EDF : à chacun sa hausse

Les tarifs d'EDF ont augmenté de 0,2 centime d'euro en moyenne par kWh pour les particuliers, depuis la mi-août, soit une progression modérée de 1,9%. Si cette hausse est à relativiser selon le producteur d'électricité qui rappelle, dans un communiqué, que ce coût reste parmi les plus bas d'Europe (de 27% inférieurs à la moyenne de la zone euro pour les particuliers), les associations de consommateurs s'insurgent.

Des chiffres contradictoires

L'association Que choisir s'interroge notamment sur l'impact réel de cette augmentation sur le porte-monnaie des particuliers : selon EDF, un foyer logeant dans une habitation de 100 mètres carrés devrait voir sa facture croître entre 0,5 et 1,5 euros par mois, en moyenne. Des chiffres qui se basent sur l'évolution annoncée des prix de 1,9%. Or, selon l'association, la facture pourrait être bien plus salée pour certains consommateurs. Sont concernés, les 500.000 abonnés du tarif Tempo qui paient plus cher les jours "rouges", quand le réseau d'électricité est très sollicité, et moins cher les jours "bleus". Selon les calculs réalisés par la Commission de régulation de l'énergie (Cré), leur facture devrait grimper de 4,7%, soit 36 euros de plus par an, un chiffre bien en deçà de la moyenne prévisionnelle d'EDF. De leur côté, les petits consommateurs pourraient aussi avoir de mauvaises surprises. Ainsi, ceux qui ont opté pour la plus petite puissance possible risquent de voir leur abonnement passer de 24,84 euros par an à 66,82 euros par an, soit une inflation de 169%, selon Que choisir ! Par ailleurs, la Confédération Nationale du Logement (CNL), qui parle de "mauvais coup" pour les consommateurs, s'interroge sur les motifs de l'augmentation avancés par EDF. Alors que le Pdg du groupe, Pierre Gadonneix, avance des investissements nécessaires pour "répondre aux exigences de qualité d'alimentation et de service public, et de continuer à faire bénéficier dans la durée les consommateurs d'une énergie compétitive et sans CO2", la CNL évoque des mauvais investissements qui alourdiraient la dette d'EDF. Le débat est d'ores et déjà lancé mais pour connaître les réelles répercussions de cette hausse sur le portefeuille des Français, il faudra encore attendre quelques mois...