Drouot met à l'honneur la création féminine

    Publié le 3 mars 2014 par Augustin Flepp
    L'hôtel des ventes Drouot organise samedi 8 mars une vente aux enchères de créations d'art, imaginées uniquement par des femmes. Les amateurs d'arts décoratifs retrouveront une sélection d'oeuvres emblématiques de designers prestigieuses. Présentation.
    Une collection unique. Samedi prochain, l'hôtel des ventes Drouot à Paris rend hommage à la gente féminine à travers une vente aux enchères de créations d'art. Mobiliers, sculptures, photos, bijoux, tapisseries... Les amateurs et spécialistes d'art pourront apprécier une magnifique collection de 107 œuvres de grandes artistes du XXe siècle. Parmi elles, Charlotte Perriand, qui a côtoyé Jean Prouvé et Le Corbustier, et Ruth Francken, icône du design pop. Au XXe siècle, ces femmes au talent énorme ont réussi à s'imposer dans un univers résolument masculin. "Dans les comptoirs artistiques, les créations des femmes étaient bien souvent sous-représentées", explique Maxime Grail, expert-indépendant Drouot en arts décoratifs.
    Noble dans ses matières, sobre mais élégante dans son design, la collection de pièces présentée démontre une approche nouvelle dans la conceptualisation. L'univers de la maison a d'ailleurs été marqué par des œuvres surprenantes et osées : buffet en bois métal, chaise au "corps d'homme" en fibre de verre, tapisserie en laine de ruban teinté, applique murale...
    La touche féminine se retrouve dans l'utilisation de matières inédites pour l'époque. A l'image du cache-ampoule de la lampe bureau d'Elisabeth Garouste, entièrement en tissu. Cette matière était très prisée par les artistes féminines du XXe siècle.

    La chaise au corps d'homme, une œuvre hors-norme

    De plus, l'hôtel Drouot met en vente une œuvre phare qui restera à jamais dans l'histoire du design, la chaise-homme de Ruth Francken. Fabriquée en fibre de verre, cette création de 1971 étonne par son design et par son prix de départ, 20.000 euros. La chaise a été remplacée par le corps d'un homme qui sert ainsi de dossier. "C'est une création féministe. C'est un clin d'œil à une chaise d'un artiste anglais, présentant le buste d'une femme repliée sur le dos", raconte Maxime Grail. L'œuvre est symbolique et démontre la volonté des femmes de véhiculer leurs revendications via des œuvres d'art.
    Découvrez en pages suivantes une sélection des œuvres mises en vente à l'hôtel Drouot
    A noter que la vente aux enchères publiques aura lieu le samedi 8 mars à 14h à l'hôtel Drouot, 9 rue Drouot, Paris 9e.
    Pour le public, une exposition est organisée le vendredi 7 mars de 11h à 18h et le samedi 8 mars de 11h à 12h.
    Drouot met à l'honneur la création féminine

    La lampe bureau d'Elisabeth Garouste

    La lampe de bureau d'Elisabeth Garouste
    La lampe de bureau d'Elisabeth Garouste © Jean-Marc Delvaux
    C'est une lampe de bureau de modèle "Platon" en bronze doré. L'artiste Elisabeth Garouste a utilisé du tissu pour fabriquer le cache ampoule. Ses formes très droites lui confèrent une allure très sérieuse et professionnelle. Sobre dans ses lignes et noble dans sa matière, l'œuvre de la parisienne est estimée entre 1.200 et 1.500 euros.
    La lampe bureau d'Elisabeth Garouste

    Le buffet "Cansado" de Charlotte Perriand

    Le buffet en bois métal de Charlotte Perriand
    Le buffet en bois métal de Charlotte Perriand © Jean-Marc Delvaux
    Un buffet pour l'Afrique. La création de Charlotte Perriand a été réalisée pour un complexe administratif dans la ville de Cansado en Mauritanie. Le buffet associe le bois d'acajou et le métal dans un ensemble résolument classieux et élégant. "A travers ce buffet, il y a une volonté de s'adresser au plus grand nombre avec des matériaux peu coûteux", note Maxime Grail.
    Estimation : 6000 à 8000 euros.
    Le buffet "Cansado" de Charlotte Perriand

    La chaise-homme de Ruth Francken

    La chaise-homme de Ruth Francken
    La chaise-homme de Ruth Francken © Jean-Marc Delvaux
    La chaise modèle "homme" est la pièce emblématique de la vente aux enchères.
    Estimation : 20.000 et 30.000 euros.
    Dimension : H : 102 cm, L : 58cm, profondeur : 69 cm
    La chaise-homme de Ruth Francken

    La sculpture murale de Madeleine Mangold

    la sculpture murale de Madeleine Mangold
    la sculpture murale de Madeleine Mangold © Jean-Marc Delvaux
    Créée dans les années 70, l'œuvre de Madeleine Mangold a connu une réalisation fastidieuse avec un assemblage de 40 pièces en céramique émaillées bleue et verte. Imposante, la sculpture surprend par la déstructuration de ses parties et son côté exotique.
    Estimation : 15.000 à 25.000 euros
    Dimension : H : 150 cm, L : 200 cm, 30 cm d'épaisseur.
    La sculpture murale de Madeleine Mangold

    La tapisserie de Sara Holt

    La tapisserie de Sara Holt
    La tapisserie de Sara Holt © Jean-Marc Delvaux
    Comme un arc-en-ciel. Cette pièce unique de 1972 est fabriquée en laine de ruban teinté. Samedi prochain, le public pourra apprécier le parfait état de la pièce et notamment de ses couleurs d'origine.
    Estimation : 5.000 à 8.000 euros.
    La tapisserie de Sara Holt

    La sculpture en bronze de Chana Orloff

    La sculpture en bronze de Chana Orloff
    La sculpture en bronze de Chana Orloff © Jean-Marc Delvaux
    Intitulée Déborah ou la Femme à la Lyre, la sculpture de Chana Orloff a été réalisée en 1955 avec le bronze comme matière exclusive.
    Estimation : 20.000/ 30.000 euros
    La sculpture en bronze de Chana Orloff

    La lithographie de Niki de Saint Phalle

    La lithographie de Niki de Saint Phalle
    La lithographie de Niki de Saint Phalle © Jean-Marc Delvaux
    Une lithographie en couleurs, Les Amoureux, dessinée par Niki de Saint Phalle.
    Estimation : 400/ 600 euros
    La lithographie de Niki de Saint Phalle
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