Des miroirs géants pour sortir de l'ombre de la montagne

    Publié le 16 décembre 2013
    Rjukan (Telemark, Norvège)
    Rjukan (Telemark, Norvège) © G. Lanting - Wikimedia
    La petite ville de Rjukan, en Norvège, sort de l'ombre : elle a fait installer trois miroirs de 17 m² sur un flanc de montagne afin de réfléchir la lumière solaire qui lui faisait défaut en hiver. Une solution à la fois simple et originale pour éclairer naturellement la place du marché.
    Les hivers norvégiens où les heures d'ensoleillement sont très peu nombreuses ont décidé les habitants de Rjukan, dans le sud du pays, à en profiter au maximum. La petite ville de 3.400 âmes, coincée dans une vallée encaissée entre deux montagnes, s'est dotée d'une installation hors du commun : un ensemble de trois miroirs dits "héliostats" installés en hauteur (à 742 mètres) qui captent la lumière solaire et la reflètent vers la place du marché, en contrebas.

    Une idée ancienne

    Car Rjukan est née au début du XXe siècle, de la volonté d'un industriel d'utiliser l'énergie d'une cascade de plus de 100 mètres de haut pour produire, d'abord des engrais, puis de l'eau lourde (oxyde de deutérium), selon des procédés qui requièrent beaucoup d'électricité. Malheureusement, la ville industrielle s'est construite à l'ombre des massifs montagneux et ses habitants devaient, pour profiter des bienfaits du soleil, utiliser un téléphérique pour grimper sur les hauteurs.
    Suite à une expérimentation réussie, menée en 2006 à Viganella, dans le Piémont italien à la frontière suisse, où un miroir géant de 40 m² illumine la place centrale en hiver, un entrepreneur norvégien a repris l'idée. Notons qu'en Egypte ancienne, déjà, des esclaves étaient chargés de diriger des miroirs métalliques afin d'éclairer l'intérieur des édifices. Le concept n'est donc vraiment pas neuf.
    Mais cinq ans de débats auront tout de même été nécessaires avec les autorités locales avant de finalement voir aboutir le projet, qui avait déjà été évoqué par Samuel Eyde, le fondateur de Norsk Hydro, en... 1905.

    Pas de prix pour le soleil

    Installés au mois de juillet, les miroirs mobiles, qui suivent la course du soleil dans le ciel, mesurent chacun 17 m² et sont constitués de quatre plaques réfléchissantes. Au total, la facture se monte à un peu plus de 613.000 euros, soit six fois plus que l'installation italienne... Mais en Norvège, un peu de soleil ça n'a vraiment pas de prix !
    Des miroirs géants pour sortir de l'ombre de la montagne
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