Un pavillon exploite ses combles perdus et gagne un bel étage

    Publié le 5 novembre 2018 par E.R.
    Projetant d'agrandir leur maison, un couple sollicite une agence d'architectes pour répondre habilement à leur besoin. Celle-ci se heurte à un PLU restrictif, qui interdit toute extension. Découvrez quelle solution ils ont trouvée.
    A Montpellier, les propriétaires d'une maison de plain-pied, d'environ 85 m2, souhaitaient agrandir leur surface habitable. Pour mener à bien leur projet, avec un budget restreint, ils se sont adressés à Samir Ellouzi et Jaouen Pitois, de l'agence LAP. Toutefois, en amont du chantier, l'étude du PLU a révélé l'interdiction formelle de construire une extension, ce qui était au départ envisagé. Par conséquent, les architectes ont dû faire preuve d'ingéniosité en œuvrant au sein de l'enveloppe existante, gagnant ainsi 50 m2 supplémentaires (dont près de 20 m2 loi Carrez).
    Avec l'amplitude des combles perdus, à laquelle s'ajoutait, originellement, une hauteur sous plafond de trois mètres, les professionnels de l'agence ont su tirer atout de cette belle surface inexploitée. De facto, la surface de plancher de ce pavillon a été augmentée, tout en conservant la même emprise au sol.
    De gros travaux ont été entrepris. "Les murs étaient en mauvais état, l'ensemble de la structure a été doublée", nous expliquent les architectes, les fondations ayant en effet été refaites. Une partie du plafond a été déposée, pour permettre une incroyable hauteur dans la pièce de vie, tandis que d'autres plafonds ont été abaissés, gagnant en hauteur à l'étage. Des murs porteurs ont été abattus et compensés, la circulation a été revue, tout comme l'isolation de la toiture, les menuiseries, l'électricité, la plomberie ou encore les sols...
    "Le plus intéressant dans ce projet était le petit budget et la contrainte de l'enveloppe existante", comme nous le confie honnêtement Samir Ellouzi. Un chantier effectivement ardu, mais très enthousiasmant. Pari astucieusement tenu en cinq mois. Tour d'horizon.
    Un pavillon exploite ses combles perdus et gagne un bel étage

    Un pavillon de plain-pied gagne un étage

    Un pavillon de plain-pied gagne un étage
    Un pavillon de plain-pied gagne un étage © LAP
    Avant travaux, ce pavillon de plain-pied faisait environ 85 m2. La circulation était difficile, les chambres étaient situées près de la porte d'entrée, la cuisine ne possédait pas de fenêtre et la salle de bains donnait directement sur le salon.
    Après travaux, l'entrée se fait dans la pièce à vivre qui a gagné en surface (6 m2), grâce à la dépose de la cloison de la loggia (en bas à gauche, sur le plan avant travaux), l'axe circulatoire est fluide, la cuisine est plus spacieuse et profite d'une baie, le couple dispose d'une suite parentale. Enfin, un escalier se déploie et dessert un second niveau, avec deux pièces.
    Un pavillon de plain-pied gagne un étage

    Une spectaculaire double hauteur dans le salon

    Une spectaculaire double hauteur dans le salon
    Une spectaculaire double hauteur dans le salon © LAP
    L'entrée est à présent déportée dans le séjour, intimisant ainsi les chambres du rez-de-chaussée, situées après la cuisine. La pièce de vie, qui avait autrefois une hauteur sous plafond de trois mètres, jouit d'une spectaculaire double hauteur, culminant à 4m60, qui amplifie la sensation d'espace. "Le blanc des murs et du plafond souligne parfaitement la forme et les volumes", analyse l'agence, et optimise l'exceptionnel apport en lumière de l'orientation plein sud, "pour une ambiance méditerranéenne".
    Une spectaculaire double hauteur dans le salon

    Le poêle à bois donne du mordant

    Le poêle à bois donne du mordant
    Le poêle à bois donne du mordant © LAP
    Le poêle à bois a une réelle valeur esthétique, tant par son aspect industriel que par l'écriture graphique que dessine la ligne du conduit, qui accentue en outre la verticalité. Le mur du fond, anthracite, donne de la profondeur à la pièce, et offre une atmosphère enveloppante, cocooning, près du canapé. Au sol, un parquet flottant en bois massif ajoute à la chaleur.
    Le poêle à bois donne du mordant

