Une nouvelle étiquette pour les revêtements de construction et de décoration

    Publié le 5 janvier 2012 par Yasmina Bennaceur
    Depuis le 1er janvier, un nouvel étiquetage santé environnement est arrivé dans les rayons des grandes surfaces de bricolage. Tous les produits de construction et décoration sont désormais classés selon leur niveau d'émission en COV (composés organiques volatils) et afin de permettre au consommateur de choisir les peintures, colles, enduits et autres produits en toute conscience, ou presque.
    Consommateurs, fabricants, professionnels de la santé et défenseurs de l'environnement... tout le monde l'attendait. Depuis le 1er janvier et en application de la réglementation des lois Grenelle I et II, tous les produits de construction et revêtements de mur ou de sol ainsi que les peintures et vernis sont soumis à un étiquetage obligatoire indiquant le niveau d'émission de COV.
    L'objectif de cette mesure est d'informer et de prévenir le consommateur sur les risques de toxicité par inhalation liés à ces polluants volatils tels que le formaldéhyde, le toluène ou encore le styrène pour ne citer qu'eux, qui peuvent entraîner des pathologies comme l'asthme, les allergies ou les conjonctivites.
    Une étude de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, menée dans 567 logements français, a en effet montré que pour 9 % d'entre eux, les concentrations de ces polluants étaient élevées. Ainsi, chacun pourra choisir des produits induisant le plus faible impact possible sur qualité de l'air intérieur et donc sur sa santé.

    Informer et prévenir des risques encourus

    L'étiquette indique, de manière simple et lisible, le niveau d'émission des polluants : une note allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions) et le schéma d'une maison contenant un nuage de polluants, permettront d'identifier rapidement la qualité du produit. Les revêtements étant déjà présents sur le marché avant le 1er janvier 2012 ont, quant à eux, jusqu'au 1er septembre 2013 pour se conformer aux obligations du décret.
    Le classement concerne onze COV au total, que l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur a choisi et identifié en raison de leur présence dans l'ensemble des intérieurs français. "Les classes du niveau d'émissions ont été construites avec le protocole de l'Afsset réalisé en 2009 et visant à mettre au point cet étiquetage", nous précise François Maupetit, chef du pôle ingénierie des risques sanitaires au CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment). Et d'ajouter : "C'est un véritable pas en avant pour tous les produits de construction. Avant cet étiquetage, il n'y avait aucun information en France, hormis pour les peintures, pour lesquelles la teneur totale en COV était indiquée".
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    Une nouvelle étiquette pour les revêtements de construction et de décoration

    Une réglementation bien accueillie par l'ensemble de la profession
    Du côté des fabricants, la nouvelle réglementation est bien accueillie même si elle engendre des coûts, notamment pour les produits stockés et déjà emballés et pour lesquels il va falloir revoir l'emballage. "Cette législation est dans la continuité de notre démarche visant à réaliser des produits de moins en moins nocifs. Cela rassure le consommateur et démontre que nous ne sommes pas tous des pollueurs", nous précise Alexa Leclerc, responsable marketing chez le fabricant d'enduits Beissier.
    Pour François Corda, (vice-président développement chez Dyrup), fabricant de peintures et de produits de protection et décoration du bois, cette réglementation est une petite révolution dans le paysage du revêtement : "Nous sommes en avance sur l'Europe avec cette nouvelle législation". Egalement responsable du groupement grand public au sein du Sipev (Syndicat national des industries des peintures, enduits et vernis), il informe les fabricants des nouvelles lois afin que ces derniers les respectent. "Lorsque nous lançons des emballages, c'est souvent pour deux ou trois ans, un travail de pédagogie est nécessaire afin que les fabricants, dont près de 90% sont membres du Sipev, soient au courant des nombreux changements en cours ces dernières années", ajoute-t-il.
    Il est à noter que l'étiquetage est obligatoire, sous la responsabilité du fabricant, c'est-à-dire que ces derniers déclarent eux-mêmes la classe correspondante au niveau d'émissivité. La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) réalisera des contrôles pour vérifier l'exactitude des déclarations.
    Pour marquer l'événement, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, se rend ce vendredi dans un magasin Leroy Merlin à Massy, dans l'Essonne, afin de présenter les enjeux de cette nouvelle étiquette. L'occasion également de lancer la campagne d'information réalisée par le ministère pour la promouvoir auprès des consommateurs. La France rejoint ainsi la Suède, l'Allemagne ou encore le Japon qui disposent déjà de ce dispositif.
    Tous les détails sur : www.legifrance.gouv.fr
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