Coupes claires en matière d'aides au logement et à l'emploi

    Publié le 6 juillet 2010
    baroin
    baroin © Ministère du Budget
    Après l'annonce de Benoist Apparu sur la réduction du nombre d'aides à l'accession, le ministre du Budget, François Baroin, a évoqué mardi 6 juillet les suppressions et baisses de certaines aides au logement et à l'emploi. Détails.
    Peu avant la présentation du Budget 2011, François Baroin a annoncé que le gouvernement allait couper certaines aides au logement et à l'emploi. Parmi les aides qui seront revues à la baisse, il a pointé du doigt celle "donnée aux étudiants et à leurs parents de cumuler l'aide personnalisée au logement (APL) et la demi-part par enfant à charge". Désormais, "il faudra choisir entre l'une ou l'autre", a-t-il ajouté, dans un entretien accordé au quotidien Les Echos.
    En outre, le ministre a précisé que les partenaires sociaux, via Action Logement, "continueront de cotiser à l'Anah (Agence nationale de l'habitat) et à l'Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) à hauteur de 1.25 milliard d'euros annuels". Et d'ajouter que les bailleurs sociaux devront "mobiliser 340 millions d'euros supplémentaires au profit de la construction de logements sociaux ". Réaction immédiate de Thierry Repentin, président de l'Union sociale de l'Habitat (USH): "C'est avec stupéfaction que j'ai appris le projet du gouvernement consistant à nous prélever 340 M€ par an. Ce prélèvement, représentant 2% des loyers, constituerait un hold-up et mettrait durablement en cause nos efforts pour la construction et la rénovation des HLM". Il appelle le gouvernement et le Parlement à revenir sue ce projet, qui marquerait la suppression de 20.000 logements neufs à construire.

    Des objectifs non négociables

    En ce qui concerne l'emploi, François Baroin a annoncé des coupes plus franches. Ainsi, "l'aide à domicile fait l'objet de deux avantages, l'un social, l'autre fiscal. Nous allons supprimer l'abattement de 15 points sur les exonérations sociales ", a-t-il déclaré. Une mesure qui devrait engendrer une économie d'environ 300 millions d'euros par an, selon le ministre. Toutefois, il a assuré que ne serait pas remise en cause la réduction d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile. Autre mesure : la fin de l'exonération de cotisations patronales proposées jusqu'au niveau du Smic aux associations et structures agréées, qui s'appliquaient, jusqu'en 2006, aux rémunérations versées aux salariés assurant des services à la personne.
    De plus, François Baroin a réaffirmé l'augmentation de l'aide aux handicapés "de 25% mais en 6 ans au lieu de 5". Et qu'elle sera revalorisée de 3% en 2011 au lieu des 4.5% prévus. Enfin, le nombre d'emplois aidés devrait passer de 400.000 à 340.000 l'an prochain, indiquant que "nous allons progressivement réduire le taux de subvention de l'Etat". Ainsi, la part de salaire payée par l'Etat sera ramenée de 90 à 80%, "ce qui est encore très élevé", a-t-il estimé.
    Toutes ces mesures s'inscrivent dans la volonté de l'Etat de ramener son déficit public de 8 à 6% l'an prochain, et à 3% en 2013. "Un objectif intangible et absolu " pour lequel le gouvernement se donnera tous les moyens nécessaires, " y compris en réalisant des efforts supplémentaires ". Rappelons que pour atteindre son objectif, le gouvernement doit trouver 40 milliards d'euros entre 2010 et 2011 : 15 Md€ correspondent à la non reconduction des mesures du plan de relance ; 11 Md€ au rattrapage des recettes fiscales après la crise ; 14 Md€ aux économies dans les dépenses.

    Le syndicat étudiant Unef promet une rentrée "offensive"

    Si le gouvernement ne revient pas sur sa décision d'interdire le cumul entre aides au logement pour les étudiants et aide fiscale à leur famille, l'UNEF a promis une rentrée "offensive", dans une déclaration à l'AFP. Le syndicat parle de "véritable provocation", pour laquelle "cette décision va se traduire par une baisse massive de plusieurs centaines de millions d'euros de l'aide sociale aux étudiants". Rappelant que "plus de 700.000 étudiants bénéficient aujourd'hui des aides au logement, et que la demi-part fiscale étudiante représente une dépense de 1,1 milliard" d'euros, il précise que pour lui, "les étudiants issus de la classe moyenne vont être les plus touchés : ils ne bénéficient d'aucune bourse et les aides au logement représentent leur seul soutien financier de l'Etat". Et de demander le renoncement immédiat à cette mesure et le lancement d'une campagne de pétitions en direction des étudiants. (avec AFP)
    Coupes claires en matière d'aides au logement et à l'emploi
    Articles qui devraient vous intéresser
     
    Recevez gratuitement
    La newsletter Maison à Part
    L'e-magazine de l'habitat sous tous les angles
    Vous pouvez vous désabonner en un clic