La baisse des prix se poursuit

    Publié le 19 novembre 2008 par Marie Castets
    conjoncture - illustration
    conjoncture - illustration © MAP
    Si les taux des crédits immobiliers amorcent une très légère baisse, les prix des logements quant à eux continuent de dégringoler. Même Paris est désormais touché. Alors que la plupart des français restent attentistes, quelques investisseurs profiteraient du filon pour réaliser de bonnes affaires.
    La partition est toujours la même et elle risque de se jouer encore pendant plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années : les prix des biens mis en vente baissent, faute d'acheteurs. En cause ? L'attentisme de certains acquéreurs potentiels qui préfèrent différer leur projet pour acheter plus tard et moins cher. Mais aussi sans doute, la frilosité des banques à accorder un financement aux particuliers.

    Fonte des prix

    Car s'ils semblent bien faire un geste sur le montant des taux de crédits immobiliers - sur 20 ans, les taux passent en moyenne à 5,10 % contre 5,4 % d'après le courtier Cafpi, tandis que son concurrent Empruntis note une baisse généralisée de 0,05 % à 0,30 % selon les régions - les établissements financiers restent sévères quant aux conditions d'octroi des prêts immobiliers. Pour le réseau d'agences immobilières Laforêt en tout cas, "il n'y a pas de crise immobilière mais une crise du financement". Toujours est-il que la dernière note de conjoncture de la structure fait état d'une baisse des prix généralisée, évaluée à 6 % en moyenne. Le réseau table sur une baisse de 10 % d'ici à la fin de l'année. Une fonte des prix qui touche 80 % du marché, c'est-à-dire les transactions concernant des biens entre 120.000€ et 250.000€. Sur cette tranche, les appartements ont pris une "sacrée claque". D'après les chiffres de Laforêt ils accusent une baisse de 7 % depuis cet été. Les maisons ne s'en sortent pas beaucoup mieux avec une diminution des prix de l'ordre de 6,5 %.

    Paris touché comme ailleurs

    Une correction à laquelle n'a pas échappé la capitale où l'on observe une baisse de 1 % à 3 % depuis la rentrée, même si sur l'année c'est encore la hausse qui l'emporte. Avec un stock moyen d'invendus qui s'étoffe (+ 50%) et des délais de transaction qui atteignent aujourd'hui 90 jours, le constat devrait s'aggraver rapidement.
    C'est en région comme toujours que la baisse est la plus significative (-3 % à -8% en moyenne sur les 10 premiers mois de l'année), avec des nuances selon les zones. A Lyon, les valeurs sûres comme le quartier de la tête d'Or ou de la Croix-Rousse gardent le cap et ne sont pas trop gravement touchés - " -2 % à -3 % mais les négociations sont très longues", témoigne un franchisé - mais la ville accuse tout de même une diminution moyenne de 3,3 % depuis janvier. A Marseille, la chute est brutale (-6,5 %), surtout sur les trois-pièces (-13,8 %), les quatre-pièces (-12,2 %) et les deux-pièces (-10,4 %). Nice a perdu 4,2 % depuis 10 mois tandis que Bordeaux (+0,4 %) voit les grands appartements du centre-ville gagner en valeur au détriment des studios notamment (-11 %). A Toulouse la baisse reste légère (-1,3 %) et touche surtout les biens entre 70 m2 et 120 m2 (-8,3 %). A Nancy (-0,8 %), ce sont les studios qui pâtissent le plus (-3,9 %), tandis que Nantes (-6,7 %) voit ses trois-pièces perdre de leur valeur (-13,5 %). Rouen (-12,7 %) se caractérise par une forte baisse des deux et trois pièces (respectivement -8,1 % et - 7,3 %).
    Selon Laforêt, il s'agit là "d'un marché d'opportunité pour les personnes finançables". En clair, bien que le marché soit rouillé, certaines personnes sont néanmoins contraintes de vendre. C'est à ce niveau que tout peut se jouer puisque, les vendeurs qui n'ont pas le choix deviennent moins gourmands. "C'est le grand marché de Noël. Quand les acheteurs apportent du cash, les vendeurs n'hésitent pas à baisser le prix de 25 %. Il n'est pas dit que dans quelques mois, surtout si les taux de crédits se desserent, de telles opérations soient encore possibles", préviennent les responsables du réseau. Prudence toutefois : les prix restent encore à un niveau très élevé et rien ne laisse présager que la baisse marque le pas.
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