Découvrez les 20 plus beaux jardins et bâtiments de 2018

    Publié le 31 octobre 2018 par R.D.
    La Cité de l'architecture et du patrimoine présente les albums des jeunes architectes et paysagistes 2018, un concours biennal organisé le ministère de la Culture qui récompense des jeunes architectes et paysagistes européens de moins de 35 ans.
    Tous les deux ans, la Cité de l'architecture et du patrimoine met en avant les albums des jeunes architectes et paysagistes (Ajap). Ce concours, organisé par le ministère de la Culture, récompense des jeunes architectes et paysagistes européens de moins de 35 ans ayant réalisé un projet ou ayant participé à un concours en France.
    Le palmarès 2018 regroupe le travail de vingt équipes, quinze d'architectes et cinq de paysagistes, qui ont reçu leur prix en mars 2018. "Le palmarès des Ajap est bien plus qu'un état des lieux, il donne le pouls de la jeune création contemporaine", explique l'organisateur de l'exposition. Il ajoute que "cette promotion 2018 refuse aussi bien la table rase, complètement dépassée, que la rupture, pour affirmer sa modernité ; a contrario, elle considère que l'existant constitue une véritable force."
    L'exposition se terminera le 10 décembre 2018. L'accès à la galerie est libre tous les jours de 11h à 19h, sauf le mardi. Des nocturnes sont organisées le jeudi jusqu'à 21h.
    Découvrez dans les pages suivantes les projets présentés.
    Découvrez les 20 plus beaux jardins et bâtiments de 2018

    Chorème, Entrée de bourg

    Chorème, Entrée de bourg - Lauréat AJAP 2018
    Chorème, Entrée de bourg - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    Au coeur du Val de Loire, le village de Marçay possède un patrimoine de qualité qu'il faut mettre en valeur par un aménagement des espaces publics cohérent. L'intervention sur les entrées du bourg doit retisser des liens plus fluides avec la campagne environnante. De même que le projet de paysage doit permettre de nouveaux usages (pique-nique, poses, jeux) dans des lieux de vie conviviaux et apaisés.
    L'entrée ouest est transformée en espace de stationnement qualitatif, propice à la halte et à la détente. Le végétal cadre des vues sur Marçay et accompagne l'approche piétonne du centre-bourg. Une fois la voiture posée dans ce qui prend la forme d'un verger d'amandiers, une allée conduit à l'entrée du village. Des noues plantées et des chambres structurent le reste de l'espace, finalement principalement végétal. Les abords du parking sont traités en un talus planté, façade verte qui assure sa lisibilité en même temps que sa mise à distance par rapport aux parcelles agricoles voisines.
    Chorème, Entrée de bourg

    Der Sahakian, Jardin de la Graciane

    Der Sahakian, Jardin de la Graciane - Lauréat AJAP 2018
    Der Sahakian, Jardin de la Graciane - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    La municipalité de Cassis souhaite réaménager le jardin de la rocade Vence, très fréquenté mais sans grand charme alors qu'il dispose d'un emplacement privilégié, en balcon sur la ville. Le projet doit faciliter les mobilités piétonnes du secteur et améliorer le cadre de vie des riverains. L'intention est donc d'assumer la position de promontoire en mettant en évidence, par le dessin, le rapport entre le nouveau "jardin de la Graciane" et le paysage cassidain.
    Les arbres existants sont intégrés dans l'aménagement. La corniche est dessinée comme une promenade ombragée, ponctuée de délicates treilles en acier où il fait bon s'arrêter pour profiter de la vue, notamment sur le cap Canaille. Une placette d'accueil, une aire de jeux, deux belvédères ainsi qu'un jardin de plantes méditerranéennes rythment le parcours. L'acier Corten bordant les parterres, les murets en gabions et le béton désactivé couleur ocre dont les agrégats proviennent d'une carrière locale, évoquent le paysage contrasté des calanques.
    Der Sahakian, Jardin de la Graciane

    PaysHennebicque, Terres émergées

    PaysHennebicque, Terres émergées - Lauréat AJAP 2018
    PaysHennebicque, Terres émergées - Lauréat AJAP 2018 © Yann Monel
    S'accumulant au fond des rieux, appellation picarde pour désigner les canaux, la vase issue de l'érosion et de la décomposition de matières organiques est la face cachée des hortillonnages d'Amiens. Difficiles à manipuler, ces limons n'en sont pas moins fertiles une fois ressuyés et répandus sur les terres maraîchères.
    Telle une sculpture, le projet "Terres émergées" exhume 200 m3 de sédiments pour fabriquer un paysage, un modelage qui offre un regard nouveau sur cette matière. L'ampleur des volumes extraits interpelle et révèle la capacité de la vase à accueillir une flore indigène. Des transformations douces vont naturellement s'opérer dans ce jardin soumis à l'érosion et aux intempéries. Évolution à laquelle contribueront les traces laissées par les visiteurs. Certains d'entre eux voient dans ces terres émergées des paysages exotiques, d'autres s'étonnent de "la multitude de plantes spontanées" qui y ont poussé, alors qu'elles ont été plantées. D'autres enfin cherchent le jardin, sans jamais le trouver !
    PaysHennebicque, Terres émergées

    Lalu, Place des Érables

    Lalu, Place des Érables - Lauréat AJAP 2018
    Lalu, Place des Érables - Lauréat AJAP 2018 © Gaëtan Chevrier
    Imaginée par Alexandre Chemetoff lors de la première phase d'aménagement de l'île de Nantes, la place des Érables s'organise en creux autour d'un ancien puits. La livraison de plusieurs bâtiments à l'ouest de l'espace public est l'occasion d'un réaménagement pour le connecter au mail qui structure désormais le quartier. La place est raccrochée à l'école d'architecture qui la borde afin d'ouvrir une nouvelle perspective vers la Loire. Le travail en coupe permet de mesurer les qualités initiales à amplifier.
    Le creux est entendu, ses plantations complétées, ses soutènements périphériques renouvelés à partir des matériaux issus de la déconstruction. Au centre, un fragment du sol sableux de l'île émerge. Il est densément planté et contenu entre de larges murets blancs et lisses. Sept cornouillers officinaux font désormais face aux érables de Tartarie. Le sol de la ville, 80 cm plus haut, libère de longues perspectives vers le fleuve. On peut s'asseoir au bord du creux ou dans les trois alcôves qui bordent l'école d'architecture, sous les arbres et entre les abélias.
    Lalu, Place des Érables

    Paludes, Parc de la maison Troisgros

    Paludes, Parc de la maison Troisgros - Lauréat AJAP 2018
    Paludes, Parc de la maison Troisgros - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    La famille de restaurateurs Troisgros s'installe dans la campagne roannaise, sur un vaste domaine déjà constitué. Autour de l'hôtel-restaurant, les terres occupent des fonctions de pâturage, de production sylvicole, maraîchère, mais aussi d'agrément. L'organisation initiale du site est conservée, ses chambres se succèdent toujours le long d'une promenade, mais les usages sont redistribués. On chemine entre terrasses, prairies, étang, canaux, allées forestières, stationnements, vergers.
    Cet ordonnancement est mis en scène pour que le visiteur perçoive clairement ce qui définit le domaine : un espace structuré, comme un état indépendant. Clin d'œil malicieux au texte canonique Manière de montrer les jardins de Versailles de Louis XIV, un itinéraire précis est proposé, de chambre en chambre. Si la déambulation tient de l'agrément, la segmentation du parc sert les besoins de l'entreprise : fidèle à l'esprit Troisgros qui défend une cuisine proche de son terroir, ce projet rural choisit la mise en œuvre des savoir-faire agricoles et paysans.
    Paludes, Parc de la maison Troisgros

    1986, Extension d'un mazet

    1986, Extension d'un mazet - Lauréat AJAP 2018
    1986, Extension d'un mazet - Lauréat AJAP 2018 © Florian Kleinefenn
    L'extension de ce mazet typique de la région gardoise doit permettre de réunir épisodiquement parents, enfants, petits-enfants et amis. Entre verdure et minéralité, un volume sculptural résonne avec la mémoire du site, jadis une carrière. Le monolithe, un prisme de 6 mètres de long par 5 de côté, et son excroissance de plain-pied, reprennent les dimensions des petits mas de la région. Les ombres qui soulignent leurs facettes affirment leur contemporanéité.
    Dans le même temps, par ses ouvertures et sa matérialité, le projet s'inscrit dans la logique des constructions traditionnelles. C'est un abri, il protège du climat, de son intense luminosité et de ses violentes intempéries. Peu de porosité donc, les ouvertures offrent des cadrages photographiques sur le paysage. La démultiplication des espaces intérieurs (chambres, salle d'eau, salons) et extérieurs (piscine, jardin bas, terrasses) préserve l'intimité de chacune des générations réunies sous le même toit. Le béton brut de décoffrage, de ciment blanc et teinté dans la masse, se rapproche de la couleur de l'existant.
    1986, Extension d'un mazet

    Aino, Ateliers participatifs

    Aino, Ateliers participatifs - Lauréat AJAP 2018
    Aino, Ateliers participatifs - Lauréat AJAP 2018 © Yann Gachet
    L'ensemble de 350 logements du quartier des Fenassiers à Colomiers (Haute-Garonne) va être démoli. Pour accompagner cette évolution radicale, la ville souhaite impliquer les habitants dans la conception d'une "mémothèque" dédiée à la mémoire vive des lieux. L'association "Les bruits qui courent" créée par l'atelier Aïno et la scénographe Carine Ravaud propose d'imaginer avec eux un kiosque éphémère, préfigurant le futur équipement.
    Une série d'ateliers permet au kiosque de prendre forme progressivement et de réfléchir à sa gestion, ses abords, etc. Groupes de travail et événements festifs rythment la résidence des concepteurs : concertation avec les habitants et les élus, chantier ouvert (construction du plancher, de la terrasse, du mobilier), ateliers scolaires (création de carreaux de béton et de cloisons) et avec des personnes âgées (création de châssis tissés et de coussins brodés).
    Enfin, toutes les propositions des habitants ont été consignées dans un programme transmis au maître d'œuvre du futur équipement pérenne.
    Aino, Ateliers participatifs

    Bast, Extension d'une maison

    Bast, Extension d'une maison - Lauréat AJAP 2018
    Bast, Extension d'une maison - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    L'extension-réhabilitation de cette maison toulousaine se base sur une efficace répartition des fonctions : dans l'existant, les chambres ; dans l'extension, les nouvelles pièces de vie. La maison d'origine est évidée et un couloir distribue les pièces éclairées en second jour et par la toiture. L'extension s'affirme par une épure franchement contemporaine. Aux briques et tuiles de la maison traditionnelle s'accolent de grands pans vitrés, une dalle de béton et des cadres métalliques.
    Posé de biais pour capter un maximum de lumière, le nouveau volume respecte les limites de l'emprise légalement constructible. La dalle de compression sur longrines, associée aux portiques en acier, permet de réduire le temps du chantier et garantit une réversibilité totale de l'opération. La transparence de la nouvelle construction crée un jeu de plans successifs depuis le fond de la parcelle, mettant en valeur la façade de la maison d'origine. Entre les deux parties de l'habitation, une petite cour triangulaire se forme, nouvelle terrasse à l'abri des regards.
    Bast, Extension d'une maison

    Combas, Centre éducatif fermé

    Combas, Centre éducatif fermé - Lauréat AJAP 2018
    Combas, Centre éducatif fermé - Lauréat AJAP 2018 © Javier Callejas
    Le centre éducatif fermé occupe une ancienne parcelle maraîchère des quartiers nord de Marseille. Son environnement résidentiel impose de tourner la construction vers le sud, pour éviter les vis-à-vis. Extrêmement sobre, le projet opte pour l'austérité formelle et matérielle mais mise sur la lumière pour doter les lieux d'un peu de chaleur conviviale. Le dessin d'ensemble est directement inspiré des constructions traditionnelles du Midi, icônes locales dans lesquelles il puise l'origine de sa forme et le profil de sa toiture monopente.
    La pierre d'Estaillades qui recouvre les façades se retourne en toiture pour marquer encore davantage l'unicité du bâtiment. A l'intérieur, les murs en béton banché sont à nu. Visible dans la circulation élargie qui fédère le plan, la charpente en bois rythme la déambulation. Là, telles des failles, des alcôves dans le mur, les baies sont profondes pour appuyer le dessin de l'ombre. L'accès principal à l'équipement s'organise en biais pour révéler l'épaisseur de sa matière, suggérer sa pérennité et son ancrage dans le sol.
    Combas, Centre éducatif fermé

    Jean-Benoît Vetillard, Espaces de travail

    Jean-Benoît Vetillard, Espaces de travail - Lauréat AJAP 2018
    Jean-Benoît Vetillard, Espaces de travail - Lauréat AJAP 2018 © Bob Martinellii
    Quatre typologies de "Units" s'éparpillent dans l'agence de communication BETC, collection d'expériences inédites dans un espace de travail générique. Produites en 75 exemplaires, elles accueillent réunions ou moments de concentration. Ces micro-architectures structurent l'open space en lui redonnant une échelle humaine. A chaque "Unit" une fonction que son image décalée n'identifie pas à première vue.
    Les 15 "U6" sont des salles de réunion : les plaques de bitume déroulées sur une portion de cloison préservent l'intimité des occupants. Les deux "Cab" semblent recouverts de terrazzo : ce sont des canapés en matériaux recyclés où trouver un peu d'intimité. Les 25 "TGV" peuvent accueillir quatre personnes dans un espace fermé. Béton cellulaire, gaine de ventilation et lumière clinique ; on se croirait dans un vaisseau spatial. L'intensité de l'éclairage est programmable.
    Enfin, les 15 "F1" sont des espaces individuels. Le molleton de leurs rideaux anti-mouches tranche avec la froideur métallique de leur mobilier, deux bureaux "Less" de Jean Nouvel, recombinés.
    Jean-Benoît Vetillard, Espaces de travail

    Jean-François Madec, Extension d'une bâtisse

    Jean-François Madec, Extension d'une bâtisse - Lauréat AJAP 2018
    Jean-François Madec, Extension d'une bâtisse - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    Exemple typique d'architecture vernaculaire, cette bâtisse du Finistère est constituée d'un ensemble de volumes aux gabarits variés, agglomérés sur un axe nord-sud. Mono-orientées, les pièces de vie souffrent d'un manque cruel de luminosité et ne profitent que de vues partielles sur le paysage environnant. La création d'une unité de vie pour handicapé est l'occasion d'imaginer un intérieur domestique en prise avec la nature.
    L'extension opère un retournement : de plain-pied, le nouveau volume est positionné à la perpendiculaire de l'existant pour maximiser le linéaire de façade sud et définir deux paysages, la cour et le jardin. Le nouveau salon est traversant. Largement ouvert sur le jardin, il profite aussi de vues arborées de l'autre côté grâce à une longue fenêtre bandeau. Sur la cour, l'extension revendique par sa matérialité une filiation directe avec l'existant avec des murs porteurs en béton habillés de granit et des menuiseries en chêne. Côté jardin, la rupture est assumée : le béton est peint en blanc.
    Jean-François Madec, Extension d'une bâtisse

    Ludovic Zacchi, Galerie d'art

    Ludovic Zacchi, Galerie d'art - Lauréat AJAP 2018
    Ludovic Zacchi, Galerie d'art - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    L'envie de projeter cette galerie d'art est née au cours d'une balade dans le quartier des Trois-Maisons à Nancy, séparé de la vieille ville par la Porte de la Citadelle. Suspendu aux anciens remparts, un charmant petit jardin aromatique est peu mis en valeur, ses accès sont quasi invisibles et mal aisés. Installer un équipement au niveau de la rue pour marquer l'entrée du jardin réglerait ce problème. Cela améliorerait, au passage, la connexion entre le mur d'enceinte et les petites maisons qui l'ont colonisé.
    Adossé aux remparts, le nouveau bâtiment a donc une vertu réparatrice : sans changer l'emplacement de l'escalier qui mène au jardin, il le dote d'une visibilité nouvelle et offre au tissu existant une véritable proue. Le programme choisi, une galerie d'art permet de dynamiser ce quartier très résidentiel. Le bâtiment reprend la minéralité du vieux mur. C'est une masse opaque et dense, introvertie : les espaces d'exposition s'organisent autour d'un patio ouvert sur le jardin aromatique.
    Ludovic Zacchi, Galerie d'art

    Link architectes, 14 logements sociaux

    Link architectes, 14 logements sociaux - Lauréat AJAP 2018
    Link architectes, 14 logements sociaux - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    En plein cœur du quartier Jacquard de Saint-Étienne, le projet vise l'ouverture d'un îlot pour créer un passage public, un jardin et des logements. Comment faire en sorte que l'intervention contemporaine fasse corps avec le déjà-là, ces anciens ateliers de rubanerie aux hautes fenêtres qui font l'identité du quartier ? Adossés aux héberges dévoilées par la percée, deux bâtiments s'installent de part et d'autre du passage public.
    Le plus grand s'étire pour assurer l'alignement sur les rues. En face, un plot cadre l'entrée du passage et ménage un peu d'ombre pour le jardin à l'arrière. Dans ce contexte dense, les perspectives visuelles sont rares, précieuses. L'implantation et la volumétrie facettée des deux bâtiments initient une nouvelle urbanité faite de dilatations et de surprises. L'écriture du projet revendique une certaine familiarité avec les alentours. Sur rue, le rythme et les proportions des ouvertures des immeubles voisins sont repris. Côté jardin, les percements sont plus généreux pour éclairer les séjours, des loggias ou les circulations communes.
    Link architectes, 14 logements sociaux

    Atelier Mima, Brasserie artisanale

    Atelier Mima, Brasserie artisanale - Lauréat AJAP 2018
    Atelier Mima, Brasserie artisanale - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    Comment installer un bâtiment industriel dans un tissu pavillonnaire ? La brasserie du Bouffay, implantée dans un hameau à quelques kilomètres de Carquefou, occupe une parcelle-patchwork qui détonne dans le quartier. Pour optimiser les lieux et créer de nouveaux espaces de stockage, un premier bâtiment est construit au fond du terrain, un second sur rue. Les dimensions de ce dernier sont importantes : 6 m de hauteur de façade et 9 mètres au faîte, le gabarit est celui d'une grande maison.
    La toiture est asymétrique pour troubler la perception de l'épaisseur du bâtiment et la rapprocher de celle des habitations voisines. Le bardage métallique noir mat ajoute une ambiguïté qui facilite l'intégration du bâtiment : d'une présence massive en plein jour, il se fait plus discret à la nuit tombée, seulement souligné par ses panneaux de polycarbonate translucide dorés. Noir et or : la matérialité est calquée sur la charte graphique de l'entreprise. Plutôt que de proposer un bâtiment générique flanqué de publicités, c'est la construction même qui identifie la brasserie.
    Atelier Mima, Brasserie artisanale

    Orma architettura, Chambres d'hôtes

    Orma architettura, Chambres d'hôtes - Lauréat AJAP 2018
    Orma architettura, Chambres d'hôtes - Lauréat AJAP 2018 © David Giancatarina
    Surplombant le village de Casamaccioli, au cœur du parc naturel régional de Corse, la Casa Vanella est une chambre d'hôtes inscrite dans un paysage époustouflant, le Niolu. L'hôte souhaite créer de nouveaux espaces communs et une salle de repas, en extension de la maison existante qui accueille les chambres. Construire dans ce site naturel remarquable impose une certaine retenue. Le nouveau bâtiment investit l'arrière de la parcelle et se pose en appui d'un mur de soutènement ancien.
    En retrait du casone, "la maison de famille", en corse, il se déploie face au village et à la chaîne de montagnes. Comme fondue dans le mur de pierres sèches, l'extension s'ouvre largement vers le paysage et les sommets alentour. Structurel, le béton marque encadrements et linteaux à l'image des appareillages de granit de l'architecture vernaculaire. Ramassée sur site, la pierre habille le reste de la structure. Les menuiseries sont en bois local (pin laricio), les murs intérieurs sont enduits à la chaux.
    Orma architettura, Chambres d'hôtes

    Paul Vincent, Capitainerie

    Paul Vincent, Capitainerie - Lauréat AJAP 2018
    Paul Vincent, Capitainerie - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    Deux objectifs guident la conception de cette capitainerie dans le port de Saint-Malo : inscrire un bâtiment modeste comportant des bureaux et des sanitaires dans un site exceptionnel, au pied des fortifications malouines ; offrir aux plaisanciers et aux agents du port un confort et une qualité d'espace souvent absents de ce type de programme. Le travail sur l'éclairage naturel des intérieurs fédère le projet dans toutes ses dimensions.
    A l'extérieur, l'importante verrière déroulée en attique et son caractère systématique sont à la mesure de l'échelle du site. A l'intérieur, le bandeau vitré génère un espace singulier baigné de lumière. Dominé par la massivité des remparts, cet emplacement à la jonction entre industrie, commerce et tourisme ne tolère pas une écriture trop domestique ni trop narrative. C'est donc à une certaine abstraction que la volumétrie simple du projet aspire. Grâce à elle, le bâtiment s'affirme dans son contexte tout en conservant l'humilité liée à sa fonction.
    Paul Vincent, Capitainerie

    Régis Roudil, Extension de maison

    Régis Roudil, Extension de maison - Lauréat AJAP 2018
    Régis Roudil, Extension de maison - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    Le projet d'extension de cette petite maison est ambitieux : il consiste à créer trois nouvelles chambres, deux salles d'eau et une salle à manger. La pente sur laquelle est adossé l'existant est une aubaine pour insérer harmonieusement les nouveaux espaces dans la parcelle. Mimant les ouvrages de soutènement qui strient les terrains du midi, l'extension se déploie à l'arrière de l'habitation originelle. Semi-enterrée, elle souligne les courbes de niveau et s'ouvre peu sur la rue pour protéger l'intimité de ses occupants.
    Avec sa façade en pierres sèches, on dirait une restanque habitée. On entre par l'existant où le séjour assure l'articulation avec l'extension. Les pièces de vie et les chambres s'organisent autour de trois patios, jardins intérieurs creusés dans la pente. La maison offre ainsi un véritable paysage intérieur tourné vers le ciel. Alignée sur le niveau haut du terrain, la toiture-terrasse de l'extension forme un belvédère qui prolonge le massif végétal surplombant la parcelle.
    Régis Roudil, Extension de maison

    RITA, Centre d'hébergement d'urgence

    RITA, Centre d'hébergement d'urgence - Lauréat AJAP 2018
    RITA, Centre d'hébergement d'urgence - Lauréat AJAP 2018 © David Boureau
    Que vit l'exilé qui n'a plus rien que son corps en prise directe avec la réalité ? "On pensait mourir en mer et finalement on est arrivé ici". Comment lui rappeler que la vie vaut encore d'être vécue sinon en lui offrant l'hospitalité ? En dépit du peu que sont les 400 places d'hébergement au regard de besoins sans cesse croissants, l'hospitalité ici se traduit par des chambres confortables conçues sur un module en bois de 3 mètres de large par 6 de long, ainsi adaptables en surface, des sanitaires et des salles à manger aménagées dans des yourtes bien isolées.
    Un pôle médical, quatre salles de classe et des salles polyvalentes complètent le programme. Le village s'est monté en cinq mois à peine sur les bassins filtrants de l'ancienne usine des Eaux de Paris. Cette plateforme métallique de presque 5000 m2 sur pilotis génère un paysage étonnant, une petite cité divisée en six quartiers. Ses rues s'ouvrent sur une esplanade collective où les yourtes colorées sont le cœur de la chaleureuse communauté de vie souhaitée par Emmaüs Solidarité.
    Plus d'informations sur Batiactu
    RITA, Centre d'hébergement d'urgence

    Syvil - architecture du système ville, Micro-Rungis

    Syvil - architecture du système ville, Micro-Rungis - Lauréat AJAP 2018
    Syvil - architecture du système ville, Micro-Rungis - Lauréat AJAP 2018 © AJAP
    Le pôle Paris-Pantin-Pré-Saint-Gervais, dit P4, est un projet pionnier de logistique urbaine ; un Micro-Rungis plus écologique. Mutualisé dans le temps et l'espace, il repose sur un principe simple : un seul poids lourd roulant au gaz naturel décharge en une fois l'équivalent de quatorze petits véhicules propres qui livrent le client final.
    P4 est leur point de rencontre. Situé sous le boulevard périphérique, il fonctionne 24 heures sur 24 et illustre une logistique plus propre, capable de s'intégrer à la ville en valorisant ses espaces résiduels. La lumière nécessaire à son activité confère au bâtiment une qualité particulière, ses vitrines en font le signal de coulisses urbaines remises sur le devant de la scène. Côté Pantin, le projet expose la chorégraphie de véhicules d'un nouveau genre, moins émissifs (camions et camionnettes roulant au gaz naturel, triporteurs, chariots électriques...). Côté Paris, une grande fenêtre donne à voir le ballet des marchandises qui nourrissent la capitale. Le bâtiment est intégralement démontable et remontable ailleurs.
    Syvil - architecture du système ville, Micro-Rungis

    Titan, Pavillon muséal

    Titan, Pavillon muséal - Lauréat AJAP 2018
    Titan, Pavillon muséal - Lauréat AJAP 2018 © Julien Lanoo
    L'homme d'État Georges Clemenceau passa la fin de sa vie dans une maison vendéenne face à l'océan Atlantique, à Saint-Vincent-sur-Jard. Dans ce paysage de sable blanc, il avait élaboré, avec son ami le peintre Claude Monet, un beau jardin. Devenue maison-musée, la bâtisse a subi de nombreux désordres amplifiés par la tempête Xynthia et doit être démolie.
    Sa reconstruction doit notamment encourager sa fréquentation. Le projet s'installe dans l'emprise du volume d'origine constitué d'une juxtaposition de deux bâtiments. Le nouveau pavillon constitue la porte d'entrée du jardin. C'est un monolithe qui émerge du sol, sa coque de béton se confond avec les dunes. L'application stricte du règlement de prévention des inondations impose la compacité. Le plan est ainsi optimisé. Une nef centrale abrite la réception, la boutique du musée et un espace pédagogique ; les deux volumes adjacents sont réservés aux locaux techniques et aux bureaux du personnel. La peau souligne cette organisation : la nef est enveloppée de béton lisse couleur dune. Le béton des autres volumes est sablé et coulé en strates de teintes différentes.
    Titan, Pavillon muséal
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