Les copropriétaires perdent confiance en leur syndic

    Publié le 13 novembre 2014 par Amélie Pierquin
    Immeuble
    Immeuble © Xiongmao
    L'association de consommateurs CLCV (Consommation logement et cadre de vie) a mené une enquête en association avec le mensuel Notre Temps, afin de connaitre l'indice de satisfaction des copropriétaires par rapport aux syndics, ainsi que l'accueil reçu par les principales réformes de la loi ALUR. Décryptage des résultats.
    Les copropriétaires sont-ils satisfaits de leurs gestionnaires ? Les mesures de la loi ALUR sont-elles indispensables à leurs yeux ? La CLCV et le magazine Notre temps ont tenté de répondre à ces questions en réalisant un sondage* auprès des principaux intéressés.
    La première partie de l'étude porte sur la perception du syndic, et le verdict est sans appel. De manière générale, il peine à convaincre.
    En effet, seuls 39 % des sondés se déclarent globalement satisfaits de leurs gestionnaires. En 2012, ils étaient 49 %, soit une perte de dix points en deux ans ! Ce recul se fait d'autant plus ressentir pour les syndics appartenant à un grand groupe national. Ces derniers sont plus sévèrement jugés avec seulement 29 % des copropriétaires satisfaits, contre 42 % pour leurs collègues indépendants.
    Le point le moins bien noté par les sondés quant à la gestion des copropriétés est la réactivité face aux sollicitations, qu'ils sont 64 % à trouver globalement insuffisante. L'on constate donc clairement un manque de performance dans le relationnel de la part des syndics.
    Sans grande surprise, ils peuvent tout de même compter sur l'appui des conseillers syndicaux qui, eux, affichent une satisfaction globale au beau fixe, à 45 %.
    Les mesures de la loi ALUR très soutenues par les copropriétaires
    Les copropriétaires ont été interrogés en parallèle sur neuf mesures de la loi ALUR, adoptée en mars 2014. De manière globale, ces dernières sont accueillies avec enthousiasme et parfois même portées par les sondés, avec des taux d'adhésion très élevés.
    En effet, 93 % d'entre eux estiment que la limitation des prestations exceptionnelles des syndics constitue une mesure importante. De même, pour la création d'une commission disciplinaire, à 88 %, et à 87 % pour la mise en concurrence systématique du syndic avant sa désignation.
    Cependant, la loi ALUR ne semble pas apporter de solutions pour tous les problèmes rencontrés par les copropriétaires. Près des trois quarts des interrogés (74 %), estiment notamment qu'en matière de règle de majorité, seules les voix des copropriétaires présents ou représentés devraient être prises en compte lors des assemblées générales.
    *Sondage électronique réalisé auprès de 2.137 copropriétaires, courant octobre 2014.
    Des copropriétaires peu satisfaits qui continuent à mettre la main au porte-monnaie
    On l'a compris, les copropriétaires ne sont pas satisfaits de leurs gestionnaires, et pourtant, leur service leur coûtent cher.
    Pour enfoncer le clou, les résultats de l'Observatoire des charges 2013 (OSCAR) de l'ARC (Association des Responsables de Copropriétés) accable les syndics en dénonçant leurs pratiques parfois abusives.
    Cet observatoire indique une hausse des charges de copropriété significative en 2013, notamment en matière de frais de gestion qui ont augmenté de 4,6 %. Selon l'ARC, cette évolution résulte principalement de l'explosion des prestations particulières des syndics (+ 15 %).
    Opaque, ce type de prestation n'est que très peu maîtrisé par les copropriétaires, et les dépenses engendrées ne font pas l'objet d'une concertation avec le conseil syndical avant leur réalisation.
    Une pratique qui pourrait faire douter les plus confiants...
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