    Des baies mises en valeur par des menuiseries noires

    Des baies mises en valeur par des menuiseries noires
    Des baies mises en valeur par des menuiseries noires © LAP
    "La décoration existante était dans des tons noir et blanc, nous avons donc fait le choix de rester dans ces couleurs, assez industrielles", précisent les architectes. L'encadrement des baies, peint en noir, insiste sur le caractère graphique des menuiseries (refaites à neuf) de même teinte, et les met en valeur. Une porte vitrée facilite l'accès au jardin et n'entrave pas la vue, tandis qu'une fenêtre en imposte (juste au-dessus) est un atout lumineux supplémentaire.
    Des baies mises en valeur par des menuiseries noires

    Un axe circulatoire facile

    Un axe circulatoire facile
    Un axe circulatoire facile © LAP
    Auparavant zigzagant, l'axe circulatoire est désormais frontal et limpide, facile à pratiquer. "Nous n'aimons pas casser la circulation par un cloisonnement en plein milieu", ajoute l'agence. Le couloir, qui dessert la cuisine, la salle de bains, la chambre parentale et celle du bébé, s'inscrit directement dans la continuité de la porte du jardin. Il est aussi dans l'alignement strictement parfait de la baie qui le surplombe, au niveau supérieur. "Le budget minime nous a obligé à être rationnel du point de vue de la forme des ouvertures, qui sont donc très simples, à angles droits", admet-on.
    Un axe circulatoire facile

    Une vaste cuisine ouverte sur la salle à manger

    Une vaste cuisine ouverte sur la salle à manger
    Une vaste cuisine ouverte sur la salle à manger © LAP
    Avec la mise en place d'un IPN de forte section, à même de supporter la charge structurelle, les architectes ont pu abattre un mur porteur, et ouvrir la cuisine sur la salle à manger. Bien délimitée par le "cube" dans lequel elle se niche, elle intervient comme le centre névralgique de l'habitat, par lequel convergent les axes circulatoires. La table, réalisée sur mesure, et placée sur roulettes, est mobile et se glisse au-dessus de l'îlot, libérant l'espace salle à manger. Au fond à droite (sur la photo), l'escalier se dissimule, presque secrètement, et dessert l'étage nouvellement aménagé.
    Une vaste cuisine ouverte sur la salle à manger

    Un esprit industriel assumé avec le bac acier apparent

    Un esprit industriel assumé avec le bac acier apparent
    Un esprit industriel assumé avec le bac acier apparent © LAP
    Le plafond de la cuisine (comme celui des autres pièces du rez-de-chaussée, en dehors du séjour), préalablement à trois mètres du sol, est abaissé à 2m25, pour gagner en hauteur sous plafond à l'étage. Le bac acier apparent, à première vue une contrainte technique, revêt finalement une esthétique industrielle forte et singulière, qui a plu aux propriétaires. De plus, ne pas le coffrer a astucieusement permis un gain de 10 cm de hauteur sous plafond.
    Un esprit industriel assumé avec le bac acier apparent

    Une symétrie dans la composition

    Une symétrie dans la composition
    Une symétrie dans la composition © LAP
    Au second niveau, la panne faîtière (à 2m20 du sol) est l'axe central de la propriété. La porte du bureau, la baie ouverte sur la pièce de vie et la fenêtre en imposte sont alignées, "dans un respect de la symétrie de la composition".
    Une symétrie dans la composition

    Une belle chambre pour adolescent

    Une belle chambre pour adolescent
    Une belle chambre pour adolescent © LAP
    Les combles perdus exploités offrent aujourd'hui un bureau et une belle chambre (ici sur la photo). Une douche et un lavabo la rendent autonome.
     
    Fiche technique :
    Projet : exmploitation des combles perdus pour augmenter la surface plancher
    Lieu : Montpellier
    Maître d'ouvrage : privé
    Maître d'oeuvre : Agence LAP
    Superficie : environ 105 m2 loi Carrez, soit 135 m2 au sol
    Durée des travaux : 5 mois
    Budget : 120.000 €
    Une belle chambre pour adolescent
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