Les moquettes encollées nocives ?

    Publié le 28 août 2009 par C.Chahi
    Moquette
    Moquette © C.Chahi
    L'UFC-Que Choisir vient de rendre public les résultats d'une nouvelle enquête sur la qualité de l'air intérieur. Après les désodorisants, les nettoyants ménagers et les peintures, l'association pointe du doigt la nocivité de certains revêtements de sol : les moquettes dites "encollées". Explications.
    La liste déjà longue des polluants présents dans l'air intérieur de nos maisons vient à nouveau de s'étoffer. En plus des désodorisants, des peintures et des vitrificateurs, il faut désormais y ajouter certains revêtements de sol. Selon la dernière enquête menée par l'UFC-Que Choisir, association de consommateurs, d'usagers, de contribuables et de défense de l'environnement, les moquettes "encollées", c'est-à-dire les moquettes à coller sur le sol, seraient en effet responsables "d'émissions trop importantes de certains composés qui induisent une nocivité démontrée".
    Sur huit produits testés, cinq émettraient du formaldéhyde du toluène et des éthers de glycol, des substances très irritantes même à faibles doses. "Le maximum d'émission de composés organiques volatils (COV) relevé à 28 jours est de 3200 µg/m3, précise l'association, soit une valeur très supérieure au seuil de confort de 200 µg/m3".

    "Eviter l'encollage"

    En regardant plus en détails l'étude, il semble toutefois que l'association ne mette pas en cause le produit moquette en tant que tel, mais condamne plutôt un type de pose. "Les moquettes seules ne relarguent pas de composés nocifs dans l'air ambiant, explique-t-elle. Mais bien qu'elles ne soient pas elles-mêmes des matériaux émissifs, poursuit-elle, elles peuvent le devenir si on utilise pour les poser une méthode fréquemment employée consistant à les coller sur le sol. Les émanations de colle passent à travers le support et les fibres, souvent de façon durable".
    Pour réduire les risques de pollution, pas d'autre solution pour Que Choisir que "d'éviter absolument l'encollage des moquettes". En guise de substitution, l'association préconise "l'utilisation de Scotch double face qui, quant à eux, ne provoquent aucune émission de composés organiques volatiles".

    Des mesures "à mettre en oeuvre immédiatement"

    A l'occasion de la parution de ces résultats, le président de l'UFC-Que choisir, Alain Bazot, en a profité pour demander au Ministère de l'environnement d'adopter de nouvelles mesures pour réduire la pollution des intérieurs. Parmi elles, "l'interdiction dans les produits de consommation, de décoration et de construction de toutes les substances reconnues comme dangereuses", "la réalisation obligatoire de tests d'émission par les professionnels", "un étiquetage sur la composition et les substances émises par les produits, afin de permettre aux consommateurs de sélectionner les produits les moins nocifs" ou encore "l'incitation à installer des systèmes de ventilation à double flux dans tous les logements par des aides financières".
    A noter qu'en mars 2005, l'UFC-Que Choisir s'était déjà intéressée aux émissions provenant des revêtements de sol : dalles PVC, rouleaux en vinyle, sols stratifiés et parquets contrecollés. Résultat : "pour la quasi-totalité d'entre eux, les niveaux mesurés trois jours après la mise en place restaient trop élevés", jusqu'à 6.900 µg/m3 de COV. A l'époque, Que Choisir avait déjà alerté les pouvoirs publics de la présence de substances dangereuses dans l'air ambiant, des alertes répétées qui n'ont abouti jusqu'ici, à son plus grand regret, "qu'à une réglementation trop timide".
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