Crise, vous avez dit crise ?

    Publié le 18 septembre 2008 par Marie Castets
    immeubles ANIL aides à l'accession acheter
    immeubles ANIL aides à l'accession acheter © MC
    Dans le contexte actuel où la baisse des prix crée une certaine panique dans le secteur de l'immobilier, le Directeur Général de l'ANIL s'interroge sur la réalité d'une crise et invite à la modération. Décryptage.
    Ce n'est plus un secret pour personne : les prix de l'immobilier ont amorcé leur baisse cette année, les chiffres des mises en chantier diminuent, les biens se vendent moins vite et avec la hausse des taux des crédits, les particuliers semblent avoir plus de difficulté à se lancer dans leur projet d'acquisition. Mais doit-on pour autant parler de crise ? Le directeur général de l'ANIL (Agence Nationale d'information sur le Logement) ne semble pas en être convaincu. C'est en tout cas ce qu'il ressort de la dernière publication mise en ligne sur le site de la structure et signée Bernard Vorms.

    Une baisse des prix attendue

    Car pour l'auteur de l'article, parler de crise n'ajoute rien à l'analyse des faits. Interrogé par Maison à part, il a estimé qu'"on ne peut pas utiliser ce terme dès que les prix montent et dès que les prix redescendent". Par ailleurs, la baisse des prix n'aurait rien de surprenant : "après des années de progression ininterrompue de l'activité et de hausse des prix, un ralentissement devait fatalement se produire, ne fût-ce qu'en raison de la diminution de la demande solvable" développe-t-il dans son article. Mais de là à parler de crise, il n'y a qu'un pas que le Directeur Général de l'ANIL ne souhaite pas franchir. "A la différence de ce qui s'était passé lors de l'éclatement de la bulle immobilière en 1990, qui n'avait concerné que les villes les plus chères (...) c'est aujourd'hui dans les marchés les moins tendus que la chute des mises en chantier est la plus brutale". En outre, la situation n'aurait rien à voir avec celle qui sévit en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis : "en France, nous ne constatons pas de montée des sinistres sur les primo-acccédants".

    Un retournement plutôt qu'une crise

    Néanmoins, crise des subprimes oblige, les banquiers doivent effectivement "faire face à un sérieux problème de liquidité", d'où un resserrement de l'offre de crédit qui se répercute sur les particuliers. "Bref, ce n'est pas le risque de défaillance des clients qui retient les banques", tranche Bernard Vorms.
    Mais si le Directeur Général de l'Agence rechigne à parler de crise, il n'hésite pas à utiliser le terme de "retournement". Un "retournement" qui devait inexorablement se produire même si la question restait de savoir à quel moment et dans quelles proportions. "Les subprimes en ont finalement été l'élément déclencheur", nous précise Bernard Vorms. "Le retournement sera peut-être plus violent qu'auparavant car nous sommes plus endetté et parceque la place de l'Etat comme régulateur, notamment en termes de construction a baissé" conclu-t-il.
    Pour consulter l'article de l'ANIL, cliquez ici
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