Le prêt de longue durée se banalise

    Publié le 25 juillet 2007 par Marie Desgré
    maison banale
    maison banale © K!-MAP
    La durée moyenne des prêts pour les futurs propriétaires s'est allongée de 5 ans depuis 2001, pour atteindre 18 ans et demi. Et les prêts de longue durée représentent désormais un tiers des produits, selon une enquête publiée par l'Observatoire du financement des marchés résidentiels. Analyse de cette tendance.
    Acheter une maison maintenant, la posséder dans… 25 ans. «On assiste à un durcissement des tensions concernant la solvabilité des acquéreurs. Cette solvabilité est préservée par l'allongement des durées des prêts,» explique Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université de Paris X et spécialiste de l'immobilier. Selon une étude menée par CSA/Crédit logement réalisée pour le compte de l'Observatoire du financement des marchés résidentiels, de 166 mois (13,8 ans) en 2007, la durée moyenne des prêts est passée à 221 mois (18,4 ans) à l'heure actuelle.
    Face à la flambée des prix de l'immobilier, certains acquéreurs font alors le choix de supprimer des équipements. «On abandonne plus facilement la cheminée ou la terrasse» remarque Michel Mouillart. D'autres optent pour des prêts d'une durée supérieure à 20 ans : ceux-ci concernent désormais 65% des ménages se portant acquéreurs, contre 30% en 2003. Les prêts supérieurs à 25 ans représentent quant à eux 34% des opérations, contre 6% en 2004. L'étude montre en outre que le taux d'intérêt moyen est actuellement de 4,03%, en hausse régulière depuis la baisse amorcée entre 2002 et 2005, qui avait vu le taux moyen se fixer à 3,49% en 2005.
    La durée pour compenser le manque d'apport
    Les emprunts de longue durée sont plus fréquemment prisés par les jeunes ménages de moins de 35 ans, voire ceux de moins de 25 ans. Un phénomène qui ne s'explique pas seulement par le fait que ces emprunteurs bénéficient potentiellement d'un plus grand nombre d'années pour rembourser, mais surtout parce que ce type d'emprunt vient compenser un manque d'apport personnel. «L'usage du prêt à longue durée est une réponse à une situation de marché et à la réalité du cycle de vie, qui veut que les jeunes ménages ont moins d'épargne», analyse Michel Mouillard.
    Les prêts de longue durée concernent surtout les ménages modestes dont le revenu est inférieur à trois smic, qui voient là une possibilité de garder des mensualités basses, même si l'emprunt est plus élevé à terme. Que l'on opte pour une durée moyenne ou longue, l'apport personnel semble inévitable. «Les taux sont uniformément élevés, et il est rare de réussir à emprunter sans apport» confie Michel Mouillart. L'apport personnel représente en moyenne 20 à 25% du prix total du bien. «Il est devenu un point essentiel de sécurité pour les agences de crédit, car il démontre que le ménage a déjà une habitude d'épargne».
    Le coût relatif d'un achat immobilier s'établit à une moyenne de 3,89 années de salaires au premier semestre 2007, contre 2,87 années en 2001.
    Le prêt de longue durée se banalise
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