Y a-t-il danger à habiter au dessus d'un pressing ?

    Publié le 2 avril 2010
    air intérieur, pollution
    air intérieur, pollution © MAP
    L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) met en garde dans sa dernière étude sur la concentration particulièrement de solvants nocifs dans l'air de logements situés au dessus de certains pressings. Elle publie également des valeurs guides à ne pas dépasser pour trois solvants beaucoup employés.
    Les logements situés au-dessus des boutiques de nettoyage à sec seraient-ils "pollués" ? C'est en tout cas les conclusions de l'Afsset, qui indique que la qualité de l'air de ces logements contient des concentrations très élevées d'un solvant appelé tétrachloréthylène.
    Ce dernier, également nommé perchloréthylène, est en effet usuellement employé dans les pressings et "peut provoquer des effets neurologiques, rénaux et hépatiques", selon l'avis de l'Afsset. L'agence aurait relevé des concentrations "de l'ordre de plusieurs milliers de microgrammes par mètre cube" de ce solvant dans les logements situés au-dessus de pressing, soit un millier de fois plus que dans l'air ambiant. Selon les recommandations de l'agence, il ne faudrait pas dépasser une concentration de 250 microgrammes/m3 pour exposition de longue durée, et de 1.380 microgrammes/m3 pour une exposition courte.

    Le trichloréthylène

    D'autre part, l'Afsset pointe du doigt deux autres solvants nocifs pour la santé. Le trichloréthylène, présent notamment dans des matériaux de construction, "est une substance classée comme cancérogène probable au niveau européen". La concentration couramment observée de ce solvant (75% des logements) précise l'agence, est inférieure à 1,6 microgramme par m3, mais l'Afsset a relevé pour certains des taux beaucoup plus élevé, notant une valeur observée maximum de 4.087 microgrammes/m3. L'Afsset recommande dans un premier temps, de retenir une valeur de 20 µg/m3 pour les expositions de longue durée "correspondant à un excès de risque de survenue d'1 cas de cancer pour 100.000 habitants par an". Mais, "cependant, poursuit-elle, pour une substance cancérogène sans seuil d'effet, il convient de rechercher toujours le niveau le plus bas possible". Et de préciser "viser à terme une valeur guide de qualité d'air intérieur de 2 µg/m3 pour le trichloroéthylène".

    Naphtalène

    Le troisième solvant pointé du doigt est le naphtalène, principal composant des produits antimites, qui est aussi contenu dans l'air extérieur pollué par la circulation, le chauffage ou les industries. Il provoquerait des destructions massives de globules rouges dans le sang. L'Afsset préconise de ne pas dépasser en cas d'exposition longue durée, 10 microgrammes/m3.
    voir l'avis de l'Afsset
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