De jeunes architectes imaginent l'habitat de demain

    Publié le 25 juin 2014
    Le programme de la fondation EDF "Bourses Jeunes Architectes" a donné lieu à un palmarès récompensant trois projets autour du thème "Habiter mieux". Les trois équipes, qui ont remporté 15.000 euros, vont pouvoir se dédier à un projet de recherche et d'expérimentation impliquant des acteurs multiples, en se fondant sur une étude réalisée dans un pays européen.
    La Fondation EDF vient de dévoiler les trois lauréats du programme "Bourses Jeunes Architectes" dont le but est de promouvoir des idées neuves en matière de logements.
    Au programme : projets ex nihilo, réhabilitations ou matrices conceptuelles, etc. Ainsi, les trois jeunes équipes d'architectes, diplômés depuis moins de cinq ans, se sont mués en "maître du jeu" et acteur d'un processus collectif. Parmi les grandes tendances du concours, on peut citer la notion d'habitat participatif.
    Au final, les lauréats, qui ont remporté 15.000 euros, vont pouvoir se dédier à un projet de recherche et d'expérimentation impliquant des acteurs multiples, en se fondant sur une étude réalisée dans un pays européen. Ils auront six mois pour développer ce projet jusqu'à la phase d'APS (Avant-Projet Sommaire) en s'inspirant de modèles développés en Europe.

    Le jury...

    Sous la présidence de Claude Parent, membre de l'Institut de France, le jury était composé de : Alain Regnier, Délégué interministériel à l'hébergement ; Monique Eleb, Psychologue et sociologue ; Philippe Labro, Chef de projet Ville durable, EDF ; Isabelle Larochette, Présidente de la fondation I Loge You ; Monica Lebrao Sendra, Responsable du pôle architecture à l'Institut Français ; Umberto Napolitano, Architecte associé de l'agence LAN ; Francis Rambert, Directeur de l'IFA, Cité de l'Architecture et du patrimoine ; Patrick-Stefan Rheinert, Architecte ; Bruno Rollet, Architecte ; Richard Scoffier, Architecte et enseignant et Nathalie Bazoche, Chargée de mission à la Fondation EDF.
    De jeunes architectes imaginent l'habitat de demain

    Michael Chomette - De jeunes architectes imaginent l'habitat de demain

    Michael Chomette
    Michael Chomette © Michael Chomette
    "Diplômé en 2013 de l'École Spéciale d'Architecture, Michael Chomette propose une réflexion sur le phénomène de décroissance de certaines villes du fait de l'effondrement de l'industrie, des déplacements suburbains et du vieillissement de la population. Quels outils
    nouveaux architectes ou urbanistes peuvent-il apporter ? Son enjeu est de repérer le potentiel des espaces délaissés et de recréer connexions et articulations entre des morceaux de ville hérités épars. Par un travail de cartographie des strates historiques successives, le projet propose de faire émerger les narrations sous-jacentes qui ont façonné la ville pour ré-enchanter les espaces délaissés. Son travail fait suite à un Projet de Fin d'Études consacré au quartier des Gorbals, à Glasgow, et plus particulièrement à une tour désaffectée pour laquelle le candidat proposait un nouvel usage : les champignons apparus dans le bâtiment devenant un matériau de compost, et la tour une gigantesque champignonnière destinée à «faire vivre la ville». Son projet qui a suscité l'unanimité du jury fait de la crise un point de départ de questionnement sur la ville. Fruit d'un travail d'observation et de réflexion mené avec des ethnologues et anthropologues, sa recherche questionne l'oubli et l'abandon de certaines architectures dans la ville. Il participe à questionner le rôle de l'architecte aujourd'hui qui ne se contente pas de concevoir ou de construire mais qui échafaude les scénarios d'une résilience. La poésie du projet et la démarche du candidat ont séduit les jurés".
    Michael Chomette - De jeunes architectes imaginent l'habitat de demain

    L'équipe Julia Tournaire et Marie Charlotte Dalin

    Julia Tournaire et Marie Charlotte Dalin
    Julia Tournaire et Marie Charlotte Dalin © Julia Tournaire et Marie Charlotte Dalin
    "Le projet de ce binôme d'architectes diplômées à l'ENSA-Lyon en 2012 part du constat qu'une frange de plus en plus importante des urbains présente un mode de vie basé sur l'instabilité, notamment du fait de la crise économique et des mutations des modes de vivre et de travailler. Le décalage croissant entre l'évolution de l'emploi et des modes de vie, d'une part, et l'offre de logement d'autre part, est identifié comme un enjeu à résoudre. Les candidates se proposent de développer une typologie innovante de logement collectif qui intègre l'instabilité comme mode de vie. A partir d'exemples européens et notamment viennois, mais aussi en capitalisant leur expérience du concours Europan 2014 (projet mentionné sur le site de Paris), leur projet consiste à produire un prototype d'habitat destiné aux populations instables et mobiles en territoire métropolitain. Leur projet se démarque des exemples d'architecture communautaires, presque toujours fondés sur une volonté d'ancrage.
    Les deux candidates, formant une équipe soudée par une réelle connivence intellectuelle, s'emparent ainsi d'un sujet "dont il faut que l'on parle" en France en jouant sur les deux thèmes du mal-logement et du chômage. Articulant une réflexion sur l'instabilité, la précarité, les modes de financements et les typologies urbaines, elles se confrontent donc à un vaste sujet et se proposent de le traiter de façon intelligente et complète".
    L'équipe Julia Tournaire et Marie Charlotte Dalin

    L'équipe Damien Boboc et Florian Bosc-Malavergne

    L'équipe Damien Boboc et Florian Bosc-Malavergne
    L'équipe Damien Boboc et Florian Bosc-Malavergne © L'équipe Damien Boboc et Florian Bosc-Malavergne
    "Ce duo diplômé de l'ENSA Malaquais et de l'ENSA Val-de-Seine s'interroge sur la pertinence de la démolition d'immeubles menées dans le cadre de l'ANRU. De la crise du logement de l'après-guerre à celle d'aujourd'hui, ils dénoncent la violence symbolique de cette pratique en s'appuyant sur le choc de Pruitt-Igoe, à Saint-Louis, démoli en 1972. Leur projet s'inscrit dans une démarche de transformation, passant par la déconstruction plutôt que la démolition, telle qu'elle a pu être menée par Lacaton + Vassal et Druot sur la tour Bois-le-Prêtre ou Zimmerman & Partners à Cottbus. Leur proposition consiste à développer une typologie de déconstruction : démolition d'un pignon entier, transformation par retrait de palier, addition, arasement des niveaux supérieurs ... Une stratégie qu'ils souhaitent mettre à l'épreuve d'un grand bâtiment occupé à Ivry dont on a décrété peut-être un peu trop vite l'arrêt de mort. Comment essayer de trouver d'autres solutions avec les habitants ? Cette problématique a interpellé le jury considérant qu'on regarde de plus en plus les bâtiments comme des « personnes » plus que des 'objets', plus seulement le béton mais aussi la communauté des personnes qui les occupent. Ce projet de recherche-action, qui consiste à chercher des solutions de transmutation novatrices pour un immeuble voué à la démolition, inclut les dimensions financières, sociales et constructives".
    L'équipe Damien Boboc et Florian Bosc-Malavergne
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