Ark Nova : une salle de concert itinérante pour le Japon meurtri par le tsunami

De la musique, un cœur, une arche... de l'espoir. L'Ark Nova symbolise tout cela. Et c'est à l'occasion d'un concert hommage aux victimes des terribles événements du 11 mars dernier au Japon, que ce projet unique a été présenté le 9 août dernier, durant le Festival de Lucerne. Ce dernier, en association avec l'agence artistique japonaise Kajimoto, a imaginé une salle de concert itinérante dont la vocation est de permettre, par la musique, de redonner de l'espoir à ceux qui ont souffert du séisme et du tsunami dévastateurs, notamment la région de Higashi Nihon. Pour sa conception, placée sous la direction de l'architecte Arata Isozaki, Anish Kapoor reprend le modèle de son Léviathan, exposé au Grand Palais durant Monumenta : une structure gonflable qui se monte et se démonte facilement et dont les éléments peuvent être transportés par camions. Tel un cœur rouge, elle abritera une salle de spectacles d'une capacité de 500 à 700 places. Pour l'acoustique - importante pour une salle de concert ! - il a été fait appel à Yasuhiha Toyota (de Nagata Acousitcs).

Des concerts gratuits

L'Ark Nova est l'anagramme de l'arche de Noé (Noah's Ark) et s'inspire d'un folklore japonais : "With a bow in hand, boarding a vessel, the arrival of a stranger, revived one's livelihood" - "Un arc à la main, montant à bord d'un navire, l'arrivée d'un étranger, a ranimé son gagne-pain". Ici, expliquent les initiateurs du projet, "l'arc" sera l'instrument, "le vaisseau", l'Ark Nova et "l'étranger", un Festival de Musique. Le tout bénéficiera à la population de la région de Tohoku. Car, en effet, la scène - signée David Staples - pourra accueillir tout type de spectacles, des concerts de musique classique, de jazz ou encore de danse, que les organisateurs veulent entièrement gratuits, grâce au financement de mécènes. Ce qui n'empêchera pas une programmation de qualité, imaginée par un comité artistique réunissant des personnalités de choix - à l'image du chef d'orchestre Claudio Abbado - le tout étant piloté par le Festival de Lucerne. "Il est sûr que nous ne pourrons pas effacer toute la douleur et la souffrance, a déclaré Michael Haefliger, directeur du Festival de Lucerne et co-initiateur d'Ark Nova, mais à travers la musique et l'art, nous voulons redonner espoir aux populations de cette région." Une vocation qui a reçu un très bon écho. Seiichi Kondo, Commissaire aux Affaires Culturelles, s'est ainsi déclaré très enthousiaste : "Pour mener à bien le plan de reconstruction de la région affectée par la catastrophe, nous avons bien sûr besoin de la technologie nécessaire et de ressources, mais nous avons aussi besoin d'encouragement et d'inspiration de l'extérieur." Le projet - dont le montant s'élève de quatre à cinq millions d'euros, couverts par des dons - devrait voir le jour dès le printemps 2012. Découvrez un aperçu du projet en pages suivantes.