Loyers : où les prix baissent-ils ?

Non, les prix des loyers n'augmentent plus - du moins, c'est le cas dans la majeure partie de la France. L'observatoire indépendant Clameur, dont sont partenaires de nombreux professionnels de l'immobilier, a analysé 200.000 baux signés entre les 1er janvier et 31 août 2013. En moyenne, les loyers ont augmenté de seulement 0,1%, contre 1,2% sur la même période l'an dernier. Un chiffre à mettre en parallèle avec ceux de la consommation, en hausse de 1% sur la même période. "Le ralentissement se confirme" estime Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest et auteur de l'étude. De nombreuses régions sont touchées par une baisse des loyers (voir les palmarès en pages suivantes). "Même dans celles où ils ne baissent pas, les loyers augmentent moins que l'inflation" souligne le professeur.

-0,4% à Paris, -1% à Bordeaux, -2,8% à Caen

Plus surprenant : les loyers parisiens, généralement épargnés, subissent aussi une très légère baisse (-0,4%) sur les huit premiers mois de l'année. C'est également le cas pour Nice (-0,4%), Bordeaux (-1%) et Lille. Seules quelques métropoles voient leurs loyers augmenter plus que l'inflation, comme Aix-en-Provence (+5,2%), Reims (+3,8) ou Brest (+3,3%). Bonne nouvelle pour les étudiants : ce sont surtout les loyers des petites surfaces qui reculent (-0,5%), pour atteindre en moyenne 16,9 euros le mètre carré pour les studios et une-pièce, et 12,8 euros le mètre carré pour les deux-pièces. "Or, ces biens représentent plus de la moitié du marché" rappelle Michel Mouillart.

Un marché essoufflé

Preuve, selon Clameur, que l'immobilier locatif se porte mal. "Le taux de mobilité [la proportion de foyers qui déménagent, ndlr] est faible, et comparable à 2009, au plus fort de la crise", explique Michel Mouillart. L'offre locative est en baisse de 90.000 unités, et la durée de vacance, c'est-à-dire le temps pendant lequel le bien reste vide entre deux locataires, est en augmentation dans de nombreuses villes. En revanche, l'on note que certains abus ne s'étiolent pas : à Paris, la variation du loyer entre deux locataires s'élève à 10,1%, et jusqu'à 23,2% lorsque le propriétaire a fait réaliser de gros travaux ! "Le dispositif d'encadrement des loyers, mis en place au 1er août 2012 et reconduit au 1er août 2013, n'a visiblement pas eu l'effet escompté" souligne Michel Mouillart... En pages suivantes, le top des villes les plus chères, des régions où les loyers baissent le plus, etc.