Immobilier : la hausse des prix n'est pas due aux étrangers non-résidents

    Publié le 10 février 2014 par R.N.-B.
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    Immobilier © MAP
    Lorsque, en 2009, les prix de l'immobilier ont explosé, certains analystes ont pointé du doigt les acheteurs venus de l'étranger, accusés de faire gonfler artificiellement les prix. Une idée démentie par une récente analyse des chiffres par les Notaires de France.
    A chaque malheur, l'on recherche une cause. Lorsque, ces dernières années, les prix de l'immobilier ont grimpé en flèche, certains ont accusé les acheteurs étrangers d'être à l'origine de cette inflation brutale. Il s'agirait là d'une idée reçue, selon une analyse des Notaires de France, datée de janvier dernier. En effet, il n'y aurait jamais eu, entre 2009 et 2013, d'achat massif par des étrangers qui auraient pu avoir pour effet de gonfler artificiellement les prix de l'immobilier.

    A peine 2% des acquéreurs

    Étaient dans le collimateur, les étrangers non-résidents, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas fiscalement domiciliés en France, et qui payent des impôts dans un autre pays. Certains de ces particuliers vivent et travaillent en France - c'est le cas notamment des étrangers expatriés qui effectuent une mission plus ou moins longue en France ; d'autres ont simplement choisi l'Hexagone comme lieu de villégiature.
    Proportion d'acquéreurs étrangers non-résidents entre 2009 et 2013 par département
    Etrangers non-résidents acquéreurs © Notaires de France
    Proportion d'acquéreurs étrangers non-résidents entre 2009 et 2013 par département
     
    Qu'ils recherchent, donc, une résidence principale ou secondaire, ces ménages étaient accusés de gonfler la demande, ce qui pouvait être considéré comme une concurrence déloyale. Or, selon les chiffres relevés par les Notaires de France, ils représentent moins de 2% des acquéreurs de logements anciens sur la période 2009-2013 : 1% en Ile-de-France hors Paris, 2% en Province, 3% à Paris intramuros.

    Un impact dans certains départements

    "Malgré cela, ils peuvent jouer un rôle important localement", précise tout de même la note de conjoncture des Notaires de France. En effet, les étrangers non-résidents ont constitué plus de 10% des acquéreurs dans 3 départements : les Alpes-Maritimes (12%), la Creuse (11%) et la Dordogne (10%).
    Dans ces trois zones, cependant, l'analyse est différente. Dans la Creuse et la Dordogne, les taux sont élevés en comparaison de la proportion d'acheteurs locaux. L'on se trouve là face à deux exemples de départements ruraux délaissés par les futurs propriétaires.

    Italiens, Belges et Britanniques

    Proportion d'acquéreurs étrangers non-résidents entre 2009 et 2013 et nationalités les plus représentées par grande zone géographique
    Etrangers non-résidents acquéreurs © Notaires de France
    Proportion d'acquéreurs étrangers non-résidents entre 2009 et 2013 et nationalités les plus représentées par grande zone géographique
     Dans les Alpes-Maritimes, en revanche, les étrangers sont attirés par une région hautement touristique, et deviennent des concurrents de poids pour les Français qui aspirent à l'achat. Cependant, le phénomène reste très limité géographiquement.
    Parmi les nationalités attirées par un bien immobilier en France, l'on trouve les Italiens en Ile-de-France et sur la Côte d'Azur et la Corse ; les Belges dans un grand quart nord-est ; les Britanniques et Irlandais dans une très grande moitié ouest ; et les Suisses, aux alentours des Alpes.
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