Inflation : une hausse favorable aux emprunteurs ?

    Publié le 17 avril 2008 par Marie Castets
    credit immobilier
    credit immobilier © MAP
    Les courtiers en crédits analysent la hausse de l'inflation comme étant protectrice du pouvoir d'achat des particuliers qui ont emprunté pour acheter un logement. La conjoncture serait favorable à une réduction mécanique du taux d'endettement de départ.
    L'inflation serait-elle profitable aux emprunteurs ?
    Le courtier en crédits meilleurtaux.com vient de présenter une interprétation financière de la hausse de l'inflation. Selon la société, les emprunteurs dans le domaine immobilier "verront la part de leur dépense consacrée aux remboursements d'emprunts immobilier baisser de manière significative" . L'explication est aussi simple que mécanique. "On part du principe que l'inflation progresse de 3.2% et que les revenus des ménages s'alignent sur cette progression" , souligne Christophe Crémer, le directeur de la structure, interrogé par MAP. Du même coup, la part consacrée au remboursement du crédit tend à diminuer, proportionnellement au renforcement de l'inflation. Au final, les revenus disponibles de l'emprunteur sont donc en progression. L'effet est surtout ressenti avec un taux fixe, même si, selon Christophe Crémer, "le taux révisable évolue, mais moins vite que l'inflation" .

    Une analyse à replacer dans son contexte

    Une analyse partiellement partagée par un courtier concurrent, Empruntis.com, lequel estime que le raisonnement n'est applicable qu'aux taux fixes et doit être relativisé dans le contexte actuel : "l'inflation va se traduire, à court terme, par une perte de pouvoir d'achat, puis l'effet favorable n'existera que si les salaires augmentent. (...)Notre ouverture sur le monde risque de rendre la progression des salaires plus lente, voire bien inférieure à l'inflation" .
    En tout état de cause, dans l'hypothèse de foyers dont les salaires progresseraient au même rythme que l'inflation, les simulations réalisées par les courtiers sont formelles. Selon Empruntis.com, pour une mensualité de 990€ consentie avec un salaire de 3000€, si l'inflation se poursuit à un rythme annuel de 3%, l' "endettement passerait de 33% à 30%" sur 3 ans. Meilleurtaux.com quant à lui estime qu'avec une hausse moyenne des prix de 2% sur toute la durée du prêt, le taux d'endettement initial de 33% passerait à 28,6% sur 15 ans, 27,2% sur 20 ans et 25,8% sur 25 ans.
    "Finalement, les propriétaires qui ont emprunté pour payer leur logement verront leurs revenus progresser tandis que les locataires seront soumis à l'augmentation de leurs loyers" , conclut Christophe Crémer.
    Reste que la hausse de loyers devrait être assez modérée, dans la mesure où le nouvel indice de référence des loyers (IRL) est désormais indexée sur l'indice des prix hors tabac et hors loyer (qui a augmenté de 1.8% en un an au premier trimestre 2008). Les propriétaires quant à eux ont également d'autres dépenses à assurer en dehors de leur crédit, comme par exemple des charges de copropriété ou des réparations ponctuelles (chaudière, toiture...).
    Inflation : une hausse favorable aux emprunteurs ?
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic