Jean-Michel Rouanet - UNEP © DR
Les jardins évoluent régulièrement en fonction de nos modes de vie et de nos besoins. Jardins à la française, épuré ou à l'anglaise ? Fleurs ou arbres ? Ludique ou esthétique ? Surface, allure, plantations... Jean-Michel Rouanet, représentant de l'Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage (UNEP), décrypte les grandes tendances 2008.
Maison à Part : Quel rapport les Français entretiennent-ils aujourd'hui avec leur jardin ?
Jean-Michel Rouanet : Les Français considèrent désormais le jardin comme une véritable pièce à vivre. Ils veulent pouvoir s'y détendre, s'y reposer et profiter du soleil lorsqu'il y en a. En même temps, il doit être agréable à regarder. Et d'ailleurs, même ceux possèdent un petit espace veulent leur coin de verdure !
MAP : Quelles sont leurs attentes par rapport aux végétaux ?
J-M R : Ils exigent qu'ils résistent bien dans le temps, au climat et qu'ils ne nécessitent pas un entretien trop contraignant. Certains veulent également pouvoir s'en servir pour se cacher des autres, qu'ils deviennent en quelque sore une sorte de rempart vivant.
Quelques chiffres clés*...
69,4% des Français disposent d'un jardin, que ce soit dans une résidence principale ou secondaire, en tant que locataires ou propriétaires
Pour près de 4 Français sur 5, le jardin est un critère de choix "prioritaire" ou "important" lors de l'achat d'une nouvelle maison
Plus de 8 Français sur 10 déclarent profiter de leur jardin "souvent" ou "à chaque fois" que le temps le permet
83% des Français déclarent préférer profiter en famille ou entre amis
Pour 83% des Français, le "jardin idéal" est un espace naturel aux lignes irrégulières
*Enquête Unep-Ipsos "Les français et leur jardin" réalisée en mars 2007.
MAP : Votre manière de travailler a-t-elle évolué ?
J-M R : Oui, car désormais les particuliers s'intéressent aux espaces verts. Ils se rendent sur des manifestations florales, feuillettent des magazines spécialisés et finissent par avoir une idée très précise de la conception, des volumes et du type de plantes à introduire dans leur jardin. J'ai également constaté qu'ils consacrent beaucoup de temps à choisir les matériaux et les meubles de jardin. MAP : Y-a-t-il des changements notables dans le traitement des espaces ? J-M R : Non, simplement je constate un goût nouveau pour la décoration : il arrive de plus en plus fréquemment que l'on introduise des meubles, des objets - des poteries par exemple -, dans son jardin. La plupart du temps le style de ce mobilier coïncide parfaitement avec celui installé à l'intérieur. Pour lire la suite de l'interview, cliquez sur suivant.jardins - fleurs - UNEP © UNEP
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MAP : Vers quel type de plantes se tournent les Français ?
J-M R : Les plantes méditerranéennes (oliviers, palmiers, plantes grasses, etc) sont très à la mode. Elles introduisent une notion de "vacances" dans le quotidien. Les plantes de terre de bruyère, camellias, rhododendrons, magnolias, etc sont également très prisées. Elles ont l'avantage de produire régulièrement des fleurs et d'être très résistantes : elles conservent par exemple leurs feuilles toute l'année.
MAP : L'eau est-elle toujours un élément incontournable dans un jardin ?
J-M R : Elle n'est pas incontournable mais il y a beaucoup de demandes surtout en province pour des jardins de bonnes dimensions. En général, il s'agit de construire de petits bassins d'agrément. Ce genre de projet n'est pas difficile à réaliser mais il y a un certain nombre de contraintes techniques à prendre en compte comme par exemple la bonne étanchéité du bassin.
MAP : Les particuliers sont de plus en plus préoccupés par les questions environnementales. De quelle manière abordez-vous cette question dans vos projets ?
J-M R : Cette question est omniprésente, nous l'introduisons notamment par le biais de la lutte biologique intégrée. Il s'agit de substituer des produits biologiques aux produits chimiques pour traiter les plantes malades. Nous pratiquons régulièrement des systèmes de récupération d'eau de pluie. L'eau de pluie est ainsi récupérée et utilisée pour l'arrosage automatique.
Le métier d'entrepreneur du paysage en 3 questions :
MAP : Quel est le rôle d'un entrepreneur du paysage ?
J-M R : Il est chargé de concevoir, de réaliser et parfois d'entretenir un jardin. Il guide le particulier dans l'organisation de sa terrasse ou de son jardin en choisissant notamment les végétaux les mieux adaptés à la nature du terrain et à son ensoleillement. Il permet ainsi au propriétaire de profiter de son jardin toute l'année avec des floraisons échelonnées.
MAP : Dans un projet de construction avec jardin, quand faire appel à lui ?
J-M R : Le plus tôt est le mieux ! L'idéal est de le contacter dès le début du projet pour qu'il travaille avec l'architecte qui conçoit la maison. Il pourra ainsi se pencher sur les aménagements spécifiques des abords de l'habitation.
MAP : A partir de quelle surface peut-il intervenir ? Quel budget faut-il prévoir ?
J-M R : Un professionnel peut intervenir à partir de 40 m2 pour une terrasse et 100 m2 pour un jardin. Au niveau du tarif de la prestation, il est très difficile de donner un ordre de prix. Pour un jardin de 1.000 m2 cela peut aller de 3.000 à 50.000 €, selon la surface, le type de terrain et les plantations. Il faut partir avec un budget minimum de 1.000 €.
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