Précarité énergétique : un plan de 4 Md€ pour aider les plus démunis

    Publié le 6 janvier 2010
    énergie inégalité
    énergie inégalité © MAP
    Philippe Pelletier a présenté mercredi son rapport sur la précarité énergétique à Valérie Létard, secrétaire d'Etat au Développement durable. Pour lutter contre ce fléau, qui touche 3,4 millions de ménages en France, un plan en neuf propositions, qui devrait coûter près de 4 Md€ sur 10 ans, a été élaboré. Explications.
    Le rapport sur la précarité énergétique de Philippe Pelletier, président du comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle, vient d'être remis à la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Valérie Létard. Il révèle un plan en 9 propositions pour réduire les factures d'électricité et de chauffage des plus démunis. Reconnaissant le travail fait en amont par les acteurs du logement et de l'habitat, " avec de nombreux outils essentiellement en curatif ", le rapport préconise davantage un travail de prévention en aval, afin de réduire le nombre de situations d'impayés des factures d'énergie et d'éviter aux ménages de consacrer une trop forte part de leur revenu à se chauffer ou s'éclairer.
    En effet, la précarité énergétique concerne aujourd'hui près de 3.4 millions de ménages en France, dont 87% vivent dans le parc privé et sont à 62% propriétaires de leur logement. Ils dépenseraient ainsi plus de 10% de leurs revenus à régler leurs factures d'énergie, indique l'AFP. Le rapport précise également que 55% d'entre eux ont plus de 60 ans, et que la notion de précarité énergétique touche d'abord le milieu rural et les petites agglomérations.

    Plan national

    Ainsi, un plan constitué de 9 mesures est préconisé par le rapport de Philippe Pelletier. Parmi les grandes mesures, qui seront étudiées en détail dans les prochaines semaines par le gouvernement, notons la mise en place d'un Observatoire de la précarité énergétique conduit par l'Ademe ; un chèque énergie pour aider les ménages à faire face aux dépenses d'énergie. Selon l'AFP, il serait d'un montant de 2.500 € environ et servirait à inciter à effectuer des travaux d'isolation et sur les systèmes de chauffage, mais aussi à acquérir des équipements électroménagers plus performants. Des visites à domicile pour aller à la rencontre des personnes en situation précaire seront aussi organisées, tandis que les fonds locaux de lutte contre la précarité énergétique seront généralisés et renforcés et même accompagnés d'un dispositif national de "chèque vert travaux économes" pour aider les ménages à rendre leur logement plus performant.
    Ce plan, prévu sur 10 ans (2010-2020), coûterait 3.975 milliards d'euros, dont 1.7 milliard à la charge de l'Etat et 353 millions à celle des collectivités locales, précise enfin l'AFP.
    La CLCV demande une prise en charge des services essentiels
    "Outre la nécessité de revoir les conditions d'accès et de tarification, il faut sortir de cette approche segmentée pour créer un dispositif global de solvabilisation des ménages", a prôné l'association de consommateurs Consommation, logement, cadre de vie (CLCV), alors qu'était remis mardi le rapport officiel sur la précarité énergétique au ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDM).
    Selon l'association, un dispositif global de solvabilisation des ménages s'appliquerait aux "services essentiels" que sont l'eau, l'électricité, le gaz, le téléphone, l'accès à internet, l'assurance multirisque habitation obligatoire, ou encore les redevances déchets ménagers. Il s'agirait d'envisager une revalorisation des aides au logement, prenant en charge la différence lorsque le montant du loyer et de ces services additionnés dépassent un certain seuil de revenu. "Ce mécanisme prendrait en considération les charges incompressibles du budget des ménages. On sortirait ainsi d'une logique de gestion service par service, ce qui simplifierait les démarches et permettrait de réaliser des économies d'échelle", estime la CLCV, qui souligne que "les ménages concernés subissent généralement un cumul d'inégalités (sociales, économiques, culturelles, environnementales). Ainsi, on peut constater que leur logement est souvent vétuste. Il est important d'agir sur les causes des problèmes plutôt que sur leurs conséquences".
    Précarité énergétique : un plan de 4 Md€ pour aider les plus démunis
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic