Copropriété : comment faire baisser sa facture de chauffage ?

    Mis à jour le 4 décembre 2018
    Date de publication et auteurs
    Publié le 3 février 2014 par Rouba Naaman-Beauvais
    En copropriété aussi, il est possible de réduire sa facture énergétique. Installation de compteurs individuels, remplacement de la chaudière, travaux d'isolation, sensibilisation des copropriétaires et des occupants, de nombreuses actions sont envisageables pour que les charges liées au chauffage ne pèsent plus sur le budget. Tour d'horizon...
    "Dans une copropriété, il est très difficile de réduire sa facture de chauffage" - une idée reçue qui a la peau dure ! Même si le focus est souvent mis sur les travaux envisageables dans les maisons individuelles ou dans les parties privatives des immeubles, il existe de nombreuses solutions pour améliorer les performances globales d'un bâtiment en copropriété. Découvrez-en quelques-unes en pages suivantes.
    Copropriété : comment faire baisser sa facture de chauffage ?

    Faire réaliser un DPE

    Depuis le 1er janvier 2012, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est obligatoire pour les bâtiments à usage d'habitation équipés d'une installation de chauffage ou de climatisation collectifs. Ce DPE doit être réalisé pour l'ensemble de l'immeuble (parties communes et privatives). Les copropriétés devront, par ailleurs, faire réaliser un audit énergétique.
    Dans l'objectif de réduire la facture de chauffage de la copropriété, le DPE est une étape cruciale. Il permet de faire le bilan de l'état de l'immeuble et, le cas échéant, de décider en assemblée générale des travaux à mettre en place pour améliorer les performances énergétiques du bâtiment.
    Plus d'informations sur le DPE en copropriété dans notre article dédié.
    Faire réaliser un DPE

    Renforcer l'isolation dans les parties communes de l'immeuble

    Lorsque la consommation de chauffage d'un bâtiment est trop importante, c'est, la plupart du temps, à cause de la présence de ponts thermiques très nombreux. L'isolation est alors défaillante ; la renforcer est une solution évidente pour réduire la facture énergétique.
    Pour améliorer l'isolation d'un bâtiment, plusieurs solutions existent, l'idéal étant de réaliser un bouquet de travaux contenant plusieurs chantiers, pour isoler au maximum le bâtiment :
    - L'isolation thermique par l'extérieur (ITE), qui consiste à recouvrir les murs extérieurs de l'immeuble avec une couche d'isolant hygrothermique, c'est-à-dire résistant aux intempéries et aux flux de chaleur. L'ITE permet, par la même occasion, de rénover les façades du bâtiment et d'éviter, ainsi, les frais d'un éventuellement ravalement ;
    - L'isolation de la toiture ou des combles non aménagées, qui sont à l'origine d'une grande partie des déperditions de chaleur ;
    - L'isolation des parties communes non chauffées, comme le local des vélos ou le garage. Ils sont des sources d'entrée d'air froid et peuvent refroidir l'ensemble du bâtiment ;
    - Le remplacement des portes et parois vitrées des parties communes, comme les fenêtres de la loge de gardiennage ou du local des poubelles. Ceci exclut les fenêtres des appartements, qui sont situées dans des parties privatives.
    Renforcer l'isolation dans les parties communes de l'immeuble

    Imposer des travaux dans les parties privatives

    Pour améliorer les performances énergétiques d'un immeuble, on peut s'attaquer aux parties communes (voir page précédente), mais également aux parties privatives. Par exemple, un appartement dont les ouvertures vitrées sont défaillantes est plus perméable au froid : il entraîne donc une augmentation de la consommation énergétique de l'ensemble de l'immeuble.
    C'est pourquoi la loi dite "Grenelle II" du 12 juillet 2010 introduit la possibilité pour la copropriété d'imposer la réalisation de travaux dits "d'intérêt collectif" sur des parties privatives. Cette rénovation peut concerner les parois vitrées, les éléments de régulation du chauffage (robinets thermostatiques), ou l'installation de compteurs individuels d'énergie.
    Les copropriétaires réunis en assemblée générale votent ces travaux à la majorité absolue, dite "majorité de l'article 25". Le propriétaire des lots concernés se trouve alors obligé de supporter le coût des travaux votés, à moins de démontrer qu'il a déjà réalisé des travaux équivalents au cours des dix dernières années.
    Cependant, le texte de loi reste flou. Il indique que les propriétaires des lots concernés doivent faire réaliser les travaux "dans un délai raisonnable en fonction de la nature et du coût des travaux". Or ce terme n'a aucune valeur juridique, comme le rappelle l'Association des responsables de copropriété (ARC).
    Imposer des travaux dans les parties privatives

    Passer à des compteurs individuels

    La loi n°2015-992 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (dite loi LTE) a introduit l'obligation d'une individualisation des frais de chauffage pour la plupart des copropriétés disposant d'un chauffage collectif.
    Depuis le 31 mars 2017, dans les immeubles concernés, des appareils (répartiteurs ou compteurs individuels) équipent les radiateurs, estiment les quantités de chaleur et d'eau chaude fournies à chaque logement, et permettent à chaque copropriétaire de payer ce qu'il consomme.
    Même si l'installation de ces appareils engendre un coût non négligeable pour les propriétaires, à l'arrivée, les foyers peuvent espérer une réduction de 15 à 35% de leur facture.
    Toutefois, ce dispositif étant soumis au vote du syndicat des copropriétaires, en pratique, encore peu d'immeubles sont effectivement équipés.
    Passer à des compteurs individuels

    Remplacer la chaudière de l'immeuble

    Dans les parties privatives comme dans les parties communes, les appareils de chauffage anciens sont souvent moins performants que les modèles plus récents. Pour améliorer nettement le rendement, l'on peut ainsi prévoir de remplacer la chaufferie de l'immeuble, lorsqu'il s'agit d'un système de chauffage collectif.
    Une étude d'Energie et Avenir, datée de 2011, dévoilait qu'un simple changement de chaufferie pouvait permettre à un immeuble de décrocher le label HPE Rénovation. C'est dire si ce chantier peut avoir des répercutions positives rapides sur la facture énergétique de la copropriété.
    "Les chaudières à condensation améliorent de 10 à 25% les performances des chaudières standard", précise l'Ademe. Notez, cependant, que le remplacement d'une chaudière de plusieurs centaines de kilowatts peut coûter très cher. En fonction de la taille de la copropriété, prévoyez un devis entre 50.000 et 300.000 €. L'investissement est donc parfois important, mais il existe de nombreuses solutions de financement des travaux en copropriété.
    Remplacer la chaudière de l'immeuble

    Sensibiliser les occupants aux bons gestes

    Enfin, même lorsque des travaux de rénovation ont été entrepris, les habitudes de chauffage des occupants influent fortement sur la facture énergétique de la copropriété.
    Pourquoi ne pas devenir ambassadeur des bons gestes ? Apprenez à vos voisins à modifier leurs habitudes pour réduire leur consommation énergétique. Parmi les astuces à partager dans la copropriété :
    - Purger régulièrement ses radiateurs : lorsque l'air s'accumule dans les émetteurs, notamment dans les derniers étages de l'immeuble, il empêche l'eau chaude de circuler dans cet émetteur. Le chauffage est alors beaucoup moins efficace ;
    - Utiliser à bon escient les robinets thermostatiques : l'Ademe, le ministère de la Cohésion des territoires et l'OMS ont des recommandations précises concernant la température idéale dans chaque pièce du logement ;
    - Ne pas installer de coffrage autour des émetteurs de chaleur : ces placages empêchent l'air de circuler autour de l'appareil et, ainsi, la chaleur de se répartir dans la pièce ;
    - Baisser le chauffage lorsque l'on aère l'appartement ou lorsque l'on s'absente pendant plusieurs jours, sans l'éteindre pour autant.
    Sensibiliser les occupants aux bons gestes

    Devenir référent énergie de la copropriété

    Vous pouvez également tenter de sensibiliser, non pas les occupants, mais les copropriétaires de l'immeuble, à l'importance des travaux de rénovation énergétique : quels travaux réaliser ? Quelles aides sont disponibles ? Comment voter les travaux ? Quel est l'intérêt pour un propriétaire bailleur ? etc.
    Pour cela, vous pouvez trouver des informations auprès des différentes agences publiques : le ministère de la Cohésion des territoires, l'Ademe, l'Anah, ainsi que les espaces Info-Energie de votre région.
    En Ile-de-France, l'Agence parisienne du climat (APC) a lancé Coach Copro, une plateforme web gratuite pour accompagner les copropriétaires dans leur projet de rénovation énergétique. Outre un tableau de bord en ligne, les "référents énergie" des copropriétés pourront trouver de l'aide auprès des conseillers de l'APC.
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