Immobilier : pas de reprise en vue en 2014

    Publié le 15 janvier 2014 par Sébastien Chabas
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    Dans son bilan annuel, la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) a observé ce mardi 14 janvier que les prix ont fortement chuté en 2013 aussi bien pour les appartements (-3,5%) que les maisons (-2,5%). Les prix devraient encore baisser en 2014, sans toutefois dépasser 4% de baisse, avance son président Jean-François Buet.
    Alors que ces jours-ci, les réseaux d'agences immobilières, Century 21 et Guy Hocquet constataient une hausse des transactions en 2013, la Fédération nationale de l'immobilier a fait état ce mardi 14 janvier d'un repli de -5,1 % des transactions immobilières en 2013. "Nous estimons à 668.000 le nombre de transactions immobilières de logements anciens conclues en France en 2013, précise Jean-François Buet, président de la Fnaim. Cela correspond ainsi à un repli de -5,1% par rapport à 2012 (704.000 ventes) et de -15 % à -20 % par rapport aux années d'avant-crise des subprimes intervenue en 2008."

    Dégringolade des transactions immobilières

    En détails : la Fnaim observe une baisse particulièrement sensible en Ile-de-France (-6,6%), le Sud, l'Ouest, suivi de l'Est et un record en Champagne-Ardenne (-8,7%). Et les prix dans l'ancien devraient continuer de baisser en 2014, mais pas de plus de 4 %, avance la Fnaim. Une tendance baissière a été également évoquée par Jean-François Buet pour le nombre de transactions en 2014, qui ne devrait cependant pas descendre en-deçà des 650.000.
    Par ailleurs, les baisses de transactions de logements anciens en 2013 sont assorties d'un effritement des prix, regrette la Fnaim. "Les prix de l'immobilier ont fortement chuté en 2013 (-2,9%), aussi bien pour les appartements (-3,5%) que les maisons (-2,5%)", note la Fédération nationale de l'immobilier.

    Un net recul des prix

    D'après le rapport conjoncturel, le prix moyen au mètre carré d'un appartement français s'établit ainsi à 3.298 euros, celui d'une maison à 2.106 euros. "Pour les appartements, les plus fortes baisses sont visibles en Normandie (-6,8% pour la Basse et la Haute Normandie), en Champagne-Ardenne (-6,8%) et en PACA (-5,9%)", commente Jean-François Buet.
    Toutefois, c'est dans la région Centre que leur prix a le moins baissé (-1,3%). Concernant, les maisons, la Bretagne (-5,7%) et le Languedoc-Roussillon (-5,3%) ont enregistré les plus fortes baisses de prix en 2013. Le prix des maisons a malgré tout augmenté dans trois départements : la Haute-Normandie (=1,1%), l'Aquitaine (+0,2%) et la Picardie (+0,1%), poursuit la Fnaim.
    Et comme toujours, les replis sont différents suivant les régions et les villes. Le prix du m2 est en baisse de 3,2 % à Paris, de 5,7 % à Lyon, de 10,4 % à Marseille, de 1 % à Lille.

    Vers quelles tendances en 2014 ?

    Par ailleurs, en ce début d'année 2014, de nombreuses incertitudes continuent de peser sur le marché immobilier résidentiel, reconnaît Jean-François Buet. La Fnaim cite ainsi l'atonie de la croissance, la hausse du chômage (10,9%), la baisse du pouvoir d'achat (-0,1%), le moral des ménages perturbé, les craintes d'une hausse des taux d'intérêt, le durcissement de la fiscalité sur l'immobilier et les nouvelles charges imposées aux propriétaires.
    Sans compter des incertitudes d'ordres juridiques depuis l'introduction de la loi Alur. "Les investisseurs, qui sont dans leur majorité des propriétaires bailleurs sont très attentifs ce qu'il peut être décidé prochainement par le Gouvernement", commente le président de la Fnaim.
    Et vers une baisse du nombre de crédits ?
    Alors que la baisse des taux d'intérêt a largement contribué à animer le marché, et à augmenter les capacités d'emprunt des ménages, les professionnels de l'immobilier craignent désormais en 2014 une remontée des taux d'intérêt, en raison notamment du resserrement à venir de la politique monétaire de la Fed, la banque centrale américaine.
    Et l'étude Cafpi dévoilée ce mardi 14 janvier 2014 le confirme : le risque de remontée des taux, la hausse des frais de notaire et le déficit de construction de logements neufs l'amènent à pronostiquer un net recul de la production de crédits cette année.
    "Avec une augmentation d'un demi-point du coût du crédit, la baisse des prix devrait être de 4,36 % pour maintenir le pouvoir d'achat des ménages", a d'ailleurs signalé Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi.
    Loi Alur : une Gul "réduite" de retour de l'Assemblée nationale
    Depuis ce mardi 14 janvier jusqu'à jeudi, la dernière mouture du projet de loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), est examinée à l'Assemblée nationale dont l'une des mesures-phare, la Garantie universelle des loyers (Gul), a vu sa portée réduite. C'est pourquoi la ministre Cécile Duflot a défendu ce mardi sur France Inter la Gul comme "un droit nouveau et une avancée" à compter de début 2016. Elle sera toujours publique et gratuite ne sera plus obligatoire, puisque le bailleur pourra lui préférer une caution.
    De son côté, Jean-François Buet, le président de la Fnaim estime que "la mouture du projet de loi est à ce jour assez mature et bien toiletté. Les points sont assez majoritairement suiveurs du rapporteur. Il n'y aura certainement pas de surprises à l'Assemblée nationale. En revanche, nous devrons être attentifs lors de l'examen au Sénat." La Fnaim a aussi indiqué que ses adhérents ne participaient pas encore "de manière systématique et générale" à la mise en place des observatoires des loyers.
    "La négociation n'est pas interrompue, nous continuons de participer à la réflexion, mais pour que nos adhérents acceptent d'alimenter les observatoires, il faut que nous soyons en mesure de leur assurer qu'ils sont traités correctement", a expliqué Jean-François Buet.
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