Un revêtement de sol en gobelets plastiques

    Publié le 20 avril 2015 par G.N.
    Caniplac
    Caniplac © Canibal
    Plus de 4 milliards de gobelets en plastique sont consommés chaque année en France et il était, jusqu'à présent, impossible de les recycler. Une TPE, spécialisée dans l'économie circulaire, a développé un procédé de récupération et valorisation de ces déchets en les transformant en matériau d'aménagement intérieur. Découverte...
    Le tri des déchets est entré dans la vie quotidienne des Français depuis des années, et des filières bien organisées ont été mises en place pour les canettes en aluminium ou pour les bouteilles en verre. Mais, un déchet bien particulier avait été oublié : le gobelet en plastique. "Cet emballage de boisson a une valeur symbolique importante : il est universel et assez polluant. Près de 5 milliards de gobelets sont utilisés par an, en France, ce qui représente un volume de 30.000 tonnes de matière", explique Benoît Paget, le co-fondateur avec Stéphane Marrapodi de Canibal, une TPE spécialisée dans le recyclage. "Ils sont constitués de polypropylène ou de polystyrène, deux matières qui, une fois mélangées, sont non recyclables", poursuit-il. Considérés comme des déchets industriels banals, ils sont incinérés ou enfouis, du fait de leur faible poids individuel (entre 4 et 8 grammes par gobelet).

    Revêtement de sol et cloison

    La PME a donc travaillé avec des partenaires à l'élaboration d'un procédé permettant de transformer des balles de gobelets compactés. "Pour obtenir un produit recyclé nous souhaitions un process assez court", nous précise Benoît Paget.
    Le plastique mélangé PS/PP est d'abord réduit en granulés, puis fondu et mélangé avec des matières minérales (charge de 25 %) afin d'obtenir des plaques. Une tonne de gobelets recyclés permet de produire environ 300 m² de "Caniplac". "Le matériau ressemble à de l'ardoise noire, mais il est un peu granuleux avec un aspect de béton ciré", dévoile le co-fondateur de Canibal.
    L'intérêt de cette nouvelle matière plastique est d'être thermo-formable. "Les plaques peuvent être utilisées comme revêtement de sol ou comme cloisons de stands sur les salons. Nous travaillons maintenant à développer du mobilier de bureau recyclé et notamment des poubelles, afin de rendre le produit visible", poursuit-il. Une façon de sensibiliser à un geste éco-citoyen.
    Recycler des dizaines de millions de gobelets dans les 3 ans
    La machine, chargée de récupérer les gobelets en plastique, prend la forme d'une borne interactive et donne un aspect ludique au recyclage. Des mesures incitatives comme des bons ou des coupons permettent de lier l'utile à l'amusant. "Le gain est apprécié mais le geste est valorisant : c'est une écologie positive, un comportement vertueux, sans contrainte", assure-t-il. L'engin trie et compacte les gobelets à la source, permettant de disposer d'un gisement homogène et constant. Canibal déclare en avoir recyclé 20 tonnes en 2014 (soit 5 millions de gobelets), mais vise beaucoup plus haut et espère atteindre "des dizaines de millions de gobelets" à l'horizon de 2018.
    Quant aux débouchés du matériau obtenu, Benoît Paget annonce que des tests sont en cours afin de vérifier la résistance aux UV (pour un usage en extérieur).
    Débutant son histoire en France et en Suisse, Caniplac a pour ambition de se développer à l'étranger, au moyen de partenariats industriels. Le co-fondateur de Canibal, explique : "Le problème du recyclage est d'avoir une volumétrie de déchet cohérente et suffisante qui justifie la collecte et la transformation". La société pense notamment au marché nord-américain où le gobelet plastique est très couramment utilisé...
    Un revêtement de sol en gobelets plastiques
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