Comment définiriez-vous votre métier ? Nous avons une activité d'architecte d'extérieur. L'extérieur est la seule pièce qui prend de la valeur avec le temps. Quand les intérieurs se démodent, les extérieurs se bonifient car le végétal est intemporel. Les terrasses et les jardins sont les seuls endroits où les clients ne se projettent pas car ils n'ont pas les connaissances pour imaginer ce qu'il est possible de faire et traiter les problématiques des espaces. Nous avons donc un devoir de conseil et d'accompagnement.   Vous avez présenté votre nouveau projet d'ombrière lors du dernier Architect@Work. Pouvez-vous nous en dire plus ? Nous sommes créatifs et passionnés par l'artisanat d'art. Nous développons donc régulièrement des projets avec les artisans. Cette année, nous accompagnons le lancement d'une nouvelle ombrière conçue par la société Sinallagma. Il s'agit d'un produit atypique, une structure en bois à palisser constituée d'un assemblage traditionnel de sections courbes, basé sur le principe des charpentes réciproques de Léonard de Vinci. Elle est destinée à créer des cocons ombragés sur les jardins et rooftops.   Quels sont vos autres projets avec des artisans d'art ? Nous mettons actuellement en avant le travail de l'Atelier Vierkant à Ostende, en Belgique, où sont fabriqués à la main des pots monumentaux en terre cuite. On essaie sans arrêt de trouver des innovations qui nous permettent de créer des lieux uniques, car notre métier d'architecte est de mettre en avant les métiers d'art pour sublimer nos créations. Nos clients aiment avoir des choses créatives, réfléchies et astucieuses.   En termes d'aménagement, de quel projet êtes-vous le plus fier aujourd'hui ? Nous venons de remporter l'appel d'offres pour aménager la cour d'honneur de l'hôtel de la Monnaie de Paris. Nous avons été chargés d'imaginer la végétalisation des lieux, notamment autour de l'escalier en arrondi. L'idée est donc d'épouser la pierre existante avec des bacs réalisés sur mesure et dont la couleur sera identique à celle de la Tour Eiffel. La création de la palette végétale a été confiée à notre compositeur végétal, Eric Lebre. Son métier est très spécialisé, il n'en existe qu'une dizaine en France. Le compositeur végétal a une grande connaissance des végétaux et est en mesure de les associer pour qu'ils puissent vivre ensemble, jouant un rôle dans la gestion des sols et des paysages. Pour la Monnaie de Paris, nous avons imaginé la composition végétale comme un cheminement partant d'espèces très pampa pour arriver à des choses plus taillées et majestueuses. Le chantier devrait avoir lieu aux mois de mars et avril.  

Sur quels autres projets travaillez-vous ?

On a récemment dessiné tous les jardins du Cheval Blanc, le restaurant de l'hôtel de luxe situé dans l'ancien bâtiment de la Samaritaine. Nous poursuivons aussi les chantiers dans le résidentiel. Il y a peu, par exemple, nous avons aménagé le terrain de 6.000 m2 d'une maison classée. Nous travaillons aussi sur des projets innovants, comme la création d'une structure démontable en alu pour couvrir occasionnellement la terrasse d'un restaurant parisien. Notre force pour accompagner tous ces projets est que nous disposons de notre propre bureau d'études.  

Quelles tendances identifiez-vous pour les extérieurs actuellement ?

Les principales tendances que nous observons dans les demandes de nos clients sont la généralisation des besoins d'arrosage automatiques, la mise en place de solutions d'éclairage basse tension et le sourcing de végétaux régionaux en circuit court.

Comment se porte votre activité pour 2025 ?

Nous avions réalisé une très mauvaise année 2024 en raison des Jeux Olympiques. Nous n'avions pas été en mesure d'avoir des chantiers sur la période et l'activité avait été ralentie dès les mois d'avril et mai. A l'inverse, 2025 bénéficie du report de tous les chantiers qui n'ont pas pu être réalisés l'an dernier. Nous avons fait une très bonne année avec une hausse de chiffre d'affaires de l'ordre de 40 %.