Prix de l'immobilier : 2013, année de la "vraie" baisse ?

    Publié le 4 mars 2013 par Valentin Boudonnet
    Le dernier bilan 2012 du Crédit Foncier comme les prévisions des Notaires le confirment : les prix devraient encore baisser en 2013. En effet, l'année 2012 a connu une légère diminution des prix de l'ancien et du neuf partout en France. Cette année, nous devrions continuer sur la même lancée.
    L'annonce est claire : "Le marché immobilier résidentiel en 2013 devrait poursuivre le mouvement entamé en 2012 : une relative résistance des prix dans les zones tendues et une baisse plus accentuée ailleurs, " clame Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier, dans le dernier communiqué de presse de la firme.
    Et s'il y a de quoi réjouir les futurs propriétaires, ce dernier tempère tout de même ces propos. "Toutefois, ce ralentissement ne remet pas en cause les fondamentaux d'un marché immobilier français caractérisé par un besoin en logement insatisfait. Par ailleurs, dans un marché dont les prix n'ont cessé de croître durant plus de 15 années, ce repli est naturel et peut même apparaître comme nécessaire."
    Grâce à cette étude*, on apprend donc que contrairement à ce que l'on pourrait penser, les prix ont baissé en 2012 sur l'ensemble du territoire. Selon un graphique de la Direction des Etudes du Crédit Foncier, Marseille et Grenoble auraient connu par exemple des baisses allant de 2% à 5% sur le prix d'un appartement T4, ancien ou récent, dans un secteur périphérique "apprécié".
    Si l'exemple pris ici est très localisé, les conséquences qui s'en dégagent sont, elles, plus générales et s'appliquent à la majorité des grandes villes. Il subsiste tout de même quelques exceptions comme Bordeaux qui a vu ce prix augmenter de 2 à 5% en un an pour atteindre les 220.000 € en fin 2012.
    Les chiffres Notaires-INSEE, publiés le 28 février 2013**, confirment que le prix des logements aurait baissé de 0,3% lors du 4ème trimestre de l'année dernière. Sur un an, l'étude de l'indice comptabilise en France métropolitaine une diminution des prix de 1,1% pour les appartements et de 2,1% pour les maisons.
    Baisse significative en 2013 sur l'ancien dans les zones tendues et non-tendues
    En se fondant sur plusieurs indicateurs économiques le Crédit Foncier a pu déterminer une fourchette de diminution des prix pour 2013. Dans l'ancien, par exemple, on devrait pouvoir atteindre des baisses allant jusqu'à 5% dans les zones tendues.
    Ces dernières sont des zones où l'offre de logements est insuffisante par rapport à la demande. C'est le cas des cœurs de métropoles, des secteurs privilégiés ainsi que des stations balnéaires ou de montagne. La ville de Paris possède pour sa part un statut un peu particulier qui la contraint à connaître des variations de prix très différentes (voir, en page suivante, l'analyse de la Chambre des Notaires de Paris Ile-de-France). Les zones non-tendues devraient connaître, quant à elles, des diminutions de 7 à 10%.
    Seul le marché du neuf devrait jouer les trouble-fêtes. Subissant de plein fouet le contexte économique, il devrait bien connaître une baisse de 7% de ses mises en chantier. Une tendance qui ne fait que confirmer les résultats de l'an dernier. Alors que l'objectif était de 500.000 constructions en 2012, il se serait construit 339.000 logements au total. Le Crédit foncier précise attendre tout de même les retombées de la hausse du plafond de ressources pour les PTZ+ ainsi que les conséquences de la Loi Duflot.
    Retrouvez en page suivante des détails plus précis sur la situation parisienne.
    * : Étude annuelle du Crédit Foncier réalisée au cours de l'année 2012 et publiée le 27 février 2013.
    ** : Indice Notaires-INSEE prix des logements anciens au 4ème trimestre 2012 publié le 28 février 2013.
    Prix de l'immobilier : 2013, année de la "vraie" baisse ?

    Les notaires parisiens confirment une baisse des prix des logements anciens

    paris tour eiffel ville immobilier
    paris tour eiffel ville immobilier © Kiko
    Paris a bien vu ses prix baisser de 2 % entre le troisième et le quatrième trimestre 2012, d'après l'indice Notaires-Insee, dévoilé jeudi 28 février. A 8.270 € du m², les tarifs ont reculé de 170 € en trois mois. Sur un an, ils diminuent seulement de 1 %, "du fait de la poursuite de la hausse des prix au 1er semestre", souligne la note de la Chambre des notaires de Paris.
    Une tendance qui devrait durer au cours de l'année 2013, malgré le manque de dynamisme du marché. En vertu des indicateurs avancés, calculés à partir des avant-contrats de vente, les notaires de Paris-Ile-de-France estiment, en effet, que le mouvement "va se poursuivre dans les prochains mois" à Paris.

    Un repli plus mesuré en Ile-de-France

    Toutefois, les niveaux de prix demeurent élevés : "Après le 'trou d'air' de 2008-2009, le prix du m² à Paris était tombé à 6.020 euros au 2ème trimestre 2009. Trois ans et demi plus tard, il est encore supérieur de 2.250 euros à ce prix, soit une hausse de 37% entre ces deux dates", détaille la note des notaires. Ces derniers y voient "un ajustement", car le recul des prix, qui est général (en Ile-de-France), "demeure néanmoins modeste au regard de la diminution des volumes de ventes".
    Par ailleurs, le reste de la région Ile-de-France est moins affecté par la baisse, affichant un repli plus mesuré de 1,4 % d'un trimestre sur l'autre. La proche banlieue demeure plus touchée que la grande couronne, avec des baisses de 1,2 à 1,5 % alors que les départements de Seine-et-Marne, Val-d'Oise et les Yvelines se situent en relative stabilité (-0,1 %).

    Un coup d'arrêt des ventes à Paris

    Concernant les ventes, les notaires constatent un coup d'arrêt de 21 % dans la capitale, contre une baisse plus modérée (-12 %) en Ile-de-France. "Avec 5.930 ventes pendant les 3 derniers mois de 2012, l'activité y a été à peine supérieure au très difficile 4ème trimestre 2008 (5.730 ventes), en pleine tourmente financière", poursuit l'étude.
    "L'impact effectif du nouveau dispositif Duflot ne peut pas être connu à cette date"
    Par ailleurs, "le climat économique difficile et anxiogène n'incite pas les acquéreurs potentiels à prendre l'engagement de conclure un crédit à long terme" et dans le même temps, "le durcissement de la fiscalité, et entre autres, le nouveau régime de plus-values ont des effets dissuasifs sur les investisseurs, relèvent les notaires. D'autre part, en dépit d'éléments attractifs (taux de déduction élevé), l'impact effectif du nouveau dispositif Duflot ne peut pas être connu à cette date. Tous ces éléments dessinent donc un contexte peu porteur et sans perspective d'amélioration à court terme."
    De ce fait "l'attentisme domine", et "les ajustements qui se sont mis en place sur les ventes, et désormais sur les prix, semblent donc appelés à se poursuivre", conclut la Chambre des notaires.
    Les notaires parisiens confirment une baisse des prix des logements anciens
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