Chambres et table d'hôtes, un stage pour se lancer

    Publié le 1 mars 2010 par Propos recueillis par Pauline Polgar
    La Ferme de Marie Barrailh
    La Ferme de Marie Barrailh © La Ferme de Marie Barrailh
    La création de chambres et tables d'hôtes a la cote en France. A votre tour, vous souhaitez lancer votre activité ? Marie Barrailh, elle-même propriétaire et professionnelle du tourisme depuis plusieurs années, propose un stage de formation, le temps d'un séjour en immersion, pour se lancer en ayant pensé à tout.
    Cadre, charme de la vie chez l'habitant, accueil et convivialité... Les chambres d'hôtes connaissent un succès sans précédent ces dernières années. Et les créations de lieux d'accueil se multiplient. Marie Barrailh, propriétaire d'une chambre d'hôtes dans le Gers et professionnelle du tourisme depuis vingt ans, connaît tous les contours de cette activité. Une expérience qu'elle partage maintenant avec les porteurs de projets et futurs créateurs de maisons d'hôtes, le temps d'un stage en "immersion" de 3 jours.
    Tout commence en l'an 2000 : tombée amoureuse du lieu qui deviendra La Ferme de Marie Barrailh, elle se lance dans l'aventure de la maison et table d'hôtes. Mais entre l'achat de la propriété et l'ouverture des premières chambres, trois années ont été nécessaires, au cours desquelles elle a suivi notamment une formation de créateurs d'entreprise de 5 mois. Au point sur les questions administratives, juridiques ou encore fiscales, Marie déplore néanmoins l'absence de conseils sur le quotidien de la maison d'hôtes : "il n'a jamais été question de partage d'expérience (mise en place de la table d'hôtes, la gestion du temps dans le quotidien, etc.) entre futur propriétaire et propriétaire aguerri, et à l'époque, cela m'avait vraiment manqué !", raconte-t-elle à Maison à part. Sollicitée par plusieurs personnes souhaitant ouvrir à leur tour des chambres d'hôtes, elle décide alors de "partager [son] savoir faire et [son] expérience en apportant [son] témoignage". Et quoi de mieux qu'un stage pratique, pour découvrir l'ensemble de l'activité ?

    Le quotidien sans fard

    Les aspirants hôtes et hôtesses, prennent ainsi la place des visiteurs, durant trois jours organisés entre le partage d'expérience et des moments de convivialité autour de la table gersoise. Du choix de l'implantation géographique aux demandes de subventions, en passant par le choix de l'ameublement des chambres par rapport à la demande actuelle des clients, les tarifs à appliquer lors de créations de séjours à thèmes ou encore la gestion du temps et l'organisation de la table d'hôtes... Tous les points sont abordés et, bien sûr, les questions bienvenues ! "J'explique aux stagiaires tout ce qui fait partie du quotidien, mais je réponds aussi à toutes les questions que l'on peut se poser avant de se lancer dans l'aventure ! Le temps d'une immersion complète dans ma maison avec des moments de réflexion et d'analyse de mon vécu", explique ainsi Marie Barrailh. Cette dernière observe d'ailleurs que, depuis quelques années, le profil des stagiaires a évolué : "Ce sont maintenant des couples de 30 à 50 ans qui souhaitent créer des chambres d'hôtes avec l'ambition d'en vivre !" Ils arrivent en vrais professionnels et s'assurent avec cette formation de la viabilité de leur projet (voir encadré).

    Un séjour constructif et convivial

    Les stages se font à la demande, il arrive donc souvent que stagiaires et clients se croisent à la Ferme. Un séjour constructif pour son avenir et dans des conditions pareilles... la chambre d'hôtes n'est-elle pas un lieu de rencontres et de convivialité par excellence ? De quoi repartir ragaillardis, rassurés et armés pour réaliser son rêve...
    Forfait stage "Création de chambre d'hôtes" à la Ferme de Marie Barrailh :
    3 jours/2 nuits en pension complète, comprenant deux jours de stages
    Pour une personne : 388 euros
    Pour un couple : 588 euros
    La Ferme de Marie Barrailh
    Le Peydousset - 32450 Simore
    T. 05.62.65.36.48
    lafermedemariebarrailh@orange.fr
    A noter que depuis le 4 août 2009, un décret réglemente la création des chambres et tables d'hôtes. Pour en savoir plus, voir l'article Un décret pour les chambres d'hôtes.
    Cinq questions à Marie Barrailh, propriétaire de maison d'hôtes et animatrice du stage "Créateur de chambre d'hôtes":
    La Ferme de Marie Barrailh
    La Ferme de Marie Barrailh © La Ferme de Marie Barrailh
     
    Maison à part : Depuis quelques années, le nombre de chambre d'hôte ne cesse d'augmenter. Quel profil ont les personnes que vous formez actuellement ?
    Marie Bairrailh : Ce profil a évolué depuis quelques années. Ce sont maintenant des couples de 30 à 50 ans qui souhaitent créer des chambres d'hôtes avec l'ambition d'en vivre ! Ils sont
    en général de vrais professionnels avec des métiers, des compétences professionnelles et sont donc conscients qu'il ne suffit pas de rénover une maison, pour ouvrir des chambres d'hôtes et qu'il faut anticiper et concevoir un produit touristique adapté au marché. C'est pourquoi, en vrais professionnels, ils accompagnent leur démarche d'une formation "terrain", afin de s'assurer de la viabilité de leur projet.
    Maison à part : Qu'est-ce qui vous a paru le plus difficile à l'époque, quand vous avez vous-même créé votre maison d'hôtes ?
    Marie Bairrailh : Ce qui m'a paru le plus difficile quand j'ai ouvert mes chambres d'hôtes, et qui l'est encore aujourd'hui, c'est la gestion du temps au quotidien. Comme ancien manager de structure hôtelière, je connaissais tous les métiers de l'hôtellerie et les exigences de la clientèle actuelle - ce qui m'a permis d'ailleurs, d'éviter de faire des erreurs stratégiques quant aux attentes de cette dernière - et, dans le cadre d'une formation, j'ai appris à maîtriser les éléments de base pour assurer la gestion d'une maison d'hôtes. Mais en revanche, ce qui nécessite beaucoup d'apprentissage, c'est justement d'exercer soi-même tous ces métiers et toutes les tâches de l'hôtellerie, sans aucune délégation possible ! Ménage, cuisine, entretien des extérieurs, commercial, accueil, office de tourisme, comptabilité, etc.
    J'ai donc dû apprendre seule à organiser ma journée et trouver des méthodes de fonctionnement, comme des astuces, pour me permettre d'assurer le fonctionnement de "ma petite entreprise", tout en accueillant mes clients comme des amis ou de la famille - c'est-à-dire, en leur donnant du temps, en les écoutant, en leur faisant découvrir mes recettes, etc.- et tout ça, bien entendu, en jouant mon rôle d'épouse et de mère de famille !
    Maison à part : Quel est votre meilleur souvenir en tant que propriétaire d'une chambre d'hôtes ?
    Marie Bairrailh : Mon meilleur souvenir, qui s'est d'ailleurs répété plusieurs fois et qui m'a réellement donné la sensation d'avoir pleinement réussi l'intégration de mes clients dans ma maison et dans mon quotidien c'est lorsque que j'ai accueilli un couple parisien absolument charmant, mélomane, pour quelques jours de farniente, après une randonnée dans les Pyrénées. Ce couple de globe-trotters est tombé sous le charme de l'architecture locale, de la sérénité des paysages. Au détour d'une conversation, ils m'ont demandé si je connaissais des propriétaires qui souhaitaient vendre leur maison. Je les ai mis en relation avec notre notaire qui leur a fait visiter plusieurs propriétés et ces clients ont tout fait pour signer un compromis de vente avant de reprendre leur avion pour Paris ! Aujourd'hui, ils habitent à 1 km de ma maison, ils sont devenus nos voisins et des amis : ils partagent leur vie entre Paris et le Gers et je me dis parfois que c'est un peu grâce à moi, s'ils ont eu un coup de cœur pour ce département, car s'ils s'étaient senti mal dans ma maison, ils n'auraient jamais envisagé de s'installer dans le Gers !
    Maison à part : Et quel est votre pire souvenir ?
    Marie Bairrailh : Ce n'est pas le pire, mais le plus anecdotique : j'ai accueilli un couple totalement allergique au canard ! Contrairement à l'intégralité de mes visiteurs, qui viennent dans le Gers pour découvrir toutes les déclinaisons possibles des recettes liées au canard, dès les premières minutes d'échange, ils m'ont dit être totalement réfractaires : j'ai donc dû m'adapter et faire deux menus différents tous les soirs de la semaine !
    Maison à part : Parmi tous les conseils que vous donnez à vos stagiaires, quel est pour vous, celui qui compte le plus ?
    Marie Bairrailh : Anticiper pour tout et toujours ! Et ne pas se lancer dans de nouvelles recettes non testées au préalable, quand on fait table d'hôtes !
    Chambres et table d'hôtes, un stage pour se lancer
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic