"Chambord, 1519-2019" : une exposition royale pour un château mythique

    Publié le 27 février 2019 par C. P.
    Du 26 mai au 1er septembre 2019, le deuxième étage du château de Chambord accueillera l'exposition intitulée "Chambord, 1519-2019 : l'utopie à l'oeuvre". Dans le cadre de son 500e anniversaire, la légendaire bâtisse commandée par François Ier mise sur un évènement mêlant rétrospective et prospective : repenser le château autrement au passé et au futur.
    2019 sera une année royale. Le château de Chambord, fleuron prestigieux de l'Histoire de France et symbole éclatant de la Renaissance, célèbre en effet son 500e anniversaire cette année. A cette occasion, le Domaine national de Chambord organise une exposition intitulée "Chambord, 1519-2019 : l'utopie à l'oeuvre", qui prendra ses quartiers du 26 mai au 1er septembre au deuxième étage du fort. L'idée de ce rendez-vous est de repenser Chambord au passé et au futur : l'exposition se veut donc à la fois rétrospective et prospective, en ouvrant le champ des architectures possibles d'hier et d'aujourd'hui. Réalisé avec le concours de la Bibliothèque national de France et placé sous le commissariat de l'architecte Dominique Perrault et du philosophe Roland Schaer, l'événement ambitionne de démontrer comment cette "pièce unique du patrimoine français" peut inspirer les travaux de recherche contemporaine, tout en parvenant à concilier "rigueur scientifique et imagination utopique".
    Jean d'Haussonville, directeur général du Domaine national de Chambord : "Cette exposition est aussi un manifeste pour dire que le patrimoine parle toujours aux citoyens aujourd'hui ; il a toujours une valeur. L'utopie représente le concept dans lequel est né Chambord. Le château est avant tout une oeuvre d'art. Mais l'exposition est aussi l'occasion de rappeler ce que nous devons à l'Italie : Chambord est certes une oeuvre unique mais c'est aussi l'héritière de la production artistique de la Renaissance italienne. Ces investissements sont donc incontournables pour la prospection scientifique autour de la réinvention de Chambord."
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    "Chambord, 1519-2019" : une exposition royale pour un château mythique

    116 oeuvres issues de 33 collections

    Intérieur Domaine national de Chambord
    Intérieur Domaine national de Chambord © Sophie Lloyd
    En amont de cette exposition, l'architecte Dominique Perrault a lancé un appel international à projets pour repenser Chambord. Nonobstant les nombreuses contributions qui leur sont parvenues, les organisateurs de l'événement ont collecté quelques 116 oeuvres issues de 33 collections diverses et variées : la Bibliothèque nationale de France, le musée du Louvre, la Galerie des Offices, le British Museum, la Biblioteca Nazionale Centrale de Florence, le musée de l'Armée ou encore la Veneranda Biblioteca Ambrosiana de Milan. L'objectif est de restituer ces sources dans le contexte politique et culturel de la Renaissance, à l'époque du roi François Ier donc, sur une superficie de 2.000 m².
    116 oeuvres issues de 33 collections

    4 sections itinérantes dans le château

    Expo Chambord
    Expo Chambord © Agence Nathalie Crinière (Paris)
    L'exposition "Chambord, 1519-2019 : l'utopie à l'oeuvre" se décompose en 4 sections itinérantes à travers la forteresse : "Cités idéales, architectures idéales ; François Ier, bâtir un royaume ; Construire Chambord ; Chambord, allégorie du royaume". Nombreux seront les sujets qui y seront abordés : le rôle et la place de l'Italie, le rêve de François Ier de reconstituer l'Empire, la défense de la chrétienté, la personnalité du roi-bâtisseur, la construction du château et la symbolique royale, et naturellement le rôle de Léonard de Vinci, mort à Amboise quelques mois avant le début des travaux de Chambord.
    4 sections itinérantes dans le château

    Une grande richesse d'oeuvres exposées

    Armure aux lions
    Armure aux lions © Paris - Musée de l'Armée, Dist.RMN-Grand Palais...
    Les prêteurs de l'exposition sont basés en France, en Italie, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique, au Portugal et aux Etats-Unis. Ces institutions culturelles et sites historiques ont ainsi apporté des manuscrits, des ouvrages imprimés, des estampes, des peintures et des fac-similés, sans oublier quelques monnaies, médailles, sculptures, dessins et chalcographies (gravures sur cuivre).
    Une grande richesse d'oeuvres exposées

    18 écoles d'architecture ont proposé leurs contributions

    Projet archi Chambord Université Mexico
    Projet archi Chambord Université Mexico © Escuela de Arquitectura de la Universidad Anáhuac
    "Cette exposition est un succès d'intérêt et d'imagination." C'est ainsi que l'architecte Dominique Perrault a résumé les aspects scientifique et artistique de cet événement. Au final, 18 écoles d'architecture situées aux quatre coins du globe ont apporté leurs contributions en dévoilant des projets internationaux. Les laboratoires sont implantés sur les cinq continents : Barcelone (Espagne), Chicago, Houston et Los Angeles (Etats-Unis), Glasgow (Royaume-Uni), Istanbul (Turquie), Le Cap (Afrique du Sud), Melbourne (Australie), Mexico (Mexique), Porto (Portugal), Rome (Italie), Séoul (Corée du Sud), Sharjah (Emirats arabes unis), Tokyo (Japon) et Vienne (Autriche). Mais l'Hexagone est aussi en première ligne pour défendre son propre patrimoine : les laboratoires de Nancy, Versailles et Paris ont également apporté leur pierre à l'édifice.
    18 écoles d'architecture ont proposé leurs contributions

    "Des échos, des figures extrêmement modernes"

    Projet archi Chambord Cape Town
    Projet archi Chambord Cape Town © School of Architecture, Le Cap (Afrique du Sud)
    "On est plutôt dans un travail de réflexion qui montre qu'il y a des échos, des figures extrêmement modernes dans l'architecture de l'époque. L'image du roi-nomade, avec la cour itinérante, était elle-même d'une grande modernité", explique Dominique Perrault. Le philosophe Roland Schaer revient pour sa part sur les pratiques architecturales en vigueur dans la France au XVIe siècle : "A l'époque, il y avait un commanditaire qui donnait l'ordre de construire, un surintendant chargé de superviser le chantier, une direction des travaux avec des maîtres-maçons. Le surintendant assumait une fonction de maîtrise d'ouvrage administrative et financière. Mais il ne faut pas projeter notre schéma contemporain sur la période de la Renaissance, le fonctionnement était différent autrefois."
    "Des échos, des figures extrêmement modernes"

    "Une transposition des processus et des attitudes"

    Projet archi Chambord Séoul
    Projet archi Chambord Séoul © Seoul National University, Seoul (Corée du Sud)
    Grâce aux travaux de réflexion des laboratoires, les organisateurs espèrent que la diversité des contributions fusionnera avec la richesse des oeuvres historiques : "Les frontières entre le passé et l'avenir vont se brouiller de manière enrichissante", conclut Jean d'Haussonville. "Cette exposition permettra une transposition des processus et des attitudes. Nous misons aussi sur la médiation et les échanges interactifs entre les différentes parties prenantes. La confiance et l'investissement des écoles d'architecture assurent à ce type de travail d'intégrer le champ académique. Enfin, le Domaine national de Chambord a stimulé la réflexion en débloquant des crédits pour ces contributions, jusqu'à 15.000 € par école."
    "Une transposition des processus et des attitudes"
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