Marc Barani, Grand Prix national de l'architecture 2013

Le suspense aura duré toute la journée du mardi 25 juin 2013. Au final, c'est Marc Barani qui est déclaré - "à une écrasante majorité", selon la ministre de la Culture - Grand Prix de l'Architecture 2013, devant Patrick Bouchain, Odile Decq, Jean-Marc Ibos & Myrto Vitart et Gilles Perraudin. "Le jury a cherché à récompenser un ambassadeur pour l'architecture française que ce soit pour le grand public ou pour l'étranger", a déclaré Aurélie Filippetti lors de la remise du diplôme d'Etat conçu par l'architecte Daniel Buren ainsi qu'une dotation de 10.000 euros. Diplômé en 1983 de l'École nationale supérieure d'architecture de Marseille, Marc Barani, 56 ans, a ensuite touché à l'anthropologie en allant au Népal pour faire l'étude d'un petit village de montagne. Il s'est également intéressé à la scénographie et aux arts plastiques. D'ailleurs, pour lui, l'architecture allie "la vie des gens" et "l'art plastique".

Transfiguration de projets prosaïques

Côté réalisations, il s'est notamment illustré pour avoir rénové le Musée Fernand-Léger à Biot (06), construit le Pont Renault de Boulogne-Billancourt (92) en 2009 ou encore le Pont Éric-Tabarly à Nantes en 2011. Il participera également à la réalisation du Sanctuaire Notre-Dame-du-Laus (Hautes-Alpes), aux côtés de Philippe Madec et de Françoise-Hélène Jourda. On peut également citer l'extension du cimetière de Saint-Pancrace à Roquebrune-Cap-Martin (06) ou le pôle multimodale du tramway de l'agglomération niçoise. "Il sait transfigurer des projets prosaïques tels que des cimetières ou des parkings", a souligné la ministre. Toujours en quête du détail constructif, Marc Barani tente de mettre dans chacun de ces projets un brin de poésie. Ce qui lui fait dire que "l'architecture est la science des correspondances subtiles". "Un métier difficile mais merveilleux" A l'issue de la cérémonie, Marc Barani, ému, a indiqué que "l'architecture est avant tout un travail d'équipe et nécessite un engagement total". Et même si le lauréat a admis que "ce métier était difficile et éreintant", il a déclaré qu'il était aussi "merveilleux" : "Il permet de connaître le monde mais aussi de se connaître soi-même", a-t-il conclu. Le Grand Prix de l'Architecture, créé en 1975, relancé en 2004, est désormais remis tous les deux ans. Il récompense un architecte ou une agence d'architectes pour l'ensemble de son œuvre. Le dernier en date était Frédéric Borel (2010), tandis que Lacaton & Vassal l'avaient obtenu en 2008 et Rudy Ricciotti en 2006.