Logement étudiant : la galère continue

    Publié le 31 août 2009 par Propos recueillis par Leslie Cottenceau-Mathurin
    Colocation
    Colocation © Marie Castets/ MAP
    Trouver un logement lorsque l'on est étudiant s'apparente bien souvent au parcours du combattant. Découvrez le témoignage de Chloé qui, de Nîmes à Rennes, en passant par Poitiers, partage avec nous son expérience d'étudiante "hexago-trotteuse".
    Marché saturé, propriétaires de plus en plus exigeants, loyers hors de prix... Le logement étudiant reste un véritable casse-tête pour cette rentrée. Pire, selon l'Union Nationale des Étudiants de France (Unef), les prix du logement ont explosé, aides déduites, en augmentant de 8,3% à Paris et de 3,3% en province. Face à ce constat, le Gouvernement tente de réagir. Sur les cinq dernières années, l'Etat a promis la création de 25.000 nouvelles chambres dans le parc public et la restauration de 35.000 autres. Mais, au final, seules 11.500 chambres ont vu le jour depuis 2003 et 23.000, seulement, ont été restaurées. Ce retard n'est pas sans conséquence : cette année, ce parc ne pourra accueillir qu'un tiers des étudiants boursiers. Pour les autres, comme l'étudiante Chloé Boulet qui entre en master à Rennes, les dernières semaines des vacances estivales ont été mises à profit pour rechercher un appartement en colocation. Déjà rodée à ce type de démarches après avoir séjourné à Poitiers et à Nîmes, comment la jeune femme s'est-elle débrouillée cette rentrée pour trouver un toit ? Découvrez son témoignage.
    Maison à part : Par où avez-vous commencé votre recherche ?
    Chloé Boulet : J'ai commencé par éplucher les annonces de particuliers mises à disposition par le Crous, début juillet. Je n'ai même pas pris la peine de faire une demande de deux pièces en colocation dans une résidence étudiante car l'offre étant très faible, notre souhait avait peu de chance d'aboutir. En tout, j'ai relevé environ 80 annonces de particuliers susceptibles de correspondre à ce que mon ami et moi recherchions, c'est-à-dire un deux pièces d'au moins 40 m². A l'origine, je tablais sur un loyer de 500 euros maximum, charges comprises, mais je me suis rapidement aperçue que je ne trouverai rien avec cette surface à moins de 550 euros, voire 580 euros par mois. Pourtant, mon investissement locatif a déjà fortement augmenté depuis le début de ma vie étudiante. Il y a cinq ans, je louais un appartement d'une surface similaire, à Poitiers. Mais, à l'époque, son coût ne dépassait pas les 400 euros par mois.
    MAP : Vous êtes-vous fiée au descriptif des annonces ?
    C. B. : Pas tellement, que ce soit d'ailleurs dans le bon ou dans le mauvais sens. Les années passées, il m'est arrivé de visiter des appartements pour lesquels les annonces promettaient monts et merveilles et j'ai été très déçue. A l'inverse, certaines n'en disaient pas long mais, au final, le logement pouvait malgré tout correspondre. Ça a été le cas, l'an dernier, lorsque j'étais à Nîmes. Alors, dans le doute, cette année, j'appelais tout de suite pour prévoir une visite et me faire mon propre avis. En tout, je n'en ai visité que dix sur ma sélection initiale, la moitié étant déjà loués ou les propriétaires partis en vacances.
    MAP : Quelle attitude avez-vous adopté pour faire bonne impression aux propriétaires ?
    C. B. : Je n'avais pas mes parents avec moi, même si je sais que leur présence rassure les propriétaires. En revanche, les miens et ceux de mon ami se sont portés garants. La dame à laquelle je loue était également plus confiante du fait que nous soyons en fin d'études et donc habitués à la location.
    MAP : Quels frais induit votre location, cette année ?
    C. B. : Il faut compter l'avance de notre premier mois de loyer, auquel s'ajoute la caution, tous deux de 500 euros. La facture de téléphone portable a aussi représenté un coût pendant la recherche. Personnellement, la mienne a explosé après que j'ai passé près de trois heures à appeler les propriétaires. Comme j'habitais auparavant à Nîmes, j'ai également dû me rendre à Rennes plusieurs jours, avec mon ami. Un voyage obligatoire qui nous a coûté, avec l'essence et le camping, 60 euros. En tout, les frais s'élèvent donc à plus de 1.1 00 euros, sans compter les autres investissements de la rentrée scolaire à savoir l'inscription de 500 euros au master, la sécurité sociale étudiante à 200 euros et le titre de transport qui peut atteindre 300 euros en abonnement annuel. Et, dans un premier temps, nous ne pouvons pas trop compter sur les aides de type APL. Notre dossier étant nouveau, les subventions n'arriveront pas avant deux ou trois mois, voire quatre.

    MAP : Qu'avez-vous appris grâce à votre recherche ?

    C. B. : Qu'il faut garder la tête froide avant de se décider. Les agences immobilières et les propriétaires ont tendance à mettre la pression dans les grandes agglomérations en prétextant que les appartements partent vite. C'est vrai, mais ce n'est pas une raison pour louer n'importe quoi. Sachant qu'il faudra vivre dans ce logement au moins un an, mieux vaut prendre le temps de réfléchir à deux fois avant de dire «Oui». Il ne faut pas non plus hésiter à poser des questions sur les travaux d'aménagements ou de réhabilitation qui peuvent être réalisés. Devant notre demande, une propriétaire était ainsi prête à réaliser une cuisine équipée même si, au final, nous avons jugé l'appartement trop petit. Dans notre logement actuel, des travaux sont d'ailleurs réalisés pour rénover la salle de bain. Le dialogue est bien souvent la meilleure arme pour introduire d'emblée une bonne relation avec le propriétaire, qui donnera le ton au reste de l'année.
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