Tous à table ! Tous dehors !

    Publié le 28 novembre 2013 par Céline Galoffre
    Depuis quelques temps, des camions déambulent dans les rues de Paris aux heures du déjeuner afin de proposer des repas sains et faciles à manger. Intéressée par ce phénomène, la Cité de l'architecture, via le concours "Minimaousse", organise actuellement une exposition baptisée "Ma cantine en ville - Voyage au cœur de la cuisine de rue". Découverte.
    Camion qui fume, Mozza and Co, Le réfectoire... ces noms de foodtruck ne vous disent peut-être rien, et pourtant les Parisiens en raffolent. Certains étant même prêts à faire la queue pendant plus d'une heure afin de manger dans une de ces gargotes en plein air. Une pratique qui se démocratise et commence à s'étendre au-delà de la capitale.
    Ce n'est donc pas anodin si la Cité de l'architecture a décidé de consacrer une exposition à ce phénomène. D'autant plus que cette pratique n'est pas rare dans d'autres pays comme aux Etats-Unis où l'on trouve de nombreux marchands de hot dog ou en Chine où la réputation des marchés n'est plus à faire : "Ce sont nos souvenirs de voyage, la rencontre avec ces petites machines culinaires ingénieuses qui nous ont donnés l'idée et l'envie de créer un événement autour de cette thématique", explique Fiona Meadows (IFA), co-commissaire de l'événement "Ma cantine en ville - Voyage au cœur de la cuisine de rue" avec Michel Bouisson du VIA (valorisation de l'innovation dans l'ameublement). Un projet démarré il y a deux ans avec une exposition de photos de cuisine de rue récoltées de toute part.

    Une machine à vapeur digne de Léonard de Vinci

    A la suite de ce succès, le concours de microarchitecture "Minimaousse 5" ouvert aux étudiants des écoles françaises d'architecture, de design, d'art, d'ingénieur et de paysage, a choisi comme thème la petite restauration de rue. Objectif : sensibiliser le public au problème d'alimentation et à celui de l'espace commun. Attention pas question de se limiter au food truck ! Ici, les étudiants ont fait preuve d'imagination en concevant des programmes insolites comme cette machine à vapeur de l'Ecole de Reims qui rappelle les drôles d'engins de Léonard de Vinci. "Cette activité pourrait dynamiser l'économie, notamment dans les banlieues, mais outre cette dimension, la cuisine de rue est surtout un vecteur de lien social. Dans les endroits où il n'y a pas grand-chose comme dans les zones tertiaires ou les banlieues, ces cantines pourraient fabriquer des places éphémères où les gens se retrouvent. Une manière également de tisser du lien social tout en sécurisant certains lieux en leur donnant de la vie", analyse Fiona Meadows.
    En tout cas, la problématique a inspiré les participants puisque le concours a récolté 400 réponses et sélectionné 30 projets dont 5 équipes lauréates qui ont pu réaliser leur prototype à l'échelle 1 pour l'exposition qui se déroule jusqu'au 2 décembre à la Cité de l'architecture.
    Cité de l'architecture à Paris : Mercredi 23 octobre 2013 - Lundi 02 décembre 2013- Galerie basse des expositions temporaires / Entrée libre.
    Pour en savoir plus et poursuivre le voyage culinaire : Ma cantine en ville, voyage au cœur de la cuisine de rue - Editions Alternatives/Gallimard - Coédité avec la Cité d'architecture & du patrimoine - 252 p. 25 euros.
    Découvrez en pages suivantes, les prototypes-lauréats du concours réalisées pour l'exposition
    Tous à table ! Tous dehors !

    Ma cantine en ville - Voyage au cœur de la cuisine de rue

    ma cantine en ville
    ma cantine en ville © Gaston Bergeret
    La Cité de l'architecture propose une exposition autour de la cantine de rue, si répandue dans les pays d'Asie. Ici, il est possible de découvrir cinq prototypes et 25 maquettes, résultat du concours de microarchitecture "Minimaousse 5" lancé à l'automne 2012 auprès des étudiants des écoles françaises d'architecture, de design, d'art, d'ingénieur et de paysage, sur le thème, de la petite restauration de rue.
    Ma cantine en ville - Voyage au cœur de la cuisine de rue

    Prix Quick - Tous à table ! Tous dehors !

    Prix Quick - Ma cantine en ville
    Prix Quick - Ma cantine en ville © Gaston Bergeret
    PARAVEY Clarisse, MCGANNON Jules pour Kitch'n Lib, ESAM Design, Ecole Supérieurs des Arts Modernes, Paris (Prix Quick)
    "Kitch'n Lib vous offre la possibilité de cuisiner et de déguster un repas en ville tout en conviant les personnes de votre choix. Se raccordant à une borne l'alimentant en électricité, elle peut ainsi prendre place dans divers lieux géographiquement répertoriés. Il suffit de réserver sa Kitch'n Lib à l'adresse souhaitée pour un horaire précis, et de commander la nourriture et le matériel nécessaire à la préparation de son repas. Grâce à sa structure dépliable, Kitch'n Lib se déploie selon le nombres de personnes envisagées (10 maximum) ainsi que l'espace disponible. L'objectif est de partager une intimité et de créer une atmosphère chaleureuse dans un contexte de passages et circulations".
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    Projet : Ramène ton bol

    Ramène ton bol
    Ramène ton bol © Gaston Bergeret
    DERIJARD Célia, ROUGÉ Clémence, FANDKE Yvonne pour RAMENE TON BOL, Ecole Boulle, Paris
    "Ramène ton bol est une structure itinérante transportable grâce à une mobylette. Elle sʼimplante sur les lieux de marchés et propose à tous des soupes à consommer sur place ou à emporter. La structure est rattachée à une association solidaire. Des personnes en réinsertion sociale qui aident les marchands à installer les étals. En contrepartie, ils obtiennent quelques cagettes permettant ainsi de créer des soupes pour le midi. La structure expose les différentes étapes de transformation des légumes en soupes telle une machine avec sa production en chaine. Ce principe rappel la cuisine des cantines traditionnelles avec sa protubérance dʼustensiles. Ceux-ci sont théâtralisés et mettent en avant lʼévolution du légume en soupe. La récupération de cagettes, lampes, tabourets, bassines hétéroclites... renforce lʼidée de dons fait par les marchands. Cette cacophonie des éléments évoque lʼunivers traditionnel propre à la soupe «comme chez nos grands-mères».
    Projet : Ramène ton bol

    Projet : au coin du grill

    projet : au coin du grill
    projet : au coin du grill © Gaston Bergeret
    JOYAU Simon, CHARLES Benjamin, VALLET Thibault pour au coin du grill, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Malaquais
    "En contournant des contraintes liées à la restauration en «pleine» rue (conservation de la chaîne du froid, équipement électrique raccordé, etc.), notre réponse envisage une offre itinérante qui fait le lien entre la vente directe de produits frais et leur consommation à l'extérieur : proposer un service de cuisson, de préparation d'une denrée rapportée et son accompagnement dans un environnement «confortable». Les objets qui en découlent, sur une base d'architecture «auto-construite», mettent l'accent sur la fonctionnalité, la mobilité, l'usage en détournant les principes du diable".
    Projet : au coin du grill

    Projet deux à deux

    Projet deux à deux
    Projet deux à deux © Gaston Bergeret
    DOUKHAN Elodie, MUSSCHE Nicolas pour DEUX A DEUX, Ecole Spéciale d'Architecture, Paris
    "Soucieux de valoriser les pratiques collectives et solidaires présentes dans nos villes, le projet est conçu comme un relais et point de distribution des coopératives agricoles. Articulé autour de deux modules jumeaux (stockage des denrées et cuisine), il est déplaçable à vélo et offre de multiples possibilités d'usages et d'implantation. Le dispositif devient une interface mobile entre producteurs, restaurateurs et consommateurs, au cœur de l'espace public".
    Projet deux à deux

    Projet : la machine à vapeur

    la machine à vapeur
    la machine à vapeur © Gaston Bergeret
    JANSSENS Deborah, ELSENBERGER Elodie pour LA MACHINE A VAPEUR, Ecole Supérieure d'Art et de Design de Reims
    "Cette cantine nomade se balade dans la ville et peut s'implanter dans n'importe quel contexte grâce à son autosuffisance énergétique. MISE EN PLACE : Les aliments sont préalablement préparés puis conservés sous-vide dans le réfrigérateur maintenu à un froid positif grâce à l'énergie photovoltaïque. Des compartiments de stockage sont disponibles pour les assiettes, ustensiles, couverts, assaisonnements, etc. CUISSON VAPEUR : Un poêle à pellets porte l'eau du jerrican à ébullition dont la vapeur se divise dans les trois conduits : l'un pour les légumes, l'autre pour les poissons, et le dernier pour les viandes. Un minuteur sur chaque compartiments des colonnes à vapeur permet une cuisson à la seconde près. La vapeur offre une cuisson homogène et conserve les qualités des aliments crus. Une nourriture saine et moins grasse est alors accessible facilement et rapidement le temps de la pause-déjeuner. ESPACE DE CONSOMMATION : La remorque se transforme en espace de consommation. Des bancs strapontins sont déployés et deux tables sont mises en place, ce qui permet à six personnes de venir s'installer pour se restaurer sur place. En cas d'intempéries, une toile est déroulable de la remorque jusqu'au module de préparation afin d'abriter les consommateurs et le cuisinier".
    Projet : la machine à vapeur
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