L'Europe affiche de fortes disparités sur le marché du crédit immobilier

Pour la deuxième année consécutive, le Crédit Foncier a réalisé, en collaboration avec le Cabinet Asterès, une étude sur le marché du crédit immobilier résidentiel dans les 28 pays de l'Union Européenne (UE). Au 31 décembre 2013, les encours de crédits immobiliers (crédits contractés à rembourser) de l'UE s'élevaient à plus de 5.800 milliards d'euros, soit 40.209 euros par ménage propriétaire. A l'échelle européenne, le crédit immobilier représente 85 % de l'endettement privé des ménages (les 15 % restants sont constitués de crédit à la consommation). Ce marché est loin d'être homogène : parmi les plus gros consommateurs de crédit immobilier, le Royaume-uni et l'Allemagne sont en tête, concentrant à eux-seuls près de 40 % des encours de crédit immobilier européens. La position de la France dans le marché du crédit immobilier est plutôt intermédiaire. Avec un peu plus de 49.600 € par ménage propriétaire, elle se positionne au 8ème rang européen.

Trois ensembles de pays se distinguent

Très concentré, le marché du crédit immobilier ne reflète pas toujours les équilibres démographiques. Trois ensembles de pays se distinguent clairement : l'Europe du Nord (Danemark, Suède, Allemagne...), du Sud (France, Espagne, Italie...) et de l'Est (ex-pays du bloc communiste). En Europe du Nord, les ménages sont les plus fortement endettés du continent en matière de crédit immobilier. Au Danemark, par exemple, les encours représentent plus de 184.000 € par ménage contre seulement 1.280 € en Roumanie !  

Un rapport culturel au crédit

Face au crédit immobilier, tous les pays d'Europe n'ont pas le même comportement. Les disparités sont très fortes entre Europe du Nord et Europe du Sud. Dans la culture italienne par exemple, il est courant d'économiser de nombreuses années avant d'effectuer une demande de prêt. De ce fait, les encours dans ce pays sont moindres : 6.385 € par habitant contre 20.058 € au Royaume-Uni. De plus, en France ou, à plus forte raison, en Italie, où l'on accorde une place importante à l'héritage familial, le montant des encours par rapport au patrimoine des ménages est inférieur à 20 %, contrairement au Danemark ou aux Pays-Bas dont les encours représentent à peu près la moitié de leur patrimoine non financier.