut d'être utilisé pour fabriquer des paillassons. D'un point de vue esthétique, le coco présente un côté rustique qui lui permet de s'intégrer facilement dans les maisons de campagne. "Le fil de coco est grossier ce qui le rend reconnaissable par rapport aux autres revêtements naturels", précise Dominique Dauriat. En tant qu'observatrice privilégiée du marché, cette dernière a constaté une perte de vitesse au niveau des ventes : "ce revêtement est jugé moins confortable que le sisal et le jonc de mer", explique-t-elle. Une conjoncture défavorable dont ont su tirer parti d'autres revêtements en fibres végétales : le jute, le bambou, le jonc de montagne... Des produits qui devraient bientôt eux-aussi pousser dans nos maisons !
    Conseils de pose de la sociéré BTB Tapis Benoît :
    Le coco, le sisal et le jonc de mer sont constitués d'une sous-couche en latex ou un support en feutre, jute ou coton. Ils s'installent, comme une moquette, d'après la technique de la pose collée qui ne nécessite pas d'être un expert en bricolage.
    Bien débrider le revêtement et le laisser reposer à température ambiante 48 heures.
    Sols : Coller avec de la colle acrylique en utilisant une spatule et respectant les préconisations d'utilisation du fabricant
    Murs et escaliers : coller avec de la colle néoprène - avec un double encollage et un rouleau à poil de chèvre
    Respecter impérativement le temps de gommage
    Maroufler sur toute la surface en prenant soin de ne pas tendre le produit pour éviter un retrait
    Pour les joints :
    Faire chevaucher de 0.5 cm
    Faire boursoufler les 2 parties
    Rentrer de force avec un maillet
    Pose sur sol avec chauffage basse température :
    Certains revêtements peuvent être posés sur un sol avec chauffage basse température (ne dépassant pas 15 °). Pour les installer, il convient de prendre les précautions suivantes :
    Veiller à ce que la chape soit bien lisse
    Procéder à un premier chauffage sans le revêtement, laisser en chauffe 48 heures minimum.
    Attendre que le sol soit refroidi avant de coller le revêtement
    Poser avec la colle acrylique en utilisant une spatule et respectant les préconisations d'utilisation du fabricant
    Des végétaux sous les pieds
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