Le gardien en débat

    Publié le 31 juillet 2008 par Marie Castets
    gardien d'immeuble
    gardien d'immeuble © MAP
    Alors que la ministre du logement annonce la réunion d'un groupe de travail pour revaloriser le métier de gardien d'immeuble, l'Association des Responsables de Copropriétés (ARC) dénonce un "marronnier" politique. Et en profite pour rétablir quelques vérités sur le coût d'un concierge.
    "La profession de gardien d'immeuble et de concierge a perdu de son attrait. Leur nombre est en baisse constante depuis quelques années. Or, la présence de gardiens ou de concierges dans les immeubles d'habitation participe au renforcement du lien social, notamment en faveur des personnes isolées", a déclaré Christine Boutin, la ministre du logement dans un communiqué.

    Un gardien dans chaque immeuble ?

    Celle qui souhaitait en juin "des gardiens dans tous les immeubles" s'est donc trouvé un nouveau cheval de bataille. Elle a d'ailleurs demandé à Françoise et Philippe Pelletier de s'occuper d'un groupe de travail réunissant les différents acteurs concernés par cette question récurrente. Le but ? Que des propositions lui soient remises d'ici octobre.
    De son côté la FNAIM, qui plaide en faveur du "retour aux concierges dans les immeubles en copropriété", demande à ce que les syndicats de copropriété soient dans ce cas "exonérés du paiement de certaines cotisations sociales afin d'alléger la facture salariale". Selon ses calculs, le coût annuel d'un gardien d'immeuble (catégorie B, niveau 2 sur une base 10,000 UV) s'élèverait à 28. 206 €, ce qui ne favoriserait pas le recours à un gardien dans les petites résidences. Si l'on en croit la FNAIM, le coût d'un concierge pourrait représenter jusqu'à 40 % du budget de fonctionnement de certains immeubles en copropriété.

    "Trop cher" pour les petites copropriétés

    L'Association des Responsables de Copropriété (ARC) quant à elle ironise sur la question. Dénonçant un "marronnier" et des chiffres "inexacts et incomplets", elle se montre très réservée quant à l'opportunité d'intégrer des gardiens dans tous les immeubles. De fait, les chiffres de l'ARC divergent de ceux de la FNAIM. Pour l'association, le salaire annuel d'un gardien de base serait de 36.800 €, car la FNAIM aurait fait des estimations à la baisse, oubliant par ailleurs d'inclure la taxe sur salaire (1.784 €), de la taxe pour la formation professionnelle (162,24 €) et la médecine du travail (71 €). Autres frais à la charge des copropriétaires : le logement de fonction, le chauffage, l'eau chaude, l'électricité... Au final, l'ARC estime qu'un gardien coûterait 1.105 € par lot et par logement dans une copropriété de 30 logements (1.660 € pour une résidence de 20 lots).
    Pointant du doigt une solution devenue "trop chère" pour les petites copropriétés, l'association appelle à la prudence, précisant que "tout ce qui est consacré aux charges courantes ne le sera pas pour les gros travaux".
    Par ailleurs, se séparer de son gardien peut permettre de revendre la loge du gardien !
    MAJ : Ces dernières années, les souhaits de gouvernements n'ont pas porté leurs fruits, le nombre de gardiens continue de baisser, et, d'autrès une étude, moins de 10 % des immeubles neufs construits après 2000 disposent d'une loge de gardien contre 60 % entre 1968 et 1981.
    Dans le même temps, le nombre de gardiens a baissé de 40 % ces 20 dernières années, passant de 90 000 à 55 000.
    Néanmoins, cela n'a pas entrainé une hausse drastique du chômage chez les gardiens, étant donné que le nombre de vocations de la profession a chuté, notamment du fait de réduction de l'écart de niveau de vie entre le sud de l'Europe et la France, depuis l'adhésion de ces pays à l'UE, réduisant l'intérêt de l'immigration économique.
    L'on a vu se développer ces dernières années les sociétés de service proposant des employés de ménage aux copropriétés, qui ne sont pas directement salariés des copropriétés, pour éviter à ces dernières les problèmes RHs que cela peut engendrer, notamment avec les vacances, les difficultés de licenciement du CDI en cas de baisse du niveau de travail de l'employé.
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