La colocation à projet solidaire pour les étudiants

    Publié le 13 septembre 2010 par Pauline Polgar
    Toulouse
    Toulouse © Ville de Toulouse - ph. Patrice Nin
    Face à une précarisation du monde étudiant, notamment due à une pénurie de logements accessibles, de nombreuses initiatives voient le jour. Parmi elles, la colocation à projet solidaire, soit comment bénéficier d'un logement à des conditions avantageuses, tout en se rendant utile à la communauté de son quartier. Focus à Toulouse, où un programme est lancé en cette rentrée.
    Se lancer dans les études, gagner son indépendance, entrer dans le monde des adultes armé pour l'avenir... être étudiant, c'est se retrouver confronter à de nombreux défis ! Et aujourd'hui, malheureusement, à ces derniers s'ajoutent de plus en plus le fait de devoir gérer une situation de précarité. La forte pénurie de logements, amplifiée dernièrement encore par une conjoncture défavorable - hausse des loyers et saturation des résidences étudiantes existantes - y contribue largement. Sans oublier le manque de confiance des propriétaires qui craignent, entre autres, les impayés.
    Kap's - Afev Toulouse
    Kap's - Afev Toulouse © Kap's - Afev Toulouse
     Mobiliser les étudiants sur une action solidaire et créer du lien social
    Pour faire face à cette situation, les initiatives se multiplient. Encourager la colocation solidaire est de celle-ci. L'on connaissait la colocation senior/étudiant, voici arrivée en France la colocation à projet solidaire, en prise directe avec son quartier. "Développée depuis plusieurs années en Belgique, à l'Université de Louvain, nous explique Hélène Asiain, chargée de mission à l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV), nous avons voulu la lancer en France." L'idée ? Mobiliser les étudiants sur une action solidaire au cœur de leur quartier, dont la vocation sera de créer du lien social, en échange d'un appartement en colocation, au loyer accessible à leur bourse.
    A Toulouse, la "Kap's" - pour "Koloc' à projets solidaires" - est ainsi née de la réunion de trois partenaires : la ville, le Crous et l'Afev. La Ville rose a mis à disposition quatre logements dont elle est propriétaire, d'anciens logements de fonction réservés aux instituteurs, soit trois T4 de 100 m2 - situés pour deux dans le quartier de Bagatelle et un autre dans celui de Bonnefoy - ainsi qu'un T3 de 82 m2 (également à Bonnefoy). En tout, 11 étudiants trouveront ici un toit pour un loyer mensuel, payé au Crous, s'élevant à 272,42€ par personne. Dit loyer qui, déduction faite des aides au logement de la Caf, pourra être compris en définitive, entre 141 et 182€ par mois, pour des appartements entièrement meublés et équipés par le Crous.

    Des projets en "co-construction"

    Quant à l'Afev - association créée en 1991 par trois étudiants, née de "l'envie de lutter contre les inégalités dans les quartiers populaires" - elle met en place et accompagne les étudiants dans leur projet solidaire. "Nous avons rencontré les acteurs de la vie sociale des quartiers concernés afin d'en identifier les principaux besoins, nous explique Hélène Asiain, mais nous n'apportons pas des projets 'tout faits' aux étudiants : l'idée est de les laisser au début s'imprégner du territoire et de ses habitants, puis de les aider à créer leur propre projet, avec la collaboration de tous, en co-construction."
    Les étudiants seront entourés et travailleront sur le projet avec l'Afev, qui les accompagnera à raison d'une réunion par semaine, pour une mise à place effective de l'action envisagée pour janvier prochain.
    Une expérience enrichissante tant sur les plans personnel que professionnel
    "Nous veillerons bien sûr, à ce que le projet n'empiète pas sur leur nécessaire implication dans leurs études." Au contraire, il doit donner à leur vie étudiante une dynamique supplémentaire, pouvant qui plus est, valoriser leur CV. Animation dans le quartier, programme d'aide à l'école, d'encouragement au bien vivre ensemble... les idées ne manqueront sans doute pas !
    Pour l'instant, l'heure est aux candidatures. Depuis le lancement du programme la semaine dernière à Toulouse, l'Afev en reçoit beaucoup par le biais de son site internet. Après une réunion d'information, la sélection se fera sur dossier avec lettre de motivation, puis entretien. Pour déterminer qui vivra ensuite avec qui, l'association organisera pour les étudiants retenus une sorte de "speed dating", avant une remise des clés prévue au 1er octobre.
    A noter que ce type de colocation existe aussi à Poitiers, Paris, Grenoble et Lyon.
    Plus d'informations sur les sites :
    Afev de Toulouse
    Crous
    Ville de Toulouse
    La colocation à projet solidaire pour les étudiants
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