Quel avenir pour la géothermie en France ?

    Publié le 24 janvier 2008 par Propos recueillis par Céline Chahi
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    géothermie - l'avenir - couple - montagne - paysage - vue - surplomber © Framore - Fotolia
    La géothermie ? Une énergie considérée, notamment par l'ADEME et les conseils régionaux, comme "exemplaire". Pourquoi dès lors n'est-elle pas plus utilisée en France ? Peter Riederer, expert en géothermie au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), fait le point sur ses possibilités de développement…
    Maison à Part : Quels sont les "+" de la géothermie par rapport aux autres énergies renouvelables ?
    Peter Riederer : Par rapport à d'autres énergies renouvelables comme le solaire, la géothermie a l'avantage de pouvoir produire toute l'énergie pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et même de faire le refroidissement ce qui n'est pas le cas pour d'autres énergies. Le coût est élevé, mais il correspond à l'ordre de grandeur d'une installation solaire combinée (chauffage et eau chaude sanitaire). Il faut relativiser ces dépenses car les coûts d'exploitation et les coûts de maintenance (comparés au solaire) sont faibles. Enfin, la pompe à chaleur (PAC) géothermique est invisible et demande peu de place.
    MAP : La géothermie est-elle envisageable sur tout type de terrain, partout en France ?
    P. R : Il y a toujours une solution, peu importe le sol, par contre pour un sol défavorable (sol sec, conductivité thermique faible et/ou pas d'écoulement de nappes), les sondes ou capteurs géothermiques doivent être dimensionnés plus grands ce qui, forcément, rend l'installation plus chère. Si l'on veut faire du chauffage seulement, dans un climat modéré (température douce), une PAC air/eau peut fonctionner très bien aussi et ceci à un coût d'investissement plus faible. En tout cas, il n'y a pas à ma connaissance d'endroits où l'on ne puisse pas récupérer les calories contenues dans le sol mais bon… peut-être qu'il y en a, en tout cas c'est très rare !
    MAP : Beaucoup de nos lecteurs s'interrogent sur les performances des appareils déjà installés. Bénéficie-t-on de suffisamment de recul pour établir un bilan sur le parc des PAC en France ?
    P. R : L'ADEME a lancé des suivis in-situ, portant en grande partie sur les maisons individuelles. Les performances sont bonnes et il n'y a pas vraiment de risque à installer une PAC pour les particuliers. Je n'ai reçu jusqu'ici que très peu d'appels de gens qui n'étaient pas contents. La plupart du temps, leur système avait été dimensionné trop petit et le sol avait gelé. Pour éviter cela, il faut toujours consulter plusieurs entreprises, leur demander des devis et comparer. A noter qu'un programme de qualité est en cours. Il permettra notamment de mieux former les installateurs.
    MAP : Est-ce que l'on peut imaginer une généralisation de l'usage de la géothermie pour chauffer ou rafraîchir les bâtiments et plus particulièrement les maisons individuelles ?
    P. R : Chaque énergie renouvelable a ses avantages et ses inconvénients. On ne peut pas dire que la géothermie est toujours la meilleure solution. Sa préconisation dépend du climat, de la maison (de sa fonction, de son état : neuf ou ancien, etc …), du sous-sol et bien d'autres paramètres.
    MAP : Quels pourraient être les freins à un tel développement ?
    P. R : Les coûts des équipements et ceux liés à leur installation ! Mais je tiens à préciser que nous travaillons sur des solutions moins chères, pour rendre la géothermie plus attractive au niveau de ses coûts d'investissements.
    MAP : Le prix de l'installation d'un système de géothermie dépasserait en effet celui d'une chaudière...
    P. R : Oui et dans le cas d'une rénovation, le prix peut constituer un réel obstacle pour les particuliers. D'ailleurs, installer une PAC géothermique qui chauffe le bâtiment par l'intermédiaire de radiateurs n'est pas forcément la bonne solution. Pour le neuf, c'est tout de suite plus intéressant, notamment lorsque l'installation alimente un plancher chauffant. Les coûts d'opération compensent à long terme le surcoût d'installation.
    MAP : Le rendement des appareils a été nettement amélioré. Quels efforts peut-on encore attendre des fabricants ?
    P. R : On peut s'attendre à une petite amélioration au niveau des coefficients de performance, mais pas de miracles ! Il s'agirait d'optimiser les températures de fonctionnement de la PAC en parvenant à obtenir, pour le chauffage par exemple, une température de dimensionnement du plancher chauffant la plus faible possible.
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