Victime d'un cambriolage : bien réagir

    Publié le 22 juillet 2013 par Rouba Naaman-Beauvais
    Au retour des vacances, une mauvaise surprise attend parfois les habitants d'une maison laissée vide. Porte défoncée, fenêtre cassée, vous avez été victime d'un cambriolage pendant votre absence ? Voici les conseils de Maison à part pour bien réagir et ne pas commettre d'erreurs.
    C'est l'angoisse de nombreux Français : rentrer chez soi et découvrir son logement mis à sac, la porte défoncée ou la fenêtre brisée. Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), en 2012, un cambriolage a eu lieu toutes les 90 secondes ! L'été est une période particulièrement propice pour les vols avec effractions, les logements étant plus souvent vides.
    Même si l'on s'en prémunit, en protégeant son habitation ou en la faisant garder pendant son absence, découvrir sa maison cambriolée est pour le moins déroutant. Une fois le choc passé, il convient de réagir vite et bien pour permettre aux forces de l'ordre d'enquêter et aux assurances de couvrir les objets volés et les dégâts. Nos conseils, en pages suivantes.
    Victime d'un cambriolage : bien réagir

    Prévenir la police et ne toucher à rien

    La toute première chose à faire, lorsque l'on découvre que son logement a été cambriolé, est de prévenir la police ou la gendarmerie. Appelez le 17 (ou le 112, numéro d'urgence européen) ou directement le commissariat du lieu de l'effraction. "Si les cambrioleurs sont encore sur place, ne prenez pas de risques inconsidérés, conseille le ministère de l'Intérieur. Privilégiez le recueil d'éléments d'identification (type de véhicule, langage, stature, vêtements...)".
    Même si les forces de l'ordre ne se déplacent pas systématiquement sur le lieu d'un cambriolage, le cas échéant ils auront besoin de recueillir des preuves. Ne touchez donc à rien ! "C'est une expérience traumatisante, et l'on a souvent envie de tout ranger sur le champ, estime Marie-Hélène Raynal, responsable marketing produit habitation pour la Maif. Mais les gendarmes peuvent avoir besoin de relever des traces des malfaiteurs pour les comparer à d'autres affaires en cours, par exemple".
    Prévenir la police et ne toucher à rien

    Déposer plainte au commissariat ou à la gendarmerie

    Vous devrez vous déplacer au commissariat ou à la gendarmerie du lieu de l'effraction, avec une pièce d'identité, pour porter plainte. "Le dépôt de plainte après un cambriolage est essentiel. Il permet aux cellules cambriolages implantées dans chaque département de faire des recoupements et ainsi d'appréhender les malfaiteurs" insiste le ministère de l'Intérieur.
    Cela vous permettra également d'avoir une preuve écrite de la date à laquelle vous avez découvert le méfait. Demandez plusieurs copies de votre dépôt de plainte, puisque vous devrez en envoyer une au moins à votre assureur. Enfin, sachez qu'il est possible, dans certains départements, de déposer une pré-plainte en ligne, sur un site dédié du ministère de l'Intérieur.
    Déposer plainte au commissariat ou à la gendarmerie

    Prévenir son assureur et sa banque

    Après avoir appelé la police, ne tardez pas à prévenir l'assurance de la survenue du cambriolage. "Saisissez votre assureur par le moyen le plus rapide" insiste Marie-Hélène Reynal, de la Maif. Si votre contrat d'assurance habitation l'autorise, contactez la compagnie par téléphone, avant même d'aller porter plainte.
    Pensez également à prévenir votre banque, et à faire opposition sur les moyens de paiement qui auraient pu vous être dérobés. "Les voleurs ne restent pas plus de cinq minutes dans le logement, et prennent les pièces les plus légères, notamment les chéquiers, les cartes bleues ou les clefs" explique Marie-Hélène Reynal.
    Prévenir son assureur et sa banque

    Envoyer une lettre à l'assureur

    Même si l'assureur est prévenu par téléphone, vous devrez renvoyer un courrier avec accusé de réception, dans un délai légal de deux jours. Dans cette lettre, devront figurer votre nom, vos coordonnées, votre numéro d'assuré ou le numéro de votre contrat d'assurance habitation, ainsi que les circonstances et la date à laquelle vous avez découvert le cambriolage. Joignez également le récépissé du dépôt de plainte.
    Vous devez également envoyer à l'assureur, la liste des objets volés et des dégâts occasionnés par le cambriolage. "Précisez bien que cette liste n'est pas exhaustive, insiste Marie-Hélène Reynal, de la Maif. L'on peut s'apercevoir, quelques jours après, que d'autres biens ont été abîmés ou subtilisés".

    Attention !

    Vous avez 48h pour envoyer le courrier en recommandé, le cachet de la Poste faisant foi. Faute de quoi, votre assureur pourrait refuser de vous rembourser, en fonction de votre contrat d'assurance.
    Envoyer une lettre à l'assureur

    Effectuer les réparations d'urgence

    Si votre porte a été défoncée, votre serrure forcée ou votre fenêtre cassée, vous pouvez faire réaliser les travaux dès que vous constatez le cambriolage. "Il s'agit de travaux d'urgence, pour lesquels vous n'avez pas besoin de l'aval de l'assureur" estime Marie-Hélène Reynal, de la Maif. Pensez à garder les fragments des éléments cassés et à faire des photos des dégâts éventuels.
    En revanche, n'effectuez aucune réparation non urgente sans l'autorisation écrite de votre compagnie d'assurance - sans quoi, elle pourrait refuser de vous rembourser les sommes avancées.
    Effectuer les réparations d'urgence

    Faire une liste des objets volés ou détériorés

    A terme, vous devrez réaliser un inventaire précis des biens volés, à envoyer à votre compagnie d'assurance. Vous devrez alors joindre, obligatoirement, les originaux des factures d'achat de ces objets déclarés volés, seuls justificatifs admis de la valeur des biens.

    Que mettre dans la liste ?

    Le contenu de la liste dépend de votre contrat d'assurance habitation. Les polices couvrent en général les "biens courants", c'est-à-dire les vêtements et assimilés, en plus du mobilier. "Les objets de valeur (bijoux, objets d'art, pièces cotées, etc.) ne sont donc pas inclus, à moins qu'ils n'aient été déclarés expressément dans votre contrat" précise Marie-Hélène Reynal, de la Maif.
    Vérifiez également que le mobilier d'extérieur et les biens situés dans les dépendances (caves, abri de jardin, garage, etc.) sont couverts par votre assurance. Pensez, enfin, à indiquer les trousseaux de clefs qui auraient pu être volés (voiture, dépendances, etc.).

    L'astuce du pro

    "Si vous avez perdu la facture d'un objet volé, vous pouvez demander un duplicata au magasin dans lequel vous l'avez acheté" conseille Marie-Hélène Reynal. L'astuce est valable dans la plupart des boutiques, mais pas dans les supermarchés ! Pensez, alors, à demander systématiquement une facture lorsque vous achetez un appareil électroménager ou électronique dans une enseigne qui n'en fournit pas automatiquement.
    Faire une liste des objets volés ou détériorés

    Ne pas faire de fausse déclaration

    Pour être dédommagé par votre assureur, vous devez prouver la propriété des biens volés à l'aide de factures. A défaut, les photos peuvent aider à démontrer qu'un objet vous a bien été dérobé. Mais ces éléments ne sont pas toujours considérés par les compagnies d'assurance comme des preuves tangibles.
    A vous de tout faire pour accélérer le remboursement, en fournissant tous les justificatifs nécessaires. Un expert peut être mandaté par l'assureur pour "faire un état des lieux et vérifier que la liste est crédible" explique Marie-Hélène Reynal, de la Maif.
    Attention, dans tous les cas, à ne pas faire de fausse déclaration. "Au risque de se faire exclure de la compagnie d'assurance et, ensuite, d'avoir beaucoup de difficultés pour se faire à nouveau assurer" précise l'experte.
    Ne pas faire de fausse déclaration
